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Tournus
Edifice |
Ancienne
abbaye Saint-Philibert |
Situation |
Centre
ville, 71700
(Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Eglise
(narthex, nef, transept, chœur, clochers et crypte) et
bâtiments abbatiaux (cloître, réfectoire,
cellier, chauffoir) |
Décoration |
Bandes
lombardes, chapiteaux de l'église et du cloître,
statues et sculptures du musée lapidaire, fresques, mosaiques |
Datation |
Première
moitié du 11e siècle (narthex, crypte, parties
du chœur et du transept, cloître), fin du 11e siècle
(voûtes de la nef), première moitié du
12e siècle (transept, chœur et clochers) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
La petite ville
de Tournus en Bourgogne du sud conserve, aux bords de la Saône,
son abbatiale Saint-Philibert, qui est parmi les plus extraordinaires
édifices romans de France. La grande église, dominée
par ses deux clochers, est le plus important édifice du premier
art roman dit lombard en Bourgogne. L’important site
monastique s’est développé depuis le 6e siècle
sur le site où saint Valérien a subi le martyre.
Le renouveau du monastère commence vers 875 quand les moines,
venus de Noirmoutier, arrivèrent avec les
reliques de saint Philibert, le deuxième saint vénéré
à Tournus. Après l’invasion hongroise au 10e
siècle, l’abbaye et son église seront reconstruites
à plusieurs reprises aux 10e, 11e et 12e siècles.
Saint-Philibert de Tournus, l’une des plus intéressantes
églises de Bourgogne, est entièrement romane. Cependant
les différentes parties sont d’époques et de
styles très divers datant des débuts du 11e siècle
jusqu’au milieu du 12e siècle et racontant toute l’histoire
de l’art roman. L’ensemble forme un puzzle archéologique
très intéressant qui a hanté les grands historiens.
L’ensemble, pourtant hétérogène, reste
très harmonieux. La façade est d’une austérité
inconnue et décorée sur toute sa hauteur de bandes
lombardes. Le clocher nord de la façade a été
rehaussé au 12e siècle par deux étages richement
décorés. Le narthex du début du 11e siècle,
construit sur deux étages, est d’une architecture très
originale rappelant Chapaize ou les massifs
occidentaux de l’époque carolingienne. L’étage
inférieur est solide et trapu avec ses grands piliers ronds
séparant les travées de la partie centrale des collatéraux.
L’étage supérieur, dédié à
saint Michel, est une véritable église, fort originale
et d’une architecture très soignée.
Comme à Cluny, l’étage
s’ouvrait à l’origine sur la nef par une abside,
dont l’arc dit de Gerlannus possède d’admirables
chapiteaux qui sont parmi les premières sculptures romanes
de Bourgogne, avec celles de Saint-Bénigne de Dijon.
La grande nef de Saint-Philibert est d’une architecture unique.
Cinq travées, d’une hauteur impressionnante, sont voûtées
de berceaux transversaux sur des arcs diaphragmes, solution qui
permet de percer des fenêtres hautes et qui n'existe ailleurs
qu’au Mont-Saint-Vincent dans
le même département. Ces voûtes de la fin du
11e siècle sont supportées par des grands piliers
ronds de pierre rose, caractéristique très propre
à cet édifice. La partie orientale de l’église
se compose d’un transept et d’un chœur, avec une
haute coupole-lanterne et une série de chapiteaux intéressants.
Les parties basses du chœur sont plus anciennes et présentent
un déambulatoire à chapelles rayonnantes de plan rectangulaire.
La très belle crypte sous le chœur est construite sur
le même plan, avec une nef centrale à colonnes monolithes
et chapiteaux, entourée d’un déambulatoire d’un
très bel effet. Dans l’église, on peut découvrir
plusieurs autres trésors : une belle Vierge en majesté
à l’Enfant du 12e siècle, des mosaïques
romanes découvertes dans le déambulatoire et plusieurs
fresques romanes et gothiques.
On poursuit la visite par un intéressant ensemble de bâtiments
abbatiaux du côté sud de l’église. Le
cloître, dont ne subsiste que la galerie nord du 11e siècle,
est intéressant par ses chapiteaux aux décors végétaux
d’un bel effet. La salle capitulaire a été reconstruite
au 13e siècle en conservant les vestiges de la salle capitulaire
romane ; elle se trouve sous l’ancien dortoir des moines.
Le réfectoire et le cellier sont deux grandes salles du 12e
siècle en berceau brisé. L'ancien chauffoir est aménagé
en musée lapidaire, conservant plusieurs chapiteaux et statues
romanes provenant de l’abbaye. L’ensemble des bâtiments
était englobé dans une enceinte circulaire dont il
reste encore plusieurs tours. Mise en valeur par des restaurations
récentes, l'abbaye de Tournus est, à juste titre,
l'une des merveilles de Bourgogne.
La ville de Tournus est d’apparence méridionale et
possède plusieurs monuments remarquables, en particulier
trois autres églises romanes intéressantes. C’est
d’abord l’église
Sainte-Madeleine du 12e siècle, située au
cœur de la ville et montrant une architecture à trois
nefs, un clocher sur la croisée rappelant celui de Saint-Philibert,
et un portail à colonnettes et chapiteaux. Plus près
de l’abbaye se trouve l’ancienne
église Saint-Valérien, désaffectée
mais conservant un portail et une nef voûtée du 11e
siècle. Au nord de la ville, on admire le petit joyau préroman
qu'est la chapelle Saint-Laurent
avec son appareil en opus spicatum, datant probablement du 10e siècle.
