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Paray-le-Monial
Edifice |
Basilique
du Sacré-Cœur,
ancienne priorale Notre-Dame |
Situation |
Centre
ville, 71600 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Narthex,
clochers, nef, transept et chœur |
Décoration |
Trois
portails décorés, beaucoup de chapiteaux, arcatures,
autel roman |
Datation |
Vers
1080
(narthex) et 1090 - deuxième moitié du 12e siècle
(église) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
La
jolie petite ville de Paray-le-Monial est le point de départ
du circuit des églises romanes du Brionnais,
pays où abonde l’art roman, qui est ici d’une
qualité et d’une densité extraordinaires. La
grande basilique de Paray en est le meilleur exemple. C’est
une église prieurale magnifique, qui est probablement le
plus bel édifice encore existant, directement inspiré
de la grande abbatiale de Cluny III. L’édifice,
construit en pierres qui semblent dorées par le soleil, est
dominé par ses trois clochers qui se mirent dans la Bourbince,
donnant une très belle vue d’ensemble. Un prieuré
bénédictin est fondé sur ce site à la
fin du 10e siècle et devient clunisien peu après.
Deux églises priorales ont précédé l’église
actuelle, à la fin du 10e siècle puis au début
du 11e siècle. De la seconde subsiste le narthex très
intéressant, qui date de la fin du 11e siècle et qui
se trouve toujours devant la façade beaucoup plus haute de
l’église. Ce narthex, composé de deux étages
voûtés d’une architecture solide, est dominé
par deux beaux clochers inégaux des 11e et 12e siècles
au décor sculpté admirable. Vers 1090, l’illustre
abbé Hugues de Cluny décide
de reconstruire la priorale du 11e siècle, sur le modèle
de la grande abbatiale clunisienne, dont l’énorme chantier
a commencé quelques années auparavant. Alors que l’abbatiale
de Cluny est en grande partie détruite
aujourd’hui, à Paray on peut encore admirer entièrement
l’architecture magnifique et lumineuse, le plus fidèle
exemple de l’art clunisien. La construction se poursuit rapidement,
mais c’est probablement après la mort de saint
Hugues en 1109 que le chantier est interrompu et que la partie
nouvellement construite fut raccordée au
narthex préexistant. Quoi qu’il en soit, l’ensemble
est d’une grande beauté et d’une harmonie parfaite,
composé d’une nef à bas-côtés,
d’un transept très saillant et d’un chœur
entouré d’un déambulatoire à trois chapelles
rayonnantes. On trouve l’élévation tripartite
clunisienne dans toutes les parties de l’édifice :
grandes arcades brisées, un triforium élégant
et triples fenêtres hautes. Les voûtes en berceau brisé,
les piliers cruciformes et les pilastres cannelés sont les
caractéristiques de l’art roman bourguignon qu’on
retrouve à Autun, Beaune,
Saulieu, Semur-en-Brionnais
et bien sûr à Cluny. Le grand
transept à coupole centrale conserve encore une chapelle
orientée en cul-de-four ; l’autre chapelle a été
reconstruite au 15e siècle dans le style flamboyant. Le chevet
est l’un des plus réussis du monde roman, avec son
étagement de baies, d’arcatures et de toitures, bien que
le clocher qui le surmonte ait été reconstruit au
milieu du 19e siècle quand l’église fut restaurée
par Millet. Trois portails romans avec colonnes décorées
et chapiteaux donnent accès à la basilique, dont surtout
celui du croisillon nord, intéressant avec ses décorations
d’inspiration orientale. Bien qu’on ne trouve pas l’abondante
sculpture de Cluny ou d’Autun,
l’église conserve plus de 300 chapiteaux romans aux
décors végétal et animal. Parmi les autres
trésors de la basilique, je cite encore un autel roman et
une fresque du 15e siècle du Christ en majesté dans
l’abside. La basilique est flanquée par le cloître
et les anciens bâtiments abbatiaux, reconstruits au 18e siècle,
en conservant une tour du 16e siècle.
La
ville de Paray est aujourd’hui un centre de pèlerinage
important. Parmi ses monuments vous pouvez visiter l’ancienne
église Saint-Nicolas dont le clocher de la Renaissance se
trouve à l’emplacement d’une église paroissiale
du 11e siècle. On pourra visiter le Musée
du Hiéron où l’on conserve un magnifique
tympan roman provenant du prieuré brionnais d’Anzy-le-Duc.
