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Autun
Edifice |
Cathédrale
Saint-Lazare |
Situation |
Ville
haute, 71400 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Narthex,
nef, transept, chœur et abside |
Décoration |
Portails,
tympan, chapiteaux, arcatures, modillons, sculptures déposées
de la Salle capitulaire et du Musée Rolin |
Datation |
1120-1146
(église) et fin du 12e siècle (narthex) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Autun conserve
de nombreux monuments de son long et riche passé : une collection
sans égale de constructions de l’époque gallo-romaine
fait face aux bâtiments médiévaux de la ville,
dont le plus important est la cathédrale Saint-Lazare. Cette
église est classée parmi les plus belles de la France
par l’importance de son architecture clunisienne et surtout
par l’abondance
de la sculpture romane de ses chapiteaux et de son tympan, œuvres
de renommée mondiale de l’artiste Gislebertus.
C’est la seule cathédrale en majeure partie romane
en Bourgogne, bien qu’elle fut construite comme église
de pèlerinage, pour vénérer les reliques de
saint Lazare. L’édifice, bien situé en haut
de la ville au sein des remparts romains, a l’apparence extérieure
d'une cathédrale gothique. Mais sous la couverture gothique
de cette cathédrale se cache un intérieur du plus
pur style roman des années 1120-1135, dont le style clunisien
s’inspire également des monuments de l’antiquité
romaine omniprésente dans la ville. La grande nef, avec ses
trois étages sous berceau brisé, et le grand transept
avec sa coupole sont les caractéristiques de cette architecture,
dont on trouve d’autres exemples à Beaune
et à Paray. Point remarquable : on
ne trouve pas de chœur à déambulatoire et chapelles
rayonnantes à Autun, mais un simple chevet à trois
absides. Ce qui fait de Saint-Lazare un chef-d’œuvre
de l’art roman est la qualité de sa sculpture qui se
manifeste sur les dizaines de chapiteaux de la nef et du chœur
: on y trouve notamment la bible sculptée en pierre d’un
style très expressif. Avec les chapiteaux de Saulieu
et Vézelay, l’ensemble est
le plus important de Bourgogne. L’élément le
plus significatif de la sculpture romane d’Autun est le tympan
du grand portail du narthex avec son Jugement Dernier,
signé par Gislebertus, le génie qui a travaillé
sur quelques autres églises de Bourgogne, notamment à
Cluny et Vézelay.
Après une visite approfondie de la cathédrale, le
visiteur ne doit pas manquer les magnifiques chapiteaux déposés
dans la Salle capitulaire attenant à la cathédrale,
ainsi que les sculptures romanes du Musée Rolin, dont la
Tentation d’Eve, autre trésor du patrimoine d’Autun,
et les vestiges du grand tombeau de saint Lazare. Près de
Saint-Lazare se trouvent les bâtiments de l'évêché
d'époques différentes et quelques vestiges de l’ancienne
cathédrale Saint-Nazaire.
Parmi les nombreux monuments d’Autun se trouvent quelques
autres édifices romans. La Tour des
Ursulines est un donjon octogonal du 12e siècle. La chapelle
Saint-Nicolas, avec son abside
à fresque du 12e siècle, abrite le Musée lapidaire
de la ville. De l’époque préromane, Autun conserve
la crypte carolingienne de l’abbaye Saint-Andoche,
dans la rue Saint-Germain. En dehors de la ville sont conservés
encore les vestiges de l’oratoire Saint-Pierre-l’Estrier,
importante basilique funéraire du Haut Moyen Âge, abritant
quelques chapiteaux du début du 11e siècle.
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Photo de Thierry Cornier |
La
Cathédrale |
Historique
La ville d’Autun
se situe au sud du massif du Morvan en bordure de la vallée
de l’Arroux. Elle a toujours été parmi les plus
importantes villes de Bourgogne et elle est toujours une merveille.
Augustodonum était une ville gallo-romaine qui n’avait
pas d’égale. Elle est fondée vers 15 avant J.-C.
par l’empereur Auguste et se qualifiait de Sœur
et émule de Rome. Autun, la troisième ville de
la Gaule romaine et la nouvelle capitale des Eduens, a conservé
de nombreux monuments qui témoignent de son passé
antique, dont une grande partie de l’enceinte romaine longue
de six kilomètres et deux portes de la ville : la Porte d’Arroux
et la Porte Saint-André. Le théâtre, le temple
de Janus et la Pierre de Couhard sont d’autres
témoignages rares des premiers siècles de notre ère.
Une communauté chrétienne existe à Autun depuis
la fin du 2e siècle, aux abords de la ville, à l’endroit
du tombeau du martyr Saint-Symphorien tué en 179. Après
la Paix de l’église, la communauté se déplace
de la ville haute, à l’intérieur des remparts
du castrum, où fut fondé un évêché
vers le début du 4e siècle. Le premier évêque
de ce domus ecclesiae, Rhétice, fut mentionné
en 313. A la fin du 5e siècle, l’évêché
est déplacé à l’emplacement où
il se trouve toujours et la première cathédrale, dédiée
à Saint-Nazaire, est construite. Le groupe épiscopal
comprenait trois églises : la cathédrale Saint-Nazaire,
le baptistère Saint-Jean-de-la-Grotte et l’église
Notre-Dame-du-Châtel. Au 6e siècle, la cathédrale
reçoit les reliques de saint Nazaire et de saint Celse, apportés
de Milan par l’évêque Syagre. Il fait
décorer l’abside de la cathédrale par des mosaïques
à fond d’or. On commence la construction de la cité
épiscopale autour de la cathédrale, dont le chapitre
est mentionné en 577. Au 7e siècle, l’évêque
Léger décore la cathédrale et fait
construire un atrium. C’est également l’époque
des destructions par des ravages : les Francs en 534, les Sarrasins
en 731, qui brûlent la cathédrale, les Gascons en 761
et les Normands en 895.
L’époque mérovingienne était le temps
de la floraison de communautés religieuses à Autun.
Plusieurs monastères sortent de terre. La première
abbaye d’Autun est celle de Saint-Symphorien, fondée
au 5e siècle par l’évêque Euphrone.
A la fin du 6e siècle, la Reine Brunehaut fonde
plusieurs monastères dans la ville : l’abbaye bénédictine
Saint-Andoche, le monastère
féminin Saint-Jean-le-Grand et l’importante
abbaye Saint-Martin dont l’église romane influencera
plusieurs prieurales du diocèse pendant la période
romane. Rasées par la Révolution française,
ces abbayes et leurs églises n’existent plus aujourd’hui,
ce que l’on ne peut que regretter.