Il y a également quelques maisons
romanes. Aux environs de Tournus les villages conservent des
trésors de l'art roman, des petites églises du 11e
siècle aux formes et décors variés, dont les
plus intéressantes se trouvent au Villars,
à Uchizy et à Farges.
Historique
En l’an
175, le site de Tournus était un camp fortifié romain
appelé Trenorchium. Le chrétien Valérien
y arrive en 177 pour évangéliser le pays. Valérien
y est décapité en 178 ou 179 et devient un des premiers
martyrs de la Bourgogne. Un tombeau fut érigé sur
le site de la décapitation, à l’endroit de la
crypte de l’église actuelle. Un oratoire avec une petite
communauté religieuse y existe dès le 4e siècle
pour garder les reliques du saint. Une communauté monastique
y fut fondée au 6e siècle par Gontran, Roi
de Bourgogne. Ce monastère de fondation royale ne dépendait
pas des puissances locales. L’abbaye et la basilique Saint-Valérien
ont peut-être été endommagées pendant
l’invasion des Sarrasins en 731.
L’empereur Charles II le Chauve donne le monastère
à la communauté des moines de l'abbaye Saint-Philibert
de Noirmoutier en 875, donation confirmée par le pape
en 876. Les moines bénédictins, ayant quitté
Noirmoutier chassés par les incursions des Normands en 836,
arrivent à Tournus avec les reliques de saint Philibert
en 875. L’abbaye unie alors les deux communautés de
moines de Valérien et Philibert, les deux saints patrons
de la ville, et son premier abbé fut Geilon. Alors
commence le renouveau du monastère, dont l’église
abbatiale fut reconstruite dans le style carolingien et désormais
dédiée à Saint-Philibert. Le monastère,
d’une importance considérable, reçoit le droit
de battre la monnaie en 889. L’église fut détruite
vers 936-937 par l’invasion Hongroise et les moines sont obligés
de vivre à Saint-Pourçain-sur-Sioule jusqu’en
960. L’église carolingienne fut restaurée en
970 par l’abbé Etienne. Elle possédait
alors une crypte voûtée sous un chœur et une nef
sous charpente. En 979 eut lieu la translation des reliques de Saint-Valérien
du chœur de l’église à la crypte. Les reliques
de St-Philibert sont alors placées dans le chœur et
l’église devient lieu de pèlerinage.
En 1006 ou 1007, le 16 octobre, l’église est incendiée
par le feu et en grande partie détruite. Alors commence un
grand chantier de construction
sous l’abbé Bernier, restaurant la crypte
et élevant un nouveau transept et un chœur avec déambulatoire.
Cette église fut consacrée en 1019 par les évêques
de Chalon et de Mâcon.
Une grande famine affaiblie la population durant les années
1030-1033. C’est à cette époque que le monastère
est agrandi par l’abbé Ardain, qui ajoute
un grand narthex à l’église et qui reconstruit
le cloître. Le chantier de l’église ne cesse
pas : l’abbé Pierre I achève les voûtes
singulières de la nef à la fin du 11e siècle
et au début du 12e siècle le transept, le chœur
et les clochers sont reconstruits dans le nouveau style roman. La
splendeur de l’église se rapproche de celle de la grande
abbaye voisine de Cluny, dont l'abbaye de
Tournus reste indépendante. L’église est à
nouveau consacrée en 1120 par le pape Calixte II.
La translation des reliques de Saint-Ardain dans l’église
en 1140 marque le dernier grand événement de la période
romane. C'est la grande époque de l'abbaye, qui ne dépendait
que du Pape et du Roi de France, et dont les abbés furent
seigneurs de la ville et de vastes domaines en Mâconnais
et bien au delà.
L’abbé Bérard fait reconstruire une
partie du cloître et du monastère en 1239, après
un incendie. L’abbaye fut donnée en commende en 1498.
Elle est saccagée par les Huguenots en 1562, pillage faisant
des dégâts importants à l’église
et qui font disparaître les reliques de Saint-Valérien.
En 1627, l’abbaye est sécularisée et l’église
convertie en Collégiale. Les chanoines remplacent alors les
moines. Les bâtiments de l’abbaye sont vendus à
des particuliers au 18e siècle et transformés en habitation.
Le collège de chanoines est supprimé en 1785 et l’église
devient Temple de Raison en 1790. Restituée au culte en 1802,
l’église devient paroissiale. Elle est classée
Monument Historique en 1840. Une première campagne de restauration
est menée de 1845 à 1851 par l’architecte Questel
qui fait reconstruire le portail ouest. D’autres travaux suivent
par Daumet en 1879, par Ventre vers 1905-1910
et par Curé à partir de 1925. Les deux derniers
effectuèrent un décapage général de
l’intérieur en détruisant les badigeons des
murs et des piliers. Les bâtiments abbatiaux seront classés
Monuments Historiques en 1951 et remis dans leur état d’origine
durant les années 1950 à la suite de grands travaux.