La chapelle romane Notre-Dame,
située dans le cimetière de la colline des Grenetières,
est probablement la première église paroissiale de
la ville. Plus loin, en direction de Charolles, se trouve la chapelle
Notre-Dame de Romay, petit édifice
roman abritant une Vierge très vénérée.
Paray est également une ville d’étape sur les
circuits des églises romanes du Brionnais
et du Charolais, où vous pouvez
admirer les hauts clochers décorés, les tympans sculptés
et les nombreux chapiteaux historiés.
Historique
Il
existait au 10e siècle une paroisse rurale sur la colline
des Grenetières à Paray, dont la chapelle Notre-Dame
du cimetière est le vestige. Un prieuré bénédictin
est fondé en 973 par Lambert, comte de Chalon
et seigneur de Paray, avec la collaboration de Mayeul,
abbé de Cluny. Il occupait le Val
d’Or (Aurea Vallis), site probable d’une villa romaine
avec un temple ancien. Une première église priorale
fut construite, Paray I, dédiée à
Saint Sauveur, la Vierge Marie et Saint Jean Baptiste. Elle fut
consacrée en 977. Les reliques de saint Grat, évêque
de Chalon du 7e siècle, furent apportées
par Lambert en 979. Des reliques de saint Blaise et de saint Laurent
suivront plus tard. Pendant une cérémonie au monastère
de Saint-Marcel-lès-Chalon le
5 mai 999, le monastère devint prieuré clunisien par
une donation de Hugues, le fils de Lambert, évêque
d’Auxerre et comte de Chalon.
Le monastère, qui devient l’un des plus importants prieurés
du berceau clunisien, est en plein développement et au début
du 11e siècle une nouvelle priorale est construite par l’abbé
Odilon de Cluny. Cette église
romane, qu’on appelle Paray II, possédait
une nef unique, un transept avec absidioles orientées, et
un chœur profond à trois absides. Le tout était
non voûté et sera consacré en 1004 (selon Courtépée).
Un prieuré avec cloître existait déjà
à côté. Un narthex à deux tours fut ajouté
plus tard au 11e siècle pour compléter l’église.
C’est la seule partie qui est encore debout de Paray II aujourd’hui.
Vers 1090 est décidée une nouvelle reconstruction
de la priorale par le grand abbé Hugues de Cluny.
Cette grande basilique romane qui subsiste de nos jours, Paray
III, est bâtie dans le style de la grande abbatiale
Cluny III dont la construction a commencé
en 1088. Vers 1100, une anecdote racontant l’histoire de saint Hugues
guérissant un jeune novice blessé pendant la construction
d’un clocher, confirme le chantier du chœur et du transept.
La construction de la nouvelle priorale se poursuit rapidement dans
les années 1090-1110 et une consécration est mentionnée
en 1109. C’est l’année de la mort de l’abbé Hugues
et on pense que la construction s’est interrompue à cette
occasion. La construction de la nef, achevée tardivement
dans le 12e siècle, a été raccordée
avec le narthex préexistant au lieu d’atteindre la longueur
prévue. L’église romane a alors trouvé la forme
qu’elle conservera ensuite à travers les siècles.
Le prieuré abrite 25 à 30 moines à l’époque.
Le monastère passe sous la direction directe de l’abbaye
de Cluny en 1252 et l’abbé de Cluny
devint prieur de Paray dès 1344. Des incendies eurent lieu
en 1380 et en 1389, détruisant le clocher de la croisée
qui fut restauré. Le palais abbatial du prieuré fut
transformé en château des abbés de Cluny entre
1480 et 1516 par Jean de Bourbon et Jacques d’Amboise.
Les bâtiments du prieuré sont endommagés en
1562 pendant le pillage de la ville dans les guerres de religion.
Les arcades du narthex furent désormais murées. Au
17e siècle, la religieuse Marguerite-Marie Alacoque
eut ses apparitions du Christ et Paray devint dès lors un
important centre de pèlerinage du Sacré-Cœur.