Au milieu du 9e siècle, sous l’évêque
Jonas, la cathédrale fut restaurée et des
bâtiments claustraux furent construits pour les chanoines
autour d’un cloitre carolingien. En 875, l’évêque
Augier reçoit de Charles le Chauve la possession
de tout le castrum de la ville haute. C’est vers 970, sous
l’évêque Gérard, que la cathédrale
Saint-Nazaire obtient les reliques de saint Lazare, évêque
du 4e siècle, venues de Marseille. Peu à peu, ces
reliques étaient confondues avec celles du frère de
Sainte-Madeleine, vénérées à Vézelay,
et deviennent l’objet d’un grand pèlerinage.
Au 11e siècle, un nouveau porche fut construit pour Saint-Nazaire.
Au 12e siècle, la cathédrale ne peut plus accueillir
l’affluence de pèlerins et l’évêque
Etienne de Bâgé, qui a fait construire aussi
Saint-Andoche de Saulieu, décide
vers 1120 la construction d’une église pour la vénération
des reliques de saint Lazare. Elle se trouvait directement devant
le porche de Saint-Nazaire, sur des terres données en 1101-1102
par Hugues II, duc de Bourgogne. Cette église de
pèlerinage est l’actuelle cathédrale Saint-Lazare,
dont la construction, selon le modèle clunisien, se poursuit
rapidement pendant les années 1120-1135. Elle est consacrée
en 1130 par le pape Innocent II. Le transfert des reliques
de St-Nazaire à St-Lazare prend place en 1146 ou 1147, sous
l’évêque Humbert de Bâgé,
quand la construction était alors achevée. Le tombeau
de saint Lazare est construit dans le chœur vers 1160-1170
pour vénérer les reliques et faciliter le passage
des pèlerins. Hugues III autorise les chanoines
pour la construction d’un narthex en 1178. L’édifice
s’achève alors à la fin du 12e siècle.
L’église
Saint-Lazare fut élevée au titre de co-cathédrale
en 1195 : Saint-Lazare devint Cathédrale d’été,
pendant la période de Pâques à la Toussaint,
alors que Saint-Nazaire restait Cathédrale d’hiver.
A la fin du 13e siècle, les voûtes de Saint-Lazare
sont renforcées par des arcs-boutants et un grand chœur
gothique fut construit pour Saint-Nazaire. Au 15e siècle,
l’ancienne nef de Saint-Nazaire fut détruite pour construire
une nouvelle nef, mais elle restera inachevée.
En 1469, un grand incendie provoqué par la foudre fit tomber
le clocher roman du transept de Saint-Lazare sur le chœur,
qui fut gravement endommagé. Des réparations sont
nécessaires et c’est de cette époque que datent
le grand clocher et les parties supérieures du chevet de
la cathédrale, reconstruites par le cardinal Jean Rolin
dans le style flamboyant. A la fin du 15e et au début du
16e siècle les chapelles latérales de la nef sont
édifiées par les chanoines dans le style de l’époque.
La voûte de Saint-Nazaire s’effondre en 1699 et Saint-Lazare
devint Cathédrale en 1720. Les chanoines décorent
leur cathédrale dans le gout néoclassique du 18e siècle.
Le chœur de la cathédrale est recouvert de marbres polychromes
à l’intérieur, décoration qui fut heureusement
enlevée en 1939 et qui se trouve désormais dans l’église
Saint-Jean à Autun. En 1766, le tympan de Saint-Lazare fut
recouvert de plâtre, car ce chef-d’œuvre était
considéré d’un goût barbare et primitif
par les chanoines. Le tympan du portail nord, le grand tombeau de
Saint-Lazare et le jubé gothique seront détruits par
le chapitre. Saint-Nazaire, transformé en dépôt,
fut démolie en 1783, après treize siècles d’histoire.
Saint-Lazare a eu plus de chance : transformée en arsenal
après la Révolution, elle fut rendue au culte en 1801.
L'Église Saint-Lazare est classée Monument Historique
par liste en 1840. C’est Viollet-le-Duc, le grand
restaurateur de Vézelay, qui assiste
à la grande restauration de la cathédrale au 19e siècle
avec pour but de stabiliser l’édifice. Le projet, qui
durera de 1837 à 1886, fut conduit par les architectes Charles
Robelin, Louis Dupasquier, Jean Roidot et
Alphonse Durand : le tympan du narthex fut redécouvert
et restauré, ayant survécu à la Révolution
sous le plâtre (1837), les
voûtes furent refaites (1843-1845), le tympan est restauré
(1858), les clochers du narthex sont reconstruits (1858), les piliers
de la croisée sont renforcés (1868) et les toitures
de la nef refaites (1879). Pendant le renforcement de la croisée,
pour soutenir la haute flèche du clocher, une vingtaine de
chapiteaux furent remplacés par des copies et déposés
dans la salle capitulaire.
En 1948, l’érudit Denis Grivot, qui a écrit
plusieurs œuvres formidables sur la cathédrale d’Autun
(voir ci-dessous), a retrouvé la tête
du Christ du tympan parmi les sculptures du dépôt du
Musée Rolin. L’église obtient le titre de basilique
mineure en 1949. Pendant les années 1980 et 1990, des fouilles
du chœur et des abords de la cathédrale augmentent les
connaissances sur l’histoire du site. De grandes restaurations
commencent dans les années 2000 : le porche (2002), la flèche
(2003-2004), l’intérieur (2007) et le tympan (2009).
Aujourd’hui, la cathédrale d’Autun s’impose
au visiteur dans toute sa splendeur, comme une merveille de l’art
roman.
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La
Cathédrale vue du ciel |
Description
Le chantier
de la cathédrale romane date de 1120 à 1146, mais
la plupart des travaux ont été réalisés
durant les années 1120-1135. L’ensemble de la cathédrale
fut complété à la fin du 12e siècle,
à partir de 1178, par le narthex. Le plan
de la cathédrale présente alors un narthex de deux
travées surmonté de deux tours, suivi par une grande
nef à sept travées flanquée de bas-côtés
et un transept saillant avec clocher surmontant la croisée.
Le chœur, partie la plus ancienne de l'église, a conservé
son plan d’origine à deux travées à bas-côtés
suivies par une abside flanquée d’absidioles. Contrairement
aux églises de Cluny, Paray
et Beaune on n’y trouve pas de déambulatoire
à chapelles rayonnantes. L’église est n’est
pas régulièrement orienté,
comme était l’habitude pour les églises romanes,
puisque le chœur se trouve au sud et le narthex est au nord.
La construction s’est inspirée de la troisième
abbatiale de Cluny, construite quelques
années auparavant, dont elle reprend l’élévation
et le voûtement. Cependant, on trouve plusieurs différences
entre les architectures d’Autun et l’abbatiale clunisienne.
On l’explique partiellement par l’existence à
Autun de deux portes romaines qui ont servi de modèle pour
l’élévation de la cathédrale. L’ensemble
primitif a été remanié au 15e siècle
par la reconstruction de l’abside et du clocher central et
par la construction de chapelles latérales flanquant la nef.
Je vous propose ici la visite de l’extérieur et du
portail, de l’intérieur et des chapiteaux, de la salle
capitulaire, des bâtiments de l’évêché
et enfin du Musée Rolin.