Les dernières restaurations de l’église datent
de 1989 et des années 2000-2002.
Description
L’abbaye
de Tournus se trouve au nord de la ville, en dehors de la cité
ancienne, enserrée dans une enceinte circulaire. On y rencontre
la grande église abbatiale et plusieurs bâtiments abbatiaux
groupés autour du cloître central, au sud de l’église
: salle capitulaire, réfectoire, cellier et chauffoir. L’église
abbatiale, dominée par ses deux clochers, est l'un des plus
grands monuments romans de France. La haute silhouette de pierres
rose et ocre et l'équilibre et la puissance des masses architecturales
sont extraordinaires. Le plan présente un
narthex à deux étages, une nef à collatéraux,
un transept saillant et un chœur à déambulatoire
et chapelles rayonnantes construit sur une crypte de même
plan. L'église est régulièrement orientée.
Entièrement romane, elle présente cependant une grande
complexité puisque la construction de l’ensemble de
sanctuaires s’est échelonnée sur presque deux
siècles. La datation des parties distinctes
de l’édifice a été sujette à de
nombreuses hypothèses. On place généralement
le début de la construction de l’église actuelle
au début du 11e siècle, directement après l’incendie
de 1006/1007, à l’exception peut-être de la partie
centrale de la crypte qui pourra remonter au 10e siècle.
Le chevet de la crypte et du chœur, les parties basses du transept
ainsi que les murs et piliers de la nef ont été construits
vers 1010-1020 par l’abbé Bernier. Le narthex
et sa chapelle haute sont ajoutés vers 1030-1040 par l’abbé
Ardain. Les voûtes de la nef sont attribuées
à la période 1066-1108, sous l’abbé Pierre
I. Les parties hautes du chœur et du transept datent de
1110-1120 et expriment le plein épanouissement de l'art roman
bourguignon. Ensuite sont élevés les deux clochers,
au cours du 12e siècle, avec un riche décor roman.
Les remaniements ultérieurs sont limités à
la construction de cinq chapelles gothiques et les restaurations
intérieures des dalles, des badigeons, des portails et des
baies.
Je vous propose ci-dessous la visite de l’abbaye
en commençant par l’extérieur de l’église,
ensuite l’intérieur, du narthex jusqu’à
la crypte, et enfin le cloître et les bâtiments abbatiaux.
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Coupe et plan
de l'église |
Extérieur
de l'abbatiale
En passant
entre les deux tours rondes de la Porte des Champs, on arrive devant
la merveilleuse façade ouest de l’église.
Austère comme une forteresse, cette haute façade est
un chef-d’œuvre de l’art lombard du début
du 11e siècle. Construite en petits moellons, elle est décorée
sur deux étages de plusieurs séries d’arcatures
lombardes reliant des bandes en saillie. Les arcatures entourent
d’étroites ouvertures qui se présentent comme
des meurtrières éclairant le narthex et son étage.
Au centre les arcatures s’élèvent en forme de
triangle autour d’une ouverture en croix. Dans la partie haute
de la façade on admire des frises de pierres en dents de
scie et d’engrenage. Deux clochers, également du 11e
siècle, s’élèvent au-dessus de la façade,
présentant un étage avec des baies à colonnes
et chapiteaux. Le clocher à droite se termine en bâtière,
celui à gauche a été rehaussé par un
campanile au 12e siècle. La tribune crénelée
en haut de la façade et le portail central datent de la restauration
de Questel au milieu du 19e siècle.
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Tours |
Façade |
Clochers |
Partie centrale |
Bandes lombardes |
Les deux clochers
de l’abbatiale expriment l’abondance de l'art roman
du 12e siècle. Le clocher occidental, dit clocher
rose, surmonte le clocher nord du narthex. Il présente
trois étages construits en pierre rose dite marbre de Préty.
Le décor annonce une datation après le milieu du 12e
siècle. Le premier étage est décoré
d’arcatures aveugles sur pilastres, le deuxième de
baies géminées et le dernier de baies triples. La
construction comprend colonnettes, pilastres cannelés, chapiteaux
et modillons sculptés. L’étage supérieur
présente des statues-colonnes de saint Philibert, de saint
Valérien et de deux cariatides d’angle. Il s’agit
de copies des originaux exposés dans le musée lapidaire
(voir ci-dessous).
Les clochers occidentaux
:
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Clochers |
Beffroi |
Souche |
Etagement |
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Baies |
Statues-colonnes |
Tour en bâtière |
Bandes lombardes |
Faisons le
tour de l’église pour admirer les volumes de l’extérieur
du bâtiment. Le flanc nord donne sur la place de l’abbaye
et le flanc sud donne sur le cloître. Le narthex,
moins large et légèrement plus élevé
que la nef, possède des murs latéraux qui reprennent
le style lombard de la façade. Deux étages de baies
et un étage intermédiaire de meurtrières s’inscrivent
entre des pilastres verticaux des bandes lombardes. La maçonnerie
est en petit appareil ocre avec des rangs de moyen appareil blanc.