Depuis la fin du 17e siècle et dans la première moitié
du 18e siècle, les bâtiments abbatiaux sont reconstruits
sous l’impulsion du cardinal de Bouillon. Le narthex fut remanié
vers 1730 et le dallage fut refait en 1760. Les derniers moines
quittent Paray en 1791. Le prieuré et l’église furent
achetés par la ville à la Révolution française.
La priorale devient église paroissiale en 1792. Le clocher
de la croisée reçoit un nouveau dôme en 1809.
Le prieuré devint Résidence des Chapelains au 19e
siècle. L’église, classée Monument Historique
depuis 1846, a été fortement restaurée dans
les années 1856-1860 par Eugène Millet.
Le clocher de la croisée a été refait comme
le soubassement de l’abside et le narthex a été renforcé
en sous-œuvre. L’église a été dédiée
au Sacré-Cœur en 1873 et elle a été érigée
en Basilique mineure en 1875 par le Pape Pie IX. Les toitures
ont été refaites en 1923 et d’autres restaurations
et nettoiements ont été conduits en 1930. L’intérieur,
d’origine au revêtement polychrome, a été décapé
de 1929 jusqu’aux années 1950. Les bâtiments
du prieuré, classés MH en 1959, ont été
restaurés en 1975-1985. Un événement mémorable
dans l’histoire de Paray est la visite du Pape Jean-Paul II
en 1986. Depuis 1998 et jusqu’en 2001, d’importantes campagnes de
fouilles ont été menées sous
la direction de
Gilles Rollier. On a alors pu retrouver le plan primitif de
Paray II, de nombreux fragments d’enduits peints romans et
gothiques, des carrelages ornementaux de terre cuite, et quelques
vestiges de verrières décorées du 10e ou du
11e siècle aux motifs végétaux et géométriques.
D’importantes
restaurations effectuées en trois tranches à partir
de 2003 mettent en valeur cette magnifique priorale, témoin
formidable de l’art roman bourguignon. Les murs intérieurs,
alors complètement badigeonnés en blanc et jaune,
one été rétablis dans leur état supposé
de la fin du Moyen-âge.
Description
La basilique
de Paray, dont les clochers se reflètent joliment dans les
eaux de la Bourbince, est un édifice roman de première
importance. Dans la datation et la description il faut distinguer
deux parties : le narthex de Paray II de la fin du 11e siècle
du côté ouest et la basilique proprement dite, Paray
III, en grande partie du 12e siècle. Traditionnellement datée
de 1090-1109, sous l’abbatiat de Hugues, on accepte maintenant que
Paray III soit plus tardive et que, même si le chœur
fut commencé vers 1100, la construction de la nef se serait
étalée de 1120-1130 jusqu’à la fin du 12e siècle
ou même le début du 13e siècle. Sur le plan,
les deux parties sont clairement visibles : le petit narthex occidental
s’oppose à la large nef de trois travées, suivie par
le transept saillant et le grand chœur avec travée droite,
abside, déambulatoire et trois chapelles rayonnantes. L’axe
du narthex diffère de celui de la nef. Deux chapelles orientées
s’ouvrent sur les croisillons dont celle au sud reconstruite au
15e siècle. Les bâtiments monastiques, au sud de l’église,
sont du 18e siècle.
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Le plan de la
basilique romane |
Visite
extérieure
On admire l’extérieur
aux volumes imposants montrant le plus pur style clunisien. Le chevet
majestueux en est la partie la plus admirable, c’est l’un des plus
beaux que l’art roman nous a laissé. L’étagement pyramidal
des masses et des toitures est d’un très bel effet : les
chapelles, le déambulatoire, l’abside, le pignon du chœur
et le clocher marquent cinq niveaux. Les chapelles rayonnantes,
avec pignons et absides avec colonnes-contreforts et frise de billettes,
précèdent le mur à pans coupés du déambulatoire.
L’abside présente de hautes baies, avec des arcatures à
besants et des pilastres cannelés, et une corniche avec arcatures.
Le clocher octogonal du transept, dominant l’édifice,
conserve un étage d’arcatures aveugles sur une base carrée.
La partie supérieure a été reconstruite en
1860 avec des baies géminées, remplaçant les
grandes baies à quatre-feuilles du clocher gothique. Le transept,
aux hauts contreforts, est flanqué d’une tourelle au sud.