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Plan de la cathédrale
romane |
Visite
extérieure
De
l’extérieur, la cathédrale paraît plus
gothique que romane. La nef est d’apparence gothique par les
arcs-boutants de la fin du 13e siècle qui renforcent la voûte
centrale et par les quatorze chapelles latérales construites
le long des bas-côtés à la fin du 15e et au
début du 16e siècle dans le style gothique flamboyant.
Remarquons aussi les gargouilles et l’horloge donnant sur
la place. Le grand clocher sur la croisée
a été reconstruit par le cardinal Rolin à
la fin du 15e siècle après l’incendie qui avait
détruit le clocher roman. C’est un beau clocher gothique
de deux étages sous sa flèche d’une hauteur
très considérable. Les parties hautes du chevet,
avec les hautes lancettes de l’abside et les absidioles du
chœur, sont de la même époque. Cependant, on découvre
encore des parties romanes sous les constructions
gothiques : les travées de chœur avec leurs modillons
à têtes, le transept avec son beau pignon et portail,
les baies et arcatures des parties hautes de la nef, le pignon de
la façade de la nef avec trois baies, ainsi que les travées
du narthex.
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Chevet |
Abside |
Nef |
Clocher |
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Transept |
Modillons |
Pignon |
Sacristie |
Le
croisillon oriental du transept, donnant sur la
place Saint-Lazare, présente un beau décor roman.
Le pignon du croisillon est décoré sur trois étages
: huit arcatures sur pilastres cannelés avec chapiteaux,
sous deux baies sur colonnettes, et en haut une grande baie avec
voussure décorée entre deux couples d’arcatures.
Des arcatures aux pilastres cannelés sont également
visibles sur la face sud du croisillon. Le portail du transept,
qui faisait face au portail de Saint-Nazaire, était l’entrée
principale pour les pèlerins. Il présente un bel ensemble
roman avec ses colonnes aux motifs géométriques, ses
pilastres cannelés, sa voussure à feuillages et ses
quatre chapiteaux historiés. On y découvre, de gauche
à droite : le mauvais riche et le diable, le
pauvre Lazare et le Christ (mutilé), Marthe et Jésus
(iconographie incertaine), et le festin du mauvais riche.
Le portail était beaucoup plus intéressant jusqu’en
1766 quand son tympan fut détruit. C’était une
merveille de la sculpture de Gislebertus des années
1130 dont certains fragments sont conservés au Musée
Rolin (voir ci-dessous). Le tympan représentait la Résurrection
de saint Lazare. Sur le linteau, on trouvait la Tentation
d’Adam et Eve, dont on conserve la fameuse Eve couchée
au musée. Sur le trumeau se trouvait une statue de saint
Lazare en habit d’évêque.
Pignon et portail
du transept :
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Pignon |
Aractures |
Portail |
Colonnes |
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Le
mauvais riche et le diable |
Le pauvre Lazare
et le Christ |
Marthe et Jésus |
Festin du Mauvais
riche |
Le narthex
est un vestibule ouvert qui a été ajouté à
l’édifice à partir de 1178. Il a été
très dénaturé par les restaurations du 19e
siècle, mais conserve la structure d’un galilée
roman à deux étages de deux travées. Le pignon
de la façade a été refait au 19e siècle,
comme les deux clochers à deux étages
qui surmontent la première travée. Ils ont été
reconstruits sur le modèle des clochers romans du narthex
de Paray, à l’emplacement de
deux clochers romans déjà très remaniés
au 18e siècle. La partie basse du narthex abrite un grand
escalier monumental menant au portail central. Elle se compose de
deux travées voûtées en berceau cintré
sur doubleaux à double rouleau, qui reposent sur des piliers
cruciformes à colonnes engagées et chapiteaux. Les
quatre grandes arcades à double rouleau sont de profil brisé.
Les bas-côtés, transformés en chapelles avant
les restaurations du 19e siècle, sont voûtés
d’arêtes sur doubleaux brisés à double
rouleau. Les murs sont percés de baies sur les faces latérales
et d’arcades géminées donnant sur la place.
Les deux portails latéraux en plein cintre,
donnant sur les bas-côtés de la cathédrale,
sont très simples et décorés seulement de deux
colonnes aux chapiteaux historiés : à
gauche on trouve David à la fronde, puis David
et Goliath, à droite c’est un homme et un
singe, et une tête de monstre. Les 20 chapiteaux
du narthex sont sculptés de feuillages, à l’exception
d’un chapiteau mutilé présentant un guerrier
et une croix. Deux escaliers en vis dans la façade mènent
aux salles supérieures du deuxième
étage du narthex, inaccessibles, qui se composent d’une
espace centrale entre deux salles d’entrée et deux
salles aux bases des tours. La salle centrale présente une
niche ou abside avec arcatures sur pilastres cannelés, au
niveau du triforium de la nef, et des baies donnant sur la nef.
Le décor comprend des chapiteaux abîmés aux
motifs végétaux et des portes aux tympans avec sculpture
en méplat.
Le narthex :
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Façade |
Place |
Extérieur
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Clocher |
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Arcades |
Bas-côté |
Arcature geminée |
Petit portail |
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David à
la fronde |
David et Goliath
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Homme et Singe
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Tête
de monstre |
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Chapiteau |
Chapiteau |
Chapiteau |
Guerrier |
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Photo de S. van Boxtel |
Le portail du
narthex |
Le
portail
Plusieurs marches
mènent le visiteur au grand portail central
du narthex, qui est le chef-d’œuvre de la cathédrale,
et le plus important portail roman de Bourgogne avec celui de Vézelay.
L’ensemble du portail date d’environ 1130-1135 et se
compose de colonnes surmontées de chapiteaux, de voussures
autour du tympan central, et d’un linteau soutenu par un trumeau.
Ce magnifique tympan est attribué à Gislebertus,
qui l’a signé, ce qui était très rare
au Moyen Âge. Cependant, c’est également possible
que la signature de Gislebertus concerne Gilbert de Chalon,
comte des Bourguignons au 10e siècle et bienfaiteur de l’église.
En ce cas, le nom du sculpteur restera inconnu. La sculpture est
d’un style très particulier par son relief et par les
formes allongées des personnages. Le tympan était
polychrome à l’origine, avec des pièces de verre
pour les yeux des personnages. Il a été sauvé
de la destruction à la Révolution car il avait été
recouvert d’une couche de plâtre (de 1766 à 1837).
Le portail a été restauré sous Viollet le Duc
vers 1858 quand le trumeau fut refait et deux corbeaux ont été
déposés.
Le
tympan, se composant de 29 blocs de pierre, nous
montre le Jugement Dernier. Le grand Christ en Majesté,
de conception très remarquable, trône dans sa mandorle.