Une frise en dents de scie se trouve entre les fenêtres hautes
et la corniche de la chapelle de l’étage. Les murs
de la nef sont beaucoup plus sobres. Les cinq travées
sont flanquées de contreforts plats entourant les fenêtres
hautes. Les fenêtres des bas-côtés ont été
agrandies et ne sont plus d’origine, d’autres ont été
remplacées par les chapelles gothiques du côté
nord. Le transept est beaucoup plus bas que la
nef. Le pignon nord à été remanié vers
1300 : son portail en arc brisé et la grande baie sont de
style gothique. Le grand clocher de la croisée,
plus large que celui de la façade, domine le chœur et
le transept de l’église. Elle fut commencée
vers 1120 et ses trois étages furent édifiés
en plusieurs étapes au 12e siècle. Le premier étage
est décoré de bandes lombardes sur des modillons.
Les deux étages supérieurs présentent des baies
triples sur colonnettes, dont le premier possède des chapiteaux
sculptés de masques étranges et de diables. L’étage
supérieur conserve des pierres de bichromie rouge-blanc et
un décor sculpté abondant rappelant Cluny
III : colonnettes, pilastres cannelés, frises à
motifs antiquisants, archivoltes lobées et modillons.
Façades
latérales et clocher central:
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Narthex |
Narthex |
Bandes
lombardes |
Bandes lombardes |
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Ensemble sud |
Ensemble nord |
Transept nord |
Portail nord |
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Clocher |
Etages |
Deuxième
étage |
Troisième
étage |
Le chevet
de l’église est fort original. On y retrouve trois
étages : les deux premiers correspondent à la crypte
et au déambulatoire du chœur et sont du début
du 11e siècle ; l’étage supérieur du
chœur et de l’abside est du début du 12e siècle.
Trois chapelles rayonnantes de plan rectangulaire témoignent
de l’ancienneté de la construction. Leurs chevets plats
sont percés de deux étages de baies, éclairant
les chapelles superposées de la crypte et du chœur.
Les chapelles ont des contreforts en saillie et des corniches à
modillons. Les murs des parties basses du chevet montrent un appareil
à petits moellons assemblés en opus spicatum.
Il y a également quelques réemplois de fragments de
claustra qui proviennent peut-être de la crypte carolingienne.
La partie haute du chevet montre des arcs de contrefortage dans
le chœur et des arcatures avec contreforts-colonnes et chapiteaux
dans l’abside. Remarquons également le décor
mural en opus sectile rouge et blanc sous les arcatures.
Le chevet :
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Chevet |
Chapelles
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Abside |
Arcatures |
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Parties hautes |
Chapelle
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Appareil |
Chapelle |
Intérieur
de l'abbatiale
Entrons l’église
du côté de la façade ouest pour arriver dans
le narthex. Cette Galilée ou avant-nef des
années 1030-1040 s’élève sur deux étages.
La salle basse, trapue et obscure, fait office de vestibule de l’église.
Elle comprend trois vaisseaux de trois travées reposant sur
quatre énormes piles rondes maçonnées avec
des impostes à double ressaut. Les voûtes du vaisseau
central sont de larges arêtes sur doubleaux, celles des collatéraux
sont en berceau transversal de la même hauteur. Les murs latéraux
sont allégés de demi-colonnes. L’architecture
et les voûtes reprennent alors l’exemple du 4e siècle
de la Basilique de Maxence à Rome.
Sept portes s’ouvrent dans les parois, dont trois sur la nef
et deux autres ont été murées. Le sol du narthex,
dont un rehaussement au 18e siècle rendant l’édifice
plus bas, comprend des dalles funéraires du Moyen Age. Deux
fresques médiévales décorent
les voûtes de la dernière travée. Dans le vaisseau
central, une fresque romane du début du 12e siècle
partiellement conservée représente le Christ en
Majesté dans une mandorle avec deux anges soutenant
la gloire. Dans le collatéral nord, une fresque gothique
du 14e siècle désigne la Crucifixion et un
décor en damier.
Intérieur
du narthex :
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Ensemble |
Voûtes |
Piliers |
Bas-côté |
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Fresques |
Fresque romane |
Christ |
Fresque gothique |
La chapelle
haute du narthex, dite Chapelle Saint-Michel, est
une merveilleuse petite église intégrée dans
l’édifice. Cette chapelle haute date, de la même
époque que la salle basse, est l’un des meilleurs exemples
d’espace occidental du début de la période romane,
probablement inspirée de celle de Cluny
II. L’espace d’une hauteur considérable est
voûté en pierre, marquant l’architecture savante,
reprise à Chapaize. La chapelle
reprend le plan du narthex avec trois nefs à trois travées
et quatre piliers ronds à dosserets. La nef centrale s’élève
sur deux étages ouverts par de grandes arcades en plein cintre
et par des fenêtres hautes doubles. La voûte en berceau,
dont l’appareil est remarquable, repose sur des arcs doubleaux.
Elle est supportée par quatre tirants en bois de chêne,
reliés à des ancres métalliques, assurant la
stabilité de la construction dès l’origine.
On remarque des corniches à modillons en haut des murs intérieurs.
Les bas-côtés sont voûtés en demi-berceaux
sur doubleaux en plein cintre, épaulant la voûte centrale.