L’absidiole du croisillon nord présente des colonnes engagées
avec chapiteaux à feuilles et tailloirs à guirlandes
de billettes. La haute nef, aux murs simples avec baies et contreforts,
contraste avec le narthex étroit.
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Abside |
Chevet |
Ensemble |
Baies |
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Absidiole |
Chapelle
du transept |
Clocher |
Transept |
La façade
de la basilique appartient au narthex qui se trouve devant la grande
nef. Ce narthex ou porche des années 1080 est la partie la
plus ancienne de la basilique. C’est un ajout tardif de la priorale
Paray II. Il a été restauré au 19e siècle
mais il reste un exemple intéressant du narthex bourguignon
à deux étages, qui apparaît à Tournus
ou à Vézelay, sous des formes
différentes. Sa façade occidentale s’ouvre par trois
arcades du porche au rez-de-chaussée, sous les baies et contreforts
de l’étage, dont le fronton est moderne. La première
travée du narthex supporte les deux clochers
différents qui dominent la façade. Le clocher sud
est encore de la fin du 11e siècle et possède deux
étages supérieurs aux baies géminées
de petite ampleur avec doubles colonnettes et chapiteaux frustes.
Les trois étages supérieurs du clocher nord sont du
début du 12e siècle et ses doubles baies sont richement
décorées dans le style du Brionnais
: colonnettes torsadées, demi-colonnes, corniches, arcatures,
tailloirs à billettes et des chapiteaux fantastiques.
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La
façade et les clochers |
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Ensemble |
Reflets |
Façade |
Façade |
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Narthex |
Narthex |
Clochers |
Clocher sud |
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Clocher nord |
Baies
géminées |
Décor |
Chapiteaux |
Le
narthex
Le narthex
se compose de deux étages avec une nef de deux travées
flanquée de collatéraux. L’étage inférieur
a six voûtes d’arêtes avec des doubleaux en plein
cintre retombant sur deux piliers centraux. Ils ont été
refaits en 1856 par Millet avec quatre colonnettes et une
colonne centrale de granit. Leurs chapiteaux, également refaits,
sont sculptés de feuillages, de lions affrontés et
de magots accroupis. Le plein cintre règne aux arcades aux
simples impostes de la façade. Le portail
ouest, du 12e siècle, est soigneusement décoré.
Il est flanqué de deux colonnes décorées d’entrelacs
de vannerie et de chevrons brisés, surmontées de chapiteaux
sculptés de pommes de pin et de feuilles d’acanthe.
Les tailloirs aux billettes en damier reçoivent les voussures
décorées de chevrons brisés et de rangs de
perles. Le tympan nu est souligné par des feuilles d’acanthe.
Le narthex de
la basilique :
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Arcades |
Rez-de-chaussée |
Architecture |
Piliers |
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Piliers |
Pilier |
Chapiteau |
Chapiteau |
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Portail |
Tympan nu |
Chapiteau |
Chapiteau |
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Vue de la basilique
et du prieuré |
L’étage
supérieur du narthex, ou chapelle Saint-Michel,
est accessible depuis la nef par un escalier étroit. Elle
servait aux offices pour les morts des moines clunisiens. Elle est
couverte d’un berceau sur doubleaux pour son vaisseau central
et d’arêtes pour ses bas-côtés. Les piliers
cruciformes et les murs sont construits en petit et moyen appareils.
On y retrouve les arcades en plein cintre du rez-de-chaussée.
Les impostes sont décorées de têtes
animales, de monstres, de feuillages et de billettes à damiers.
Cinq baies illument l’espace. La baie axiale, donnant une
vue magnifique sur la grande nef, est du 12e siècle.
Chapelle haute
du narthex :
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Berceau |
Arcade |
Elévation |
Bas-côté |
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Imposte |
Imposte |
Imposte |
Baie de la
nef |
Visite
intérieure
Si
on considère l’ensemble de l’intérieur
de l’église, on est saisi par l’harmonie formidable
et l’équilibre du style roman clunisien qui a atteint
la perfection. Aussi, la luminosité de l’intérieur
est remarquable, mise en valeur par une restauration récente.