Sa tête, détruite pendant le plâtrage de 1766,
a été remise en place en 1948. La mandorle porte plusieurs
inscriptions latines, dont : seul, je dispose toute chose, seul,
je couronne le mérite. Elle est soutenue par quatre
anges dont deux ont leur tête en bas. En haut, deux disques
représentent le soleil et la lune. A gauche du Christ (sur
sa main droite), on trouve neuf apôtres dans le ciel avec
à gauche saint Pierre et sa clef. Il est tourné vers
le paradis, à gauche, représenté par trois
étages d’arcades, dont il protège l’entrée.
La scène représente l’entrée des élus
dans la Jérusalem céleste, assistée par des
anges. En haut du tympan, la Vierge Marie est assise sur un trône
dans la gloire du ciel, à côté d’un ange
à trompette. A droite du Christ, on admire l’enfer
des damnés avec plusieurs scènes affreuses. La fameuse
Pesée des Ames est représentée avec
une balance entre le grand archange saint Michel, à gauche,
avec deux âmes se terrant sous sa robe, et Satan, à
droite, avec un serpent à trois têtes. Un apôtre
ou évangéliste portant un livre se voit à gauche
de la scène. A droite, on trouve l’enfer : damnés
dévorés par des diables, des monstres, le Léviathan,
deux damnés dans une chaudière et une femme à
serpent dévorant les seins. Au-dessus, ce sont les apôtres
saint Jean et saint Jacques (ou peut-être Enoch et Elie ?),
et à côté, un ange à trompette. Il y
a quatre anges musiciens au total sur les coins du tympan. Le linteau
soutient le tympan sur toute sa largeur et se compose de deux pierres.
Son thème est la Résurrection des Morts,
avec les élus et les damnés sortant de leurs tombeaux.
Les ressuscités émergent de leurs cercueils, représentés
par des sarcophages rectangulaires. Au centre, l’ange de la
séparation porte une épée. Entres les élus,
à gauche, on voit, deux évêques avec crosse
et chasuble, trois enfants entourant un ange, deux pèlerins
de Jérusalem et de Saint-Jacques-de-Compostelle, avec la
croix et la coquille, et des moines. A droite, les damnés
ont des attitudes tout à fait différentes : l’avarice
portant sa
bourse; l’ivrogne avec son tonneau, l’orgueil, une main
géante tirant la tête d’un personnage et la Luxure
avec une femme aux seins dévorés par des serpents.
Sous les pieds du Christ du tympan, on trouve une inscription
en latin avec au centre les mots Gislebertus hoc fecit
(Gislebert a fait cela). A gauche, au-dessus des élus, l’inscription
traduit : ainsi ressuscitera quiconque ne mène pas une
vie impie, et luira pour lui sans fin la lumière du jour.
A droite, l’enfer est évoqué : qu’ici
la terreur terrifie ceux que l’erreur terrestre ligote, car
l’horreur de ces images signifie que tel sera leur sort.
Trois rangs de voussures entourent le tympan. La
première est vide : détruite 1766, elle présentait
autrefois les Rois d’Israël et les 24 Vieillards de l’Apocalypse.
Quelques têtes et fragments en sont conservés au Musée
Rolin. La deuxième voussure montre des motifs végétaux
: des rinceaux de feuillages et de fleurs. La troisième se
compose de 31 médaillons qui représentent les Travaux
des Mois alternant avec les Signes du Zodiaque. Les
belles sculptures représentent le calendrier du travail des
paysans, les saisons, les signes astrologiques (balance, bélier,
cancer, capricorne, gémeaux, lion, poissons, sagittaire,
scorpion, taureau, verseau, Vierge) et quelques motifs floraux.
Ces voussures sont très comparables aux voussures du grand
portail du narthex de Vézelay ou
de celui d’Avallon. Les six colonnes
des jambages du portail sont décorées de motifs géométriques
et végétaux et flanquées par deux pilastres
cannelés. Elles sont surmontées de trois chapiteaux
sur chaque face dont les thèmes rappellent des fables. A
gauche, les chapiteaux sont consacrés au loup et à
la cigogne de la Fable d’Esope, à Abraham
qui renvoie Agar dans le désert, et aux six Vieillards
de l’Apocalypse munis de leur viole. A droite, on admire
sur les chapiteaux la Présentation de Jésus au
Temple, la légende de saint Eustache et saint
Jérôme et le Lion. Les deux corbeaux surmontant
les pilastres sont des copies du 19e siècle (les originaux
se trouvent dans la Salle capitulaire) : un Hippogriffe à
gauche et Balaam sur son ânesse à droite. Le trumeau
qui soutient le linteau a été refait au 19e siècle
; on y voit trois statues-colonnes de Lazare et de ses sœurs,
et un chapiteau copié à deux atlantes.
Le portail:
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Le
tympan |
Christ |
Apôtres |
Paradis |
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Pesée
des Ames |
Enfer |
Linteau |
Damné |
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Trumeau |
Voussures |
Voussures |
Voussures |
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Chapiteaux
de gauche |
Vieillards
de l’Apocalypse |
Corbeau et
Présentation au temple |
Chapiteaux
de droite |
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Les élus
et les damnés sur le linteau |
Visite
intérieure
La
nef de la cathédrale est la plus grande
nef clunisienne encore existante. Elle se compose de sept travées
flanquées de bas-côtés. L’intérieur
est d’un style roman très pur du deuxième quart
du 12e siècle. La nef centrale est voûtée d’un
berceau brisé, refait au 19e siècle, sur doubleaux
à double rouleau qui reposent par l’intermédiaire
de pilastres cannelés sur les piliers cruciformes. A Autun,
on trouve ces pilastres cannelés sur chacune des quatre faces
des piliers de la nef, ce qui est exceptionnel et ce qui donne des
restrictions aux formes des chapiteaux qui surmontent ces pilastres.
L’élévation de la nef est à trois étages,
séparée par des bandeaux horizontaux : hautes arcades
brisées, triforium et fenêtres hautes. A la différence
de Beaune ou de Paray,
chaque travée est percée d’une seule fenêtre
haute, entre des petites colonnettes qui flanquent les pilastres
sous les voûtes. L’élément le plus remarquable
de l’élévation autunoise est son triforium,
dont la base est décorée d’une frise de rosaces.
Le triforium se compose de trois arcatures aveugles entre pilastres
cannelés. L’arcature centrale est plus profonde que
les autres (sauf dans la dernière travée), ce qui
donne du relief au triforium. On a souvent remarqué l’analogie
de ce triforium avec le premier étage de la porte d’Arroux
à Autun, de l’époque romaine, où on retrouve
ces pilastres cannelés. Les bas-côtés
sont voûtés d’arêtes qui reposent sur des
doubleaux brisés à double rouleau retombant sur des
pilastres cannelés de chaque coté. Les murs et baies
des bas-côtés ont été détruits
pour la construction des chapelles latérales
aux 15e et 16e siècles. On y trouve de nombreux trésors
d’art : un vitrail du 16e siècle, tableaux, portails,
statues funéraires du 17e siècle et des fresques du
15e au 19e siècle présentant des saints, des papes
et des anges. Mentionnons également la grande tribune d’orgues
de la fin du 15e siècle, dans la première travée
de la nef, d’un beau style gothique tardif avec redents à
boutons.