On y trouve des demi-colonnes aux murs latéraux et des baies-meurtrières
éclairant l’édifice. Les espaces sous les deux
clochers occidentaux ne sont pas voûtés et conservent
des salles hautes s’ouvrant sur la nef par de belles baies
géminées avec chapiteaux sculptés. L’accès
à l’étage, aménagé au 19e siècle,
remplace l’accès roman par deux escaliers accolés
aux murs latéraux des bas-côtés de la nef. Cependant
les portes d’accès sont encore visibles aux extrémités
est de la chapelle, ainsi que deux baies géminées
à doubles colonnettes et chapiteaux qui donnent une belle
vue sur la grande nef.
La chapelle haute
Saint-Michel:
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Nef
centrale |
Piliers |
Façade
ouest |
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Arcades |
Elévation |
Fenêtres
hautes |
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Bas-côté |
Bas-côté |
Intérieur
du clocher |
Baie géminée
vers la nef |
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Chapiteaux
à décor végétal |
Chapiteaux
à décor végétal |
Chapiteaux
à décor végétal |
Bases
décorées |
Du côté
est de la nef on trouve l’arc triomphal dit Arc de
Gerlannus qui s’ouvrait à l’origine
sur une abside en encorbellement donnant sur la nef de l’église,
comme à Cluny. Cette abside a été
détruite au 17e siècle pour construire le buffet d’orgue.
L’arc conserve deux colonnes avec des chapiteaux au décor
végétal et une inscription énigmatique mentionnant
Gerlannus, qui était peut-être l’architecte
du narthex. Deux remarquables reliefs sculptés surmontant
les chapiteaux montrent des masques humains en bas-relief qui sont
parmi les plus anciennes sculptures dans l’art roman. A gauche
ce sont un masque et un arbre et à droite c’est un
personnage armé d’un marteau et bénissant de
la main droite.
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Décor
de l'arc de Gerlannus |
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Arc |
Chapiteaux
à décor végétal |
Relief
à masque |
Chapiteauà
décor végétal |
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Chapiteaux
à décor végétal |
Relief
à personnage |
Chapiteau
à décor végétal |
Personnage
bénissant |
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Colonne |
Base |
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Inscription |
La grande nef,
autre chef-d’œuvre de l’abbatiale, est une vaste
salle haute et lumineuse. Son architecture unique est l’une
des plus originales de l’école romane de Bourgogne.
Les cinq travées ont été commencées
au début du 11e siècle avec les hauts piliers ronds
maçonnées, les grandes arcades et les murs en petit
moellon calcaire. Les bas-côtés voûtés
d’arêtes sur doubleaux et demi-colonnes sont de la même
époque. La voûte remarquable de la nef centrale a été
montée dans la dernière partie du 11e siècle,
remplaçant probablement un premier plafond ou un charpente.
Une haute série de cinq berceaux transversaux
est portée par des arcs diaphragmes polychromes à
double rouleau. Ces arcs surmontent des demi-colonnes engagées
à chapiteaux monolithiques de calcaire qui reposent à
leur tour sur les piliers ronds. Cette voûte, contrebutée
par le narthex à l’ouest et le transept à l’est,
a permis l’ouverture de dix grandes fenêtres hautes
inondant la nef de lumière sans risquer la stabilité
de l’édifice. Cette solution remarquable est unique
dans l’art roman, puisque elle a seulement été
reprise dans l’église beaucoup plus modeste du Mont-Saint-Vincent.
Jusqu’au 19e siècle, des poutres en bois, reliant les
arcs, existaient pour augmenter la stabilité. A cette époque
la nef était encore entièrement enduite, les badigeons
ayant été décapés par les restaurateurs
au début du 20e siècle. Bien que cette situation ne
soit pas authentique, cela nous permet d’admirer le petit
appareil de la pierre rose apparente de l’église.
Le décor
de la nef est relativement modeste. Il n’y a pas de chapiteaux
sculptés, à l’exception des baies géminées
s’ouvrant sur la chapelle du narthex (voir ci-dessus). Il
y a quelques fresques romanes, probablement des
vestiges d’un ensemble couvrant une grande partie de la nef.
Dans l’intrados de quelques arcades du bas-côté
sud on découvre des frises à décors végétal
et animalier. Sur le mur ouest de la nef, plus bas, il y a une fresque
du 13e siècle d’un buste d’évêque.
Ensuite il y a plusieurs chapelles gothiques à visiter. Dans
le bas-côté nord, trois chapelles successives remontent
aux 14e et 15e siècles. La première et la plus ancienne
des chapelles, celle de Saint-Georges ou du Saint-Sacrement, a été
fondée en 1339 et possède des fresques gothiques du
Jugement Dernier. Dans le bas-côté sud, une niche du
15e siècle dite chapelle Notre-Dame conserve d’autres
fresques gothiques. On y conserve une Vierge romane dite Notre-Dame-de-la-Brune
qui date du 12e siècle. Il s’agit d’une statue-reliquaire
en bois de cèdre représentant la Vierge en Majesté
à l’Enfant, provenant peut-être d’Auvergne.