La nef
se compose de trois vaisseaux de trois travées. La nef centrale
est élevée sur trois étages, séparés
par des corniches. L’élévation tripartite des
travées est l’élément caractéristique
de l’architecture de Cluny ou d’Autun
: les grandes arcades brisées décorées d’oves
enrubannés sont surmontées d’un beau triforium
avec trois arcatures, au-dessus les triples fenêtres hautes
aux archivoltes sur doubles colonnettes éclairent directement
la nef centrale. Le triforium avec pilastres cannelés
et colonnettes est aveugle mais une baie s’ouvre sur les combles
des bas-côtés dans chaque travée. La très
haute voûte est en berceau brisé sur doubleaux à
doubles rouleaux. La nef est séparée des bas-côtés
par des piliers cruciformes cantonnés de trois colonnes engagées.
Du côté de la nef, un pilastre cannelé monte
jusqu’au triforium où il est flanqué de colonnettes.
Les bas-côtés voûtés
d’arêtes sur doubleaux brisés à doubles
rouleaux ont des murs latéraux avec colonnes engagées,
baies à colonnettes (au nord seulement) et une banquette
de pierre.. Beaucoup d’auteurs ont émis l’hypothèse
que la nef était prévue plus longue à l’origine,
avec cinq travées au lieu de trois, et que ce projet fut
abandonné après la mort de Hugues en 1109.
On voit clairement, dans le mur ouest, les raccords difficiles avec
le narthex plus ancien, dont l’axe est légèrement
différent. La baie communiquant avec l’étage
du narthex, flanquée de colonnettes, ne se trouve pas au
centre. Au dessus, les arcatures du triforium et les fenêtres
hautes se prolongent sur la façade, sous une large baie centrale.
En bas, le revers intérieur du portail du narthex conserve
une fresque gothique découverte en 1996 avec une croix potencée,
deux anges, la main de Dieu et des marguerites.
Intérieur
de la nef :
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Ensemble |
Vaisseau |
Nef |
Voûtes |
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Elévation |
Arcades |
Travée |
Pilier |
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Bas-côté |
Triforium |
Mur ouest |
Fresque du
portail |
Le grand transept
qui coupe la nef est très saillant et a la même hauteur
que la nef. La croisée est couverte d’une belle coupole sur
trompes entre quatre arcs brisés, à doubles rouleaux
et au décor d’oves et d’entrelacs, retombant sur des piliers
à colonnes engagées. Les croisillons de deux travées
sont également voûtés en berceau brisé
sur doubleaux et élevés sur trois étages. Le
triforium de la nef s’y prolonge et les murs pignons à deux
étages d’arcatures et fenêtres sont percés de
grandes baies comme la façade occidentale de la nef. Un bénitier
des années 1500 provenant du cloître est conservé
dans le croisillon nord : il présente une vasque en granit
et un décor de feuillages, d’animaux et des armes de Jacques
d’Amboise. A l’origine, chaque croisillon s’ouvrait sur une chapelle
orientée en cul-de-four. Seule l’absidiole
nord est conservée, actuellement chapelle des fonts baptismaux,
décorée de quatre arcatures à besants avec
colonnes, chapiteaux et trois baies. La chapelle Saint-Georges du
croisillon sud a été reconstruite vers 1470 comme
chapelle funéraire par Robert de Damas-Digoine dans
le style gothique flamboyant : elle comprend deux travées
voûtées d’ogives, une abside à pans et un tombeau
gothique. Le
grand chœur de la basilique se compose d’une
travée droite et d’une abside entourée d’un déambulatoire
qui s’ouvre sur trois chapelles. La travée de chœur,
flanquée de bas-côtés, reproduit celles de la
nef avec sa voûte en berceau brisé et ses trois étages.
Une baie en deux oculi s’ouvre dans le mur-pignon au-dessus de l’arc
triomphal. L’abside se compose de neuf arcatures
décorées d’oves sur de hautes colonnes monolithes,
surmontées d’une série de fenêtres hautes. Une
corniche à petites arcatures souligne les fenêtres
hautes décorées d’arcatures à billettes en
damier et de colonnettes doubles. La grande fresque du Christ en
gloire (le Pantrocrator) entre les symboles des Evangélistes
dans le cul-de-four est du 14e ou 15e siècle et fut redécouverte
et restaurée en 1935. Le déambulatoire
est plus étroit que les bas-côtés et voûté
de neuf compartiments d’arêtes sur doubleaux brisés.