Photos de l'intérieur
:
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Nef |
Elévation |
Triforium |
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Bas-côté |
Transept |
Chœur |
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Le transept
saillant et le chœur ont la même hauteur et la même
élévation à trois étages que la nef,
comme cela est commun pour les églises clunisiennes. Le transept
est profond de deux travées de chaque côté.
La croisée, dont les piliers ont été consolidés
au 19e siècle, est couverte par une coupole octogonale sur
trompes au-dessus de quatre arcs brisés à double rouleau.
Les croisillons sont voûtés en berceau brisé
sur doubleaux. Leur élévation reprend celle de la
nef, mais sans les ouvertures du triforium. Les murs intérieurs
des pignons, comme à l’extérieur, sont décorés
de deux étages d’arcatures sur pilastres prolongeant
le triforium, sous des triplets de baies. L’escalier monumental
dans le croisillon gauche est du 15e siècle. Le chœur
de la cathédrale compte deux travées droites sous
berceau brisé. L’élévation à trois
étages, avec triforium aveugle et fenêtres hautes,
reprend celle du transept. Au centre du chœur se trouvait le
tombeau de Saint-Lazare, détruit, dont on conserve de nombreux
fragments au Musée Rolin. Ses reliques sont conservées
sous le maître-autel. L’abside centrale
a été rehaussée au 15e siècle après
l’incendie du grand clocher et c’est de cette époque
que datent les grandes baies-lancettes gothiques et la voûte
d’ogives. Cependant, l’abside a conservé ses
deux étages inférieurs romans, parties les plus anciennes
de la cathédrale, construites avant 1120 dans un style influencé
par les monuments romains de la ville. Deux séries de sept
arcatures sont flanquées de pilastres cannelés à
chapiteaux. Elles entourent deux séries de cinq baies dont
celles en bas flanquées de colonnettes et d’archivoltes
décorées. Les vitraux de l’abside et le mobilier
du chœur sont modernes. Les bas-côtés
du chœur sont voûtés d’arêtes sur
doubleaux brisés à double rouleau. Ils sont prolongés
par deux absidioles, dédiées à
sainte Marie Madeleine et à sainte Marthe, reconstruites
à l’époque gothique et restaurées au
19e siècle. Des chapelles gothiques flanquent le bas-côté
droit.
Décor du
transept et du chœur :
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Coupole |
Croisillon |
Chœur |
Abside |
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Elévation |
Arcatures |
Baies |
Absidiole |
Les
chapiteaux
Saint-Lazare
d'Autun est célèbre pour ses magnifiques chapiteaux
romans qui datent de 1130-1135. On y rencontre tous les
thèmes du monde biblique et mystique de l’art roman.
Ils sont en grande partie attribués à la main de Gislebertus,
sculpteur du portail, ou à son atelier. Deux chapiteaux sont
du maître de Moutiers-Saint-Jean.
Il s’agit d’une centaine de chapiteaux au total. Quelques
vingt chapiteaux ont été déposés dans
la Salle capitulaire (voir ci-dessous) et remplacés par des
copies au 19e siècle. La nef a conservé environ 50
chapiteaux, dont 23 à feuillages et 2 modernes, les autres
montrant des scènes historiées d’une grande
abondance et variées. Les chapiteaux les plus intéressants
se trouvent sur les faces des piliers. Ceux des pilastres des bas-côtés
et des parties hautes de la nef sont souvent feuillagés.
Cependant, entre les chapiteaux sous les voûtes de la nef
on pourra découvrir quelques scènes historiées
: l’Annonciation à Saint Joseph, un homme
et une femme jouant aux Boules et les lions affrontés.
Le chapiteau du trumeau intérieur du grand portail montre
Jacob luttant avec l’ange avec trois scènes.
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Photo de Thierry Cornier |
La deuxième
Tentation du Christ |
Commençons
par le bas-côté droit de la nef. Quinze
chapiteaux historiés montrent, depuis l’entrée,
les scènes suivantes : un démon tourmentant un
damné avec une fourche, avec un animal fantastique ;
la lutte d’un Guerrier et d’un Hippogriffe ;
un homme entre les feuillages ; Saint Vincent protégé
par deux aigles, ou le Martyre de Saint Vincent, avec l’ours
et le loup ; le Rêve de Nabuchodonosor, avec deux
personnages dans un arbre à quatre branches ; une tête
entre les feuillages ; la Chute de Simon le Magicien,
avec saint Pierre et un autre saint regardant Simon le Mage s’écrasant
à terre ; l’Ascension de Simon le Magicien,
avec Simon et saint Pierre portant sa clé ; le quatrième
Ton de la Musique, avec des personnages agitant les clochettes
(thème de Cluny et de Vézelay)
; le Lavement des Pieds avec Jésus agenouillé
devant saint Pierre (attribué au maître de Moutiers-St-Jean)
; Moïse et le Veau d’Or, avec Moïse descendant
du Sinaï avec les tables de la loi qu’il brise sur le
veau d’or, et le diable à droite (rappelant Vézelay)
; Samson terrassant le lion (attribué au maître
de Moutiers-St-Jean) ; la Lapidation
de Saint-Etienne, avec Etienne nu au centre lapidé par
les juifs lançant des pierres sous le Christ sortant des
nuages (très proche d’un chapiteau de Beaune)
; Samson renversant le temple, avec Samson penché
vers l’unique colonne portant la maison des Philistins, montrant
trois visages, et Samson emmené par l’enfant à
gauche ; et l’Arche de Noé avec une maison
de paille sur le Mont Ararat montrant plusieurs têtes d’animaux
et personnages.