Intérieur
de la nef :
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Nef
vers l'est |
Nef
vers l'ouest |
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Mur occidental |
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Elévation |
Piliers |
Colonnes |
Voûtes
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Bas-côté
nord |
Bas-côté
nord |
Bas-côté
sud |
Bas-côté
sud |
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Fresque d'Evêque |
Chapelle Notre-Dame-la-Brune
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Vierge à
l'Enfant |
Vierge
à l'Enfant |
La partie orientale
de l’église, comprenant le transept et le chœur,
est moins élevée que la nef. Les parties basses sont
du début du 11e siècle, tandis que les parties hautes
ont été remontées au début du 12e siècle
dans un nouveau style roman. Le transept est remarquable
car il comprend des parties hétérogènes d’époques
différentes. La croisée est coiffée d’une
belle coupole-lanterne du 12e siècle sous
le clocher, avec un étage de baies à archivoltes abondamment
décorées de 32 colonnes avec chapiteaux. La coupole
repose sur quatre arcs à double rouleau en plein cintre et
sur quatre piliers cruciformes, sévèrement restaurés,
avec colonnes engagées tronquées et chapiteaux. Les
deux croisillons, voûtés en berceau,
sont inégaux. Le croisillon nord s’ouvre sur le bas-côté
de la nef par un mur diaphragme percé d’un arc brisé
sous deux baies géminées. Le croisillon sud, qui porte
les traces d’arcatures murales et d’ouvertures murées
de plusieurs périodes, s’ouvre sur le bas-côté
par un haut arc à double rouleau avec deux colonnes engagées
à chapiteaux. Cet arc est plus tardif que celui du côté
nord. Les croisillons s’ouvrent sur deux absidioles orientées
du 11e siècle, la chapelle Saint-Ardain au nord et la chapelle
du Sacré-Cœur au sud.
Le chœur de l’église, reproduisant
le plan de la crypte, comprend deux travées droites, une
abside et un déambulatoire s’ouvrant sur des chapelles
rayonnantes. Les reliques de Saint-Philibert sont aujourd’hui
conservées dans une châsse moderne dans le chœur.
Les travées de chœur, voûtées en berceau,
sont percées de lourdes arcades s’ouvrant sur le déambulatoire
au rez-de-chaussée. A l’étage, de doubles fenêtres
hautes sont entourées d’arcatures à pilastres
cannelés, colonnettes décorées et chapiteaux.
L’abside comporte un rond-point avec six
colonnes, sévèrement remaniées au 19e siècle,
supportant les arcades. La partie haute en moyen appareil comprend
trois baies inscrites dans cinq arcatures au riche décor
du 12e siècle : pilastres décorés, colonnettes
à chapiteaux, frises et corniches sculptées.
Le déambulatoire des années 1015-1020
est de style roman primitif. Il est voûté par un berceau
annulaire sur doubleaux et comporte des murs portant une arcature
avec colonnes monolithiques et chapiteaux sculptés. Cinq
chapelles rectangulaires de la même époque
s’ouvrent sur le déambulatoire, elles sont voûtées
en berceau et percées de baies dans les murs et les chevets
plats. La chapelle axiale, dédiée à Saint-Philibert,
est décorée d’arcatures sur colonnes et chapiteaux
et conserve une autre châsse pour les reliques du saint. Les
deux autres chapelles centrales sont celles de Saint-Joseph à
gauche et de Saint-Pierre à droite (chapelle du curé
d'Ars). Sur les flancs latéraux du chœur existent deux
autres chapelles carrées : la chapelle de l'Agonie au nord
et celle de Saint-Vincent au sud (refaite au 15e siècle et
convertie en sacristie).
Intérieur
du chœur et du transept :
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Intérieur
du transept |
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Croisillon |
Absidiole nord |
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Arc
transept nord |
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Chœur |
Colonnade |
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Chœur |
Travée du chœur |
Abside |
Baies
du chœur |
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Déambulatoire |
Déambulatoire |
Chapelle Saint-Philibert |
Chapelle
du chœur |
Dans le déambulatoire
on peut admirer de remarquables mosaïques romanes
de la première moitié du 12e siècle. Découvertes
sous le pavement en 2001, elles ont été remises en
valeur et rendues accessibles aux visiteurs. Les mosaïques
représentent les Signes du Zodiaque et les Travaux
des Mois des saisons de l'année dans des médaillons
circulaires. Il ne restent que quatre des 24 médaillons qui
couvraient à l’origine le sol du déambulatoire.
On peut lire les thèmes représentés sur des
inscriptions : le cheval du mois de Mai, les gemeaux (inscription
SOL INGEMINIS), le mois de Juin (inscription IVNIVS)
et le cancer. Ces mosaïques romanes sont uniques en Bourgogne
et témoignent de l’originalité et de la qualité
du décor de l’abbatiale au Moyen-Âge.
Les mosaiques
du déambulatoire :
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Cheval |
Gemeaux |
Iunius |
Cancer |
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Ensemble |
Détail |
Détail |
Détail |
Le décor
sculpté du transept et du chœur est intéressant.
On y distingue deux groupes de chapiteaux romans
: ceux du déambulatoire et des chapelles du chœur de
la première moitié du 11e siècle et ceux des
parties hautes de la première moitié du 12e siècle.
Le premier groupe montre des feuillages de type corinthien archaïque
avec peu de relief. Les chapiteaux du 12e siècle sont d’une
plus grande variété et nous racontent des histoires
des vices qui nous guettent. On y remarque l’influence des
chapiteaux d’Anzy-le-Duc et du Brionnais.