Ses murs latéraux sont joliment décorés d’arcatures
avec rangs de billettes, de pilastres cannelés à chapiteaux,
de doubles colonnettes surmontant des têtes sculptées,
et de deux étages de baies. Les chapelles rayonnantes
sont dédiées à St-Joseph (centre),
à St-Blaise (nord) et à Ste-Thérèse
(sud). Elles se composent d’une travée droite en berceau
(qui n’existait pas à Cluny), d’un
arc en plein cintre sur deux pilastres cannelés avec chapiteaux,
et d’une petite abside en cul-de-four avec trois baies à
colonnettes. Un élément remarquable du décor
de la basilique est l’autel roman du 12e siècle,
dans le bas-côté nord du chœur, avec une dalle
possédant une gaufrure en pointe de diamant et des pilastres
à rinceaux, oves et palmettes. Le dallage de l’église
date de 1760 et les vitraux sont modernes.
Transept et chœur
:
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Ensemble |
Elévation |
Mur pignon |
Croisillon |
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Coupole |
Chœur |
Arcades |
Abside |
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Fresque |
Déambulatoire |
Arcatures |
Colonnes |
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Absidiole |
Chapelle
romane |
Chapelle gothique |
Autel |
Le
décor sculpté
Le décor
sculpté de la basilique mérite l’attention du visiteur,
bien que sa qualité n’égale pas celle des ateliers
de Cluny ou d’Autun.
Le décor végétal et un bestiaire modeste dominent
la sculpture. Admirons
d’abord les portails romans des croisillons nord
et sud, présentant un beau décor roman, plus riche
que le portail du narthex. Le portail du croisillon nord, inspiré
de l’art oriental et récemment restauré, est sans
doute le plus beau des portails. Il s’inscrit dans un avant-corps
avec pilastres cannelés et arcatures, souligné par
des frises de rosaces en plat-relief entre des rangs de perles et
de besants. Deux chapiteaux sont sculptés de branches raides
et de pommes de pin. Le décor sculpté des colonnes
et des voussures du portail est très riche : on y admire
des feuillages, des hélices, des guirlandes, des billettes
en damier, des feuilles d’acanthe et des perles. Le
portail du croisillon sud donne sur le cloître. En partie
masqué par une voûte et restauré en 2000, son
originalité réside dans ses sculptures polychromes.
Le linteau aux motifs végétaux et zoomorphes est particulièrement
original : ses huit médaillons représentent une rosace
fleurie, un animal ailé, un quadrupède ailé
à tête d’oiseau, deux gorgones renversés tirant
la langue, deux autres quadrupèdes et une tête de singe.
On y retrouve les piédroits et voussures décorées
de rubans plissés, de chevrons brisés, d’entrelacs,
de billettes et de vannerie. Les chapiteaux sont sculptés
d’ornements végétaux, à gauche, et d’oiseaux
picorant une grappe, à droite.
Les portails nord
et sud :
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Portail
nord |
Décor |
Voussure |
Colonne |
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Chapiteau |
Chapiteau |
Portail
sud |
Colonnes |
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Chapiteau à
oiseaux |
Linteau |
Linteau |
Linteau |
En totalité,
on compte 365 chapiteaux romans dans la basilique,
à l’intérieur et à l’extérieur, dont
la décoration est généralement simple. On les
trouve surmontant les colonnes des piliers et du déambulatoire,
au triforium, entourant les baies, dans le déambulatoire
et dans les chapelles. Le décor sculpté montre surtout
de motifs végétaux, dont le style montre une inspiration
de l’antique, comme à Cluny.
Quelques chapiteaux sculptés d’animaux ou de personnages
méritent une attention particulière. La colonnade
du déambulatoire montre un seul chapiteau avec lions affrontés.