Les chapiteaux
du bas-côte droit :
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Démon
tourmentant un damné |
Guerrier et
Hippogriffe |
Homme et feuillages
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Saint Vincent
et Aigles |
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Rêve
de Nabuchodonosor |
Chute de Simon
le Magicien |
Ascension de
Simon le Magicien |
Quatrième
ton de la musique |
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Lavement des
Pieds |
Moïse
et le Veau d’Or |
Samson terrassant
le lion |
Lapidation
de Saint Etienne |
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Samson renverse
le temple |
L'arche de
Noé |
Feuillage |
Jacob luttant
avec l’ange |
Au sein
du bas-côté gauche de la nef, depuis
le transept, on admire douze chapiteaux historiés : l’Arbre
de Jessé avec deux hommes couronnés, peut-être
David et Salomon, cueillant des fruits de la connaissance ; l’Apparition
du Christ ressuscité à Sainte-Marie-Madeleine,
ou Noli me Tangere, avec la Madeleine agenouillé
devant le Christ et à droite les Saintes Femmes au tombeau
; Daniel dans la fosse aux lions, montrant Daniel sous
un arc et le prophète Habacuc, transporté par l’ange,
apportant le repas à gauche ; la seconde Tentation du
Christ avec le Christ assis tenté par le diable au sommet
du temple de Jérusalem ; la Conversion de Saint-Paul,
avec Paul devant le Christ debout et à gauche le baptême
de Saul par Ananias ; le Combat de Coqs avec deux coqs
et leurs propriétaires (qu’on retrouve à Saulieu)
; la Délivrance de Saint-Pierre, montrant Pierre
assis visité par un ange dans sa prison sous des arcades
sur colonnes, avec à droite le gardien de la prison (aussi
à Vézelay) ; les Trois
Hébreux dans la fournaise avec les trois enfants juifs
protégé par un ange planant entre les chauffeurs du
feu ; l’Annonciation à Sainte-Anne sous des
arcades avec l’ange et Joachim ; la Nativité
du Christ avec la Vierge couchée, Jésus dans
un cuveau, les deux sages femmes à droite et saint Joseph
à gauche ; le Sacrifice d’Isaac, avec Isaac
assis au centre, son père Abraham portant l’épée
à gauche et un ange avec un bélier à droite
; et enfin un Diable traversé par un Serpent.
Les chapiteaux
du bas-côte gauche :
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Arbre de Jessé
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Apparition
du Christ à Madeleine |
Daniel dans
la fosse aux lions |
Conversion
de saint Paul |
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Combat de Coqs
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Délivrance
de saint Pierre |
Les trois Hébreux
dans la fournaise |
Annonciation
à sainte Anne |
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La Nativité |
Sacrifice d’Isaac
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Diable et serpent |
Feuillage |
Comme la nef,
le chœur est décoré de plusieurs
chapiteaux romans. Dans les travées de chœur,
six chapiteaux présentent des scènes
historiées de première importance, six sont feuillagés
et huit autres ont été remplacés par des copies.
Dans le bas-côté gauche du chœur : la Luxure
avec une femme nue avec couteau, un homme avec serpent et un petit
personnage au milieu ; les Pèlerins d’Emmaüs
avec le Christ et deux personnages et à droite un petit personnage
ouvrant une porte (autrefois identifié comme la Guérison
de l’aveugle de Jéricho) ; et les quatre fleuves
du Paradis avec quatre personnages portant des vases d’où
coule de l’eau. Dans le bas-côté droit : le Triomphe
de Constantin avec un cavalier couronné écrasant
son ennemi ; la première Tentation du Christ avec
Jésus flanqué d’un ange tenté par un
diable avec serpent (comme dans la nef) ; et un Faune et Sirène.
Les chapiteaux
des arcatures de l’abside principale sont
les plus anciens de la cathédrale. Les colonnettes du premier
étage rappellent le style du Brionnais
: on y voit, entre autres, deux lions, un hibou et une tête
humaine. Les pilastres cannelés du deuxième étage
possèdent quelques chapiteaux qui sont très mutilés.
On y reconnaît la main de Gislebertus dans la sculpture
d’un personnage, qui pourrait être le Christ, et un
ange.
Les chapiteaux
du chœur:
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La Luxure |
Pèlerins
d'Emmaüs |
Fleuves du
paradis |
Triomphe de
Constantin |
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Tentation du
Christ |
Tentation (détail) |
Faune et Sirène
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Basilic et
Sagittaire (copie) |
La
salle capitulaire
Sur
le côté ouest de la cathédrale, un bâtiment
du 16e siècle abrite la grande sacristie et, à l’étage,
la salle capitulaire. On peut y entrer par un escalier
dans le bras sud du transept. La salle voûtée d’ogives,
ancienne bibliothèque du chapitre, abrite un petit musée
lapidaire où sont exposés 23 chapiteaux provenant
de la nef et du chœur de la cathédrale, surtout de la
partie autour de la croisée du transept. Ils ont été
déposés au 19e siècle, pendant la restauration
des supports du clocher, souvent remplacés par des copies
modernes dans l’église. De cette façon, on peut
admirer les sculptures dans toute leur splendeur à très
peu de distance. Quatorze chapiteaux sont historiés. Le chapiteau
le plus célèbre d’Autun est probablement la
Fuite en Egypte, qui provient du chœur, où l'on
admire la Vierge Marie portant Jésus, sur l’âne,
et Joseph (on retrouve ce sujet fameux à Saulieu).
Les autres merveilles provenant du chœur sont : l’Arrivée
des Mages chez Hérode, avec une scène des rois
avec chevaux très mutilés ; la belle scène
de l’Adoration des Mages avec la Vierge Marie à
l'Enfant assise sous un baldaquin et saint Joseph à droite
; le Sommeil des Mages, avec la sculpture émouvante
d’un ange réveillant les mages ; un Nain combattant
chevauchant un oiseau monstre ; l'Oiseau tricéphale
et un Basilic et Sagittaire très mutilé.
Cinq
chapiteaux
proviennent de la nef de la cathédrale : la Mort de Caïn,
tué par une flèche (sujet qu’on retrouve même
deux fois à Vézelay) ; l'Offrande
de l’Eglise, scène de présentation avec
un Roi dormant à droite ; la Pendaison de Judas
qui est une scène très dramatique avec deux démons
ailés tirant la corde (qu’on peut voir encore à
Saulieu) ; Dieu et Adam, avec
Dieu parlant à Adam ou Caïn, et Abel couchant dans les
feuillages à droite ; ainsi que deux Vices et deux Vertus
aux visages étonnants représentant l’Avarice,
la Charité, la Colère et la Patience ou l’Espérance.
Les deux corbeaux mutilés du grand portail du narthex ont
été déposés ici : l'Hippogriffe
ou griffon monté par un cavalier Ethiopien, et, Balaam
sur son ânesse (sujet qu’on peut voir aussi à
Saulieu et à La
Rochepot). Enfin on y admire neuf chapiteaux aux feuillages
au décor végétal très délicat
(provenant de la nef et du chœur).
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Photo de Thierry Cornier |
Chapiteau de
la Fuite en Egypte |
Les chapiteaux
de la salle capitulaire:
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Pendaison de
Judas |
Mort
de Caïn |
Caïn (détail) |
Offrande de
l'église |
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Fuite en Egypte |
Adoration des
Mages |
Sommeil des
Mages |
Arrivée
des Mages |
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Vices
et vertus |
Dieu
et Adam |
Nain combattant |
Oiseau tricéphale
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Basilic et
Sagittaire |
Balaam sur l'ânesse |
Hippogriffe
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Feuillage |
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Feuillage |
Feuillage |
Feuillage |
Feuillage |
Les
bâtiments de l’évêché
A l’est
de la cathédrale se trouvent le site de l’ancienne
cathédrale Saint-Nazaire et les bâtiments de l’évêché.