Dans la croisée, les chapiteaux des colonnes engagées
sont sculptés de diables triturant une âme,
avec des démons passant un corde autour d’un homme
et arrachant la langue d’un autre, des lions imposant
leurs pattes sur des têtes d’hommes, des masques
aux cheveux tressés avec salamandres sortant de leur bouche
et d’autres avec des personnages, des masques et des décors
végétaux avec des feuilles d’acanthe. Dans la
coupole, des chapiteaux plus petits sont sculptés de masques
et d’une Luxure avec une femme à serpents
dévorant les seins. Sur l’arc du croisillon sud du
transept, des têtes humaines encadrant des masques d’animaux
constituent un sujet souvent représenté en Bourgogne
du Sud. Dans le chœur, sur les chapiteaux des colonnes des
arcatures et des baies, on rencontre encore d’autres scènes
allégoriques : un homme ou un animal, un démon ou
un acrobate et des feuillages. Une base de colonnes de l'arc du
croisillon sud comprend une inscription qui parle peut-être
d'un sculpteur roman : RENCO ME FECIT.
Chapiteaux de
la croisée et du chœur :
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Diables
triturant une âme |
Lions
et têtes d’hommes |
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Hommes et masque |
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Têtes
humaines et masques d’animaux |
Décor
végétal dans la croisée |
Chapiteau
du rond-point |
Inscription
de base du transept |
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Décor
végétal du déambulatoire |
Décor
végétal du déambulatoire |
Décor
végétal du déambulatoire |
Décor
végétal du déambulatoire |
La Crypte
Saint-Valérien est sans doute la partie la plus
ancienne de l’église. Comme le chœur, elle date
en grande partie du début du 11e siècle, d’avant
la consécration de 1019. La partie centrale est peut-être
plus ancienne : les historiens la datent parfois du 10e
ou même du 9e siècle, alors à l’époque
de l’arrivée des moines philibertins à Tournus.
En tout cas, c’est l’une des plus grandes cryptes de
la première période romane, à comparer avec
les cryptes d’Auxerre et celle de
Meaux, se composant de plusieurs espaces entièrement
voûtées. La partie centrale, dite confession
ou martyrium, est une salle à trois nefs voûtées
d’arêtes brutes de décoffrage et portée
par dix colonnes, dont certaines sont des réemplois gallo-romains.
Les chapiteaux des colonnes sont sculptés de feuillages et
de motifs végétaux du type corinthien. Ils datent
de la première partie du 11e siècle mais ont été
sévèrement restaurés au 19e siècle.
Deux petites niches-absidioles concaves sont percées dans
les murs orientaux. Un puits profond est creusé du côté
ouest. Le déambulatoire de la crypte, faisant
le tour de la partie centrale et s’ouvrant sur les chapelles,
est construit avec des blocs de moyen appareil blanc. Il est voûté
d’un berceau annulaire en blocage reposant sur des pilastres
à impostes des murs. Il y a trois chapelles rayonnantes
de plan rectangulaire avec des voûtes en berceau. La chapelle
axiale conserve le sarcophage monolithe de Saint-Valérien
qui remonterait au 2e siècle. Dans la chapelle de droite,
la voûte conserve des fresques romanes de
la deuxième moitié du 12e siècle, représentant
le Christ en Gloire et la Vierge Marie en Majesté
dans une mandorle et portant l’enfant. D’autres fresques
montrent l’Agneau Pascal. Au nord et au sud, il y
a deux autres chapelles exiguës et un couloir parallèle
au déambulatoire, situé sous les chapelles latérales
du chœur. L’accès à la crypte se fait depuis
le bras nord du transept. L’escalier du côté
sud, qui permettait un parcours processionnel à sens unique,
a été muré.
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Partie
centrale |
Partie
centrale |
Colonnes |
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Chapiteau |
Chapiteau |
Chapiteau |
Chapiteau |
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Déambulatoire |
Déambulatoire |
Déambulatoire |
Déambulatoire |
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Absidiole |
Chapelle
axiale |
Chapelle
rayonnante |
Sarcophage |
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Fresques |
Christ
en gloire |
Vierge
en majesté |
Agneau
Pascal |
Les
bâtiments de l'abbaye
Le cloître
Saint-Ardain, au flanc sud de la nef de l’abbatiale,
était au centre de l’abbaye. Du cloître construit
par l’abbé Ardain vers 1030 ne reste qu’une seule
galerie romane, accolée à l’église. En
partie reconstruite aux 13e et 15e siècles et utilisée
comme chapelle au 19e siècle, elle fut restaurée en
1957. Cette galerie nord présente six travées
voûtées d’arêtes sur doubleaux. Quatre
grandes arcades à double rouleau en plein cintre, portées
par des colonnes engagées à chapiteaux, s’ouvrent
sur le préau du cloître où se trouve un puits
du 18e siècle. A l’intérieur de la galerie,
le mur nord est décoré d’une longue série
d’arcades aveugles sur demi-colonnes. L’architecture
ressemble alors à celle du narthex, sensiblement de la même
époque. Le portail sud de l’église
et la voûte d’ogive de la dernière travée
du cloître sont construits aux années 1230 par l’abbé
Bérard. Les chapiteaux polychromes aux feuilles de lierre
et les têtes sculptées de la voûte sont de style
gothique. La galerie est du cloître, moderne, a été
reconstruite pendant la grande restauration. Les galeries sud et
ouest n’existent plus. Du côté sud, l’arcade
géminée dite de la Fuite en Egypte est une reconstruction
moderne et abrite un autre puits.