Les autres sont sculptés de feuillages stylisés et
de feuilles d’eau. Les grands chapiteaux des piliers de la nef et
du chœur conservent plusieurs scènes intéressantes
: Daniel dans la fosse aux lions (nef, sud), la Luxure
avec un couple enlacé et un moine avec capuchon (nef, sud),
anges et griffons (nef, nord), deux sirènes mâles (chœur,
sud), des aigles entrelacés (chœur, nord), des aigles
affrontés et plusieurs chapiteaux avec animaux affrontés,
pommes de pin et feuillages. Dans les chapelles du déambulatoire
on trouve encore un lion et un basilic affrontés, une sirène
et plusieurs chapiteaux avec oiseaux et animaux. D’autres petits
chapiteaux se cachent au niveau du triforium et des fenêtres
hautes : on y retrouve des têtes entre des feuillages, un
animal fabuleux à cornes, des dragons, des monstres et des
lions. En partie déjà gothiques dans la nef, ils attestent
l’évolution de la construction de la priorale au cours du
12e siècle. Quelques
autres chapiteaux se trouvent à l’extérieur de la
basilique, notamment aux clochers de la façade et au chevet.
Sur le clocher nord du narthex, les chapiteaux dans le style du
Brionnais montrent des lions affrontés, des acanthes et le
fameux chapiteau du silencieux avec deux mains imposant
le silence à un masque d’homme.
Les chapiteaux
:
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Colonnade |
Lions |
Daniel dans
la fosse aux lions |
Anges et griffons
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Luxure (1) |
Luxure (2) |
Sirènes
mâles |
Pommes de pin
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Aigles
entrelacés |
Aigles adossés |
Animaux
affrontés |
Animaux affrontés
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Lion et basilic
|
Oiseaux
et grappes |
Oiseaux |
Décor
végétal |
|
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Sirène |
Animal
fabuleux |
Têtes
et colonnettes |
Feuillage et
tête |
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|
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|
Tête
sculptée |
Colonne de
baie |
Chapiteau extérieur |
Le silencieux
(clocher nord) |
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Détail
du chapiteau des sirènes mâles |
Le
prieuré
Les bâtiments
abbatiaux qui flanquent la basilique du côté sud ont
été reconstruits au 18e siècle. Ils abritent
le palais abbatial avec sa large façade
classique et le grand cloître de la même
époque. Ils ont longtemps abrités les écoles
et le presbytère de la ville et accueillent actuellement
les Musées du Prieuré. Le jardin du cloître
a été refait en 1999. Il ne reste rien des bâtiments
du monastère roman primitif. Des bâtiments reconstruits
aux 15e et 16e siècles, seulement la tour des chapelains
(ou Tour du Couchant) du début
du 16e siècle est conservée, au côté
sud. C’est le seul vestige du château abbatial des abbés
de Cluny des années 1480-1510, vendu
et détruit à la Révolution, remplacé
par l’actuelle résidence des chapelains. Derrière
le chevet de la basilique se trouve l’ancien hôtel des pages
du cardinal de Bouillon. La porte d’honneur du
18e siècle, flanquant le transept nord de l’église,
était l’entrée monumentale de l’enceinte du prieuré.
Le bâtiment de l’Office de Tourisme était l’ancien
dortoir des moinillons.
Les bâtiments
du prieuré :
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Palais abbatial |
Cloître |
Galerie |
Tour des Chapelains |
A
voir aussi à
Paray :
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Visite
La visite de
la basilique est libre. Des visites guidées sont organisées
tous les jours à 14h30 en Juillet et en Août. La chapelle
haute du narthex se visite uniquement pendant les visites guidées.
Possibilité de visites audio-guidées pendant les horaires
d’ouverture de l’Office de Tourisme.
Remerciements:
les photos de
la pages sont en partie de Thierry Cornier, Dominique Devez, Cees
van Halderen, Julianna Lees et Maryse Rozerot.
Pour en savoir
plus sur Paray, vous pouvez visiter les liens Internet suivants
:
Site de la
ville : http://www.paraylemonial.fr/.
Site de l’Office de Tourisme : http://www.tourisme-paraylemonial.fr/.
Site sur la basilique par l’Hôtel de la basilique :
http://www.hotelbasilique.com/.
Page lieux sacrés : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/paray_le_monial__71_saone_et_loire_/index.html.
Page sites clunisiens : http://www.sitesclunisiens.org/article.php?sid=168.
Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/paray/paray.htm.
Page notes romanes : http://www.edelo.net/roman/images/brionnais/paray/photos.htm.