La ville haute, entourée des murs du castrum, était
partagée entre l’évêque, les chanoines
et le Duc. En face du portail du transept se trouvait l’entrée
de Saint-Nazaire, l’ancienne cathédrale
fondée au 5e siècle, qui fut démolie en 1783.
Reconstruite à plusieurs reprises, elle possédait
une crypte abritant le baptistère Saint-Jean-de-la-Grotte,
un atrium, une nef préromane et un grand chœur gothique.
Quelques vestiges sont encore à noter. Le porche
donnant sur la Cour de la Maîtrise conserve encore un arc
du porche roman du 11e siècle. Dans la cour sont conservées
une travée du bas-côté sud du chœur gothique,
la chapelle Saint-Aubin du 14e siècle et la chambre des comptes
du chapitre du 16e siècle. Sur l’actuelle place Saint-Louis,
près de la fontaine Saint-Lazare, se trouvait l’antique
église Notre-Dame-du-Châtel, ancienne
église paroissiale et collégiale, entièrement
démolie en 1794.
Les bâtiments
de l'ancien évêché :
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Porche de Saint-Nazaire |
Chapelle de
la Maîtrise |
Palais épiscopal |
Tour Saint-Léger |
Au sud et à
l’est de Saint-Nazaire se trouvent les bâtiments du
complexe canonial et épiscopal. La maison
de l’évêque a été construite dès
le 5e siècle sur les remparts et les bâtiments claustraux
des chanoines, qui se trouvaient au sud de Saint-Nazaire, remontent
au 9e siècle. L’ancien cloître canonial,
détruit, a été retrouvé après
des fouilles archéologiques réalisées entre
1985 et 1990. On y a trouvé quelques chapiteaux de feuilles,
rapprochés à Saint-Pierre-l'Estrier,
indiquant l’existence d’un atelier de sculpture du début
du 11e siècle. Le mur de la salle capitulaire, à l’est
du cloître, a été découvert par les fouilles
en 2001. Les bâtiments à l’ouest et au sud de
l’ancien cloître existent encore en élévation.
A l’ouest on trouve le cellier du chapitre,
conservant des murs du 11e siècle et des caves voûtées
du 13e siècle, et au sud le réfectoire
des chanoines du 13e ou 14e siècle avec des baies géminées
gothiques. Sur la Place Sainte-Barbe, au sud, on trouve les vestiges
d’un arc de la porte du chapitre du 12e siècle.
Elle donnait sur le grand cloître où se trouvaient
les maisons canoniales construites aux 12e et 13e
siècles pour la vie individuelle des chanoines. A l’est
de l’ensemble, le grand palais épiscopal,
résidence de l’évêque, a été
reconstruit au 18e siècle sur les vestiges d’époques
différentes de l’ancien château. La porte d’accès
est de 1750. Sa cour intérieure présente une tourelle
et des baies de la Renaissance. La tour Saint-Léger
de la fin du 12e siècle, ancien donjon du palais épiscopal
à cinq étages, intègre des parties du 7e siècle
de l’enceinte de l’évêque Léger,
des caves voûtées et une terrasse en balcon de 1720.
L’enceinte épiscopale, remontant à
l’époque mérovingienne, faisait partie des remparts
du castrum et présente plusieurs murs et tours d’époques
différentes. Une porte fortifiée avec tour carrée,
dans l’impasse de l’évêché, en faisait
l’entrée primitive. Les vestiges du chemin de ronde
et de la Tour du Midi, intégrée dans les bâtiments
actuels, sont fort anciens. La Tour du Nord n’existe plus.
Au sud du castrum, dominant l’enceinte gallo-romaine, la Tour
des Ursulines de l’ancien Château-fort de Riveau
du 12e siècle marquait le pouvoir des ducs dans la ville
haute.
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La ville haute
et les tours de l'évêché |
Le
Musée Rolin
La
visite de la cathédrale doit être complétée
par la visite du Musée Rolin. Le Musée se trouve dans
l’Hôtel Rolin du 15e siècle,
dans la rue des Bancs, près de l'église Saint-Lazare.
Les bâtiments du chancelier du Duc de Bourgogne intègrent
la Tour des Bancs, ancienne porte fortifiée de la ville haute
du Moyen-âge, la Tour Rolin de la Renaissance et l'Hôtel
Lacomme. Le musée conserve de larges collections d’archéologie
gallo-romaine, des sculptures romanes provenant de la cathédrale
et de la ville, des statues et peintures gothiques et des Beaux-Arts.
Le rez-de-chaussée abrite les salles romanes
avec les fragments du 12e siècle provenant de la Cathédrale.
On y trouve des fragments du portail latérale (voir ci-dessous)
et du grand portail de la cathédrale : des bustes de vieillards
de l’Apocalypse avec instruments musicaux provenant de la
troisième voussure et le chapiteau du trumeau avec un atlante.
On y trouve également de belles sculptures du milieu du 12e
siècle provenant des bâtiment des chanoines : le trumeau
de saint Pierre en marbre et les deux piliers de la Géométrie
et de l’Astronomie. D’autres objets romans
proviennent des abbayes médiévales de la ville : la
tête du Christ de Saint-Odon en calcaire polychrome
de l’abbaye Saint-Martin, le sarcophage de Saint-Francovée
en marbre provenant de l’abbaye Saint-Symphorien et l’inscription
de Pectorios provenant de Saint-Pierre-l’Estrier.
On y rencontre également quelques chapiteaux préromans
et romans : des chapiteaux de marbre blanc de l’époque
mérovingienne, deux chapiteaux du 9e ou 10e siècle
de l’abbaye Saint-Martin, et des lions affrontés du
début du 12e siècle provenant de Saint-Jean-le-Grand.
Sculptures du
Musée Rolin:
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Tour
des Bancs |
Tour
Rolin |
Trumeau
de saint Pierre |
Tête
de saint Pierre |
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Pilier de
la géometrie |
La géometrie
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Pilier de l'astronomie |
L'astronomie |
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Sarcophage de Saint-Francovée
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Fragment de
vieillard |
Buste |
Chapiteau
d'atlante |
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Chapiteau
de lions (St-Jean) |
Chapiteau
mérovingien |
Chapiteau
(St-Martin) |
Chapiteau
(St-Martin) |
Le plus célèbre
objet du musée est la Tentation d’Eve
qui provient du linteau du portail latéral
du transept de la cathédrale. C’est une figure très
gracieuse, sculptée vers 1130, probablement par Gislebertus.
Cette Eve, allongée, cueillant la pomme, est peut-être
la plus belle représentation du corps féminin de l’époque
romane. La salle présente d’autres vestiges du portail
latéral et son tympan, détruit en 1766 : une Assomption
de la Vierge (ou Ravissement de la Madeleine ), un
jeune homme ou moine encapuchonné, une guérison
miraculeuse, la charité de Saint-Martin, un
fragment avec quatre pieds reposants sur une draperie, la tête
du diable de la Tentation qui jouxtait Eve et enfin un
ange de voussure.
Sculptures du
portail latéral de la cathédrale :
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Tentation
d’Eve |
Tête
d'Eve |
Assomption
de la Vierge |
Vierge et ange |
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Guérison
et charité du portail nord |
Jeune moine |
Tête
de diable |
Ange de voussure |
Dans la salle
du tombeau de Saint-Lazare on peut admirer les
vestiges du grand mausolée de la Cathédrale. Ce chef-d’œuvre
de marbre, des années 1160-1170, se trouvait au centre du
chœur. Le tombeau était une église miniature
avec plan basilical, clocheton et corniches à inscriptions
autour du sarcophage central. Le décor sculpté, attribué
au moine-sculpteur Martin, représentait la Résurrection
de Saint Lazare en marbres polychromes blanc, rouge et noir.
Détruit en 1766 par les chanoines pour la construction d’un
nouveau décor, de nombreux fragments du tombeau ont été
retrouvés en 1939 pendant la restauration du chœur.
Au musée, des vitrines présentent de nombreux fragments
de marbres, de pilastres décorés, de têtes,
de corniches, d’inscriptions, d’arcatures ainsi que
des chapiteaux sculptés d’animaux affrontés
ou de scènes historiés. Les trois belles statues de
saint André, de sainte Marthe et de sainte
Marie Madeleine, qui se trouvaient autour du tombeau avec le
Christ et saint Pierre, marquent l'extrême fin de la période
romane, non sans rappeler les statues de Chartres
et l’art roman de la Vallée du Rhône. La tête
de la statue de saint Pierre se trouve actuellement au
Louvre à Paris.
D’autres sculptures du troisième quart du 12e siècle
sont à voir au musée : un pilastre du Roi David,
un fragment du couvercle de sarcophage, une plaque gravée
d’Aaron, une Sainte Femme et un Christ
en croix. Enfin, mentionnons la Vierge à l’Enfant
romane et un ange sculpté du portail latéral qui sont
conservés au Metropolitan Museum of Art, à New York.
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Statues
du tombeau de Saint-Lazare |
Le tombeau de
Saint-Lazare :
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Saint
André |
Tête
de saint André |
Sainte Marie
Madeleine |
Sainte Marthe |
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Maquette |
Inscription |
Fragments |
Tête
de saint Pierre (Louvre) |
A
voir aussi à
Autun :
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Visite
La cathédrale
se visite toute l'année de 9h à 19h et la visite est
libre.
Pour les horaires
de visite du Musée Rolin il faut se rendre à l'Office
de Tourisme.
Remerciements
: beaucoup de photos de cette page sont de Thierry Cornier et de
Cees
van Halderen.
Pour en savoir
plus sur Saint-Lazare ou sur Autun, vous pouvez visiter les sites
Internet suivants:
Site de la
cathédrale : http://cathedrale.autun-art-et-histoire.fr/.
Site de la ville : http://www.ville-autun.fr/
ou http://www.autun.com/.
Site de l'Office de Tourisme : http://www.autun-tourisme.com/.
Site du diocèse : http://www.paroisse-autun.cef.fr/.
Visite de la cathédrale : http://www.medart.pitt.edu/image/France/autun/autun-main.html.
Page romanes.com : http://www.romanes.com/Autun/.
Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/autun/autun.htm.
Page terres romanes : http://www.terres-romanes.lu/autun_accueil.htm.
Page architecture religieuse : http://architecture.relig.free.fr/autun.htm.
Page lieux sacrés : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/autun__71_saone_et_loire_/index.html.
Page sacred destinations : http://www.sacred-destinations.com/france/autun-cathedral.
Page emonnier : http://emonnier48.perso.sfr.fr/Bourgogne/saonetloire/autun/cathedraleautun.htm.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-Lazare_d%27Autun.
Page
de photos : https://www.flickr.com/photos/art_roman_p/sets/72157625364183234/.
Photos du Musée Rolin : http://rubens.anu.edu.au/raid1cdroms/france/autun/musee_rolin/.
Aussi, vous
pouvez consulter les travaux suivants, dont beaucoup de livres du
chanoine Denis Grivot :
- Auberjonois
F., Gislebertus Hoc Fecit, Horizon, 1961.
- Baschet R., Autun Ville d'Art, Paris, 1962.
- Berthollet J., Autun, ses monuments historiques, Autun,
1948.
- Berthollet J., L'évéché d'Autun,
1947.
- Bonnerot J., Autun, Paris, 1921.
- Corneille D., Autun, toute une histoire, éditions
de l’Armancon.
- Denny D., The Last Judgement Tympanum at Autun: its sources
and meaning, Speculum, 1982.
- Fontenay H. De, Autun et ses monuments, Autun, 1889.
- Grivot D. et Zarnecki G., Gislebertus, sculpteur d'Autun,
Paris, 1960.
- Grivot D. et Zarnecki G., La Sculpture du XIIe siècle
dans la Cathédrale d’Autun, Colmar, 1976.
- Grivot D., L'étrange aventure de la cathédrale
d'Autun, Zodiaque, 1951.
- Grivot D., Le diable dans la cathédrale, 1958.
- Grivot D., Maître Gislebertus d'Autun.
- Grivot D., Autun, Guide de la cathédrale, Zodiaque.
- Grivot D., La Cathédrale d'Autun, 1999.
- Grivot D., Bestiaire d'Autun, Lyon, 1973.
- Grivot D., Le Tympan de la Cathédrale d'Autun,
Lyon, 1950.
- Grivot D., Autun, histoire de la ville, 1967.
- Grivot D., Le Monde d'Autun, Zodiaque, 1961.
- Hardy F., La cathédrale d'Autun.
- Jalabert D., L’Eve de la cathédrale d’Autun,
sa place dans l’histoire de la sculpture romane, Gazette
des Beaux-Arts,
1949.
- Madignier J., Le chapitre cathédral d’Autun du
XIe au XIVe siècle, Auxerre, 2007.
- Magnien E., Les eglises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Mariaux P., Quelques hypothèses à propos de
l’artiste roman, Médiévales, 2003.
- Maurice-Chabard B., Révélation, le grand portail
d’Autun, Autun, 2011.
- Oursel R. et A.-M., Les Eglises Romanes de l’Autunois
et du Brionnais, Cluny et sa région, Mâcon, 1956.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Sapin C., Berry W., Maitre C., Maurice-Chabard B. et Balcon S.,
Autun : prémices et floraison de l'art roman.
- Sapin C. et Berry W., Naissance d’un îlot urbain,
les abords de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun du
IXe au XVIIIe siècle, Auxerre, 1999.
- Sapin C., Autun, archéologie d’un quartier épiscopal
et canonial, Archéologia, 1987.
- Sauerländer W., Uber die Komposition des Weltgerichts-Tympanon
in Autun, Zeitschrift für Kunstgeschichte 29, 1966.
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