Page Mrugala : http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Saone-et-Loire,_Paray-le-Monial,_Basilique_du_Sacre-Coeur/.
Page romanes.com : http://www.romanes.com/Paray-le-Monial/.
Page de photos : http://photos.eglises.perso.sfr.fr/Bourgogne/71/Paray/basilique.htm.
Page CEP : http://cep.olympe.in/pages/roman/paray.htm.
Page archinform : http://eng.archinform.net/projekte/11355.htm.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_de_Paray-le-Monial.
Page en allemand : http://kathedralenwelt.de/paray-le-monial/paray-le-monial00.html.
Site religieux : http://www.sanctuaires-paray.com/.
Site de la paroisse : http://www.paroisse-paray.fr/.
Site du Musée Hieron : http://www.musee-hieron.fr/.
Aussi, vous
pouvez consulter les livres suivants :
- Barnaud J.-N.,
Le Prieuré de Paray, Autun, 1898.
- Barnaud J.-N., Synthèse sur les sources de l'histoire
du prieuré de Paray-le-Monial.
- Bazin, J.-F., Paray-le-Monial, Ouest-France, 1992.
- Duband J.-M. et Babois P., Basilique du Sacré-Cœur
de Paray-le-Monial, Paray.
- Durix P., La priorale de Paray-le-Monial et les églises
romanes du Brionnais au XIXe siècle : restaurations, démolitions
et reconstructions.
- Engel M.-T., Paray-le-Monial, Une Basilique à découvrir,
La taillanderie, 2000.
- Engel M.-T., Reveyron N., Rocher M., Ballot G., Paray-le-Monial,
Les sculptures cachées de la basilique, Les Amis de
La Basilique, 2012.
- Gaudillière A., Paray-le-Monial, 1977.
- Hammann M., Le décor sculpté de la basilique
romane de Paray-le-Monial (tours de façade) et ses relations
avec la sculpture des églises romanes du Brionnais.
- Hillebrandt M., Le prieuré de Paray-le-Monial au XIe
siècle : ses rapports avec le monde laïque et l'abbaye
de Cluny, 1994.
- Lassalle V., Chapiteaux de type cistercien à l'église
de Paray-le-Monial.
- Lefèvre-Pontalis E., Etude historique et archéologique
sur l'église de Paray-le-Monial, Mémoires de
la Société Eduenne, Autun, 1886.
- Lefèvre-Pontalis E., Paray-le-Monial, Congrès
archéologique de France, Paris et Caen, 1916.
- Magnien E., Les églises romanes de la Bourgogne du
Sud, Mâcon, 1979.
- Maussion M., L'homme roman et la quête du salut à
travers le prieuré de Paray-le-Monial.
- Neiszke F., Les débuts du prieuré clunisien
de Paray-le-Monial, 1994.
- Nicolas H., Eglises Romanes du Brionnais, La Taillanderie,
2000.
- Oursel C., Paray-le-Monial et Cluny, 1926.
- Oursel R., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais,
Cluny et sa région, Protat, 1956.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, 1968.
- Oursel R. et Barnoud J.-N., Paray-le-Monial, les 900 ans d’une
Basilique, Besançon, 1992.
- Regnier H. De, Paray-le-Monial, 1926.
- Reveyron N. et Sapin C., La Basilique de Paray-le-Monial,
Etat des Recherches, Paray, 1998.
- Rollier G., Premiers résultats des fouilles archéologiques
sur la basilique de Paray-le-Monial : les deux priorales.
- Sapin C., Le nouveau plan de Paray-le-Monial et l’architecture
du XIe siècle en Bourgogne, 2000.
- Sapin
C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.
- Schneiter L., Le Brionnais, Eglises Romanes, 1967.
- Sibut J. et Monsabert P. De, Paray-le-Monial au fil des siècles,
1973.
- Thiollier F., L’Art Roman à Charlieu et en Brionnais,
Montbrison, 1892.
- Virey J., Paray-le-Monial et les Eglises du Brionnais,
Petites monographies des grands édifices de la France, 1926.
- Collectif, Paray-le-Monial, Brionnais-Charolais, Le renouveau
des études romanes, IIe colloque scientifique international
de Paray-le-Monial, 2000.
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