Images du cloître
:
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Cloître
et flanc sud de l'église |
Ailes
est et sud |
Ailes
sud et ouest |
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Galerie
nord |
Galerie
nord |
Arcades |
Arcades |
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Galerie
est |
Arcades
sud |
Portail
sud de l'église |
Chapiteaux
gothiques |
Les chapiteaux
du cloître sont parmi les plus beaux de l’abbaye.
Ils datent de la première moitie du 11e siècle et
sont alors de la même époque que les chapiteaux de
la crypte, du déambulatoire et de la chapelle du narthex.
On y rencontre des décors végétaux et géométriques
de type corinthien avec des feuilles nervurées, des palmes
et des entrelacs. Des chapiteaux retrouvés des autres parties
du cloître sont à voir dans le musée lapidaire
(voir ci-dessous).
Les chapiteaux
du cloître :
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Entrelacs |
Palmes |
Décor
végétal |
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Décor
végétal |
Décor
végétal |
Décor
végétal |
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Les bâtiments
de l’abbaye se groupent autour du cloître. Ils datent
en grande partie des 11e, 12e et 13e siècles et ont bénéficié
d’une importante campagne de restauration dans les années
1950. Plusieurs bâtiments font office de salles d’expositions.
Le bâtiment du côté est du cloître abrite
la salle capitulaire et le dortoir à l’étage.
Il a été reconstruit par l’abbé Bérard
après un incendie dans les années 1230 mais conserve
encore des vestiges romans. La Salle capitulaire est
une salle gothique de trois vaisseaux à trois travées
dont les voûtes d’ogives retombent sur des colonnes.
Le mur ouest ouvrant sur le cloître est percé de baies
jumelées à boudins avec des colonnes et chapiteaux
également du 13e siècle. Entre les baies et la porte
gothique ont été mis au jour les vestiges de la façade
de l’ancienne salle capitulaire du 12e siècle. Il s’agit
de deux arcades en plein cintre avec colonnettes et quelques chapiteaux
sculptés de feuillages et de deux oiseaux affrontés.
Le mur est du bâtiment, avec ses baies et contreforts, est
également en partie d’époque romane. A l’étage
se trouve le Dortoir des Moines, également
reconstruit au 13e siècle, conservant des vestiges romans
dans le mur ouest. Il abrite maintenant la bibliothèque du
CIER conservant quelques livres et manuscrits du chapitre de l’abbaye.
La Salle capitulaire
:
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Extérieur
côté est |
Arcatures
de la façade |
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Chapiteaux
gothiques |
Chapiteau
roman à oiseau |
Chapiteau
roman à décor végétal |
Chapiteau roman
à décor végétal |
Le Réfectoire
des Moines, du côté sud du cloître,
est un grand bâtiment du début du 12e siècle.
Il est nommé le Ballon car il était utilisé
comme jeu de paume au 18e siècle. Bien restaurée en
1955, c’est une grande salle romane voûtée en
berceau brisé sans doubleaux. Du côté sud on
remarque la loge du lecteur et les grandes baies refaites. Le portail
classique de la façade est de 1763.
Le réfectoire communique avec le Cellier des Moines
par un escalier. Cet édifice du 12e siècle, du côté
ouest du cloître, a été très remanié
et est aujourd’hui flanqué d’autres bâtiments
qui en obturent la vue. Le cellier a été coupé
en deux étages au 16e siècle et transformé
en habitations et entrepôts plus tard. Les salles basses,
dites « les grandes caves », ont une voûte en
anse de panier du 16e siècle. La salle haute, romane, est
voûtée en berceau brisé sur doubleaux. Quelques
murs et baies du cellier primitif du 11e siècle ont été
retrouvés.
Le Chauffoir ou Parloir se trouve entre le cellier
et le narthex de l’abbatiale, derrière un vestibule.
C’est une petite salle romane du 12e siècle avec une
voûte en berceau et des arcatures murales. On y visite maintenant
le musée lapidaire (voir ci-dessous).
Le Palais abbatial ou Logis abbatial de la fin
du 15e siècle se trouve á l’est du noyau central
de l’abbaye. Cet ancien palais des abbés conserve une
tourelle et des galeries de style Renaissance.
Les autres bâtiments du complexe abbatial ont été
détruits. La cuisine des moines à côté
du réfectoire et la chapelle Saint-Eutrope du côté
est de l’église n’existent plus.
Les bâtiments
de l'abbaye :
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Réfectoire
façade |
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Cellier |
Chauffoir |
Palais abbatial |
Ensemble |
L’enceinte
abbatiale qui enserre l’abbaye est séparée
de celle de la ville, comme à Cluny.
La première enceinte aurait été construite
au 10e siècle par l’abbé Etienne après
l’invasion hongroise. De plan circulaire, l’enceinte
était flanquée de dix tours : il en reste plusieurs.
La Porte des Champs ou Grande Porte, avec deux
larges tours rondes, garde la façade de l’église
du côté ouest. La large Tour du Portier
au sud donne sur la Rue Fénelon. La Tour de Quincampoix
ou Tour du Colombier, au sud-est, est d’époque
gothique. On y conserve une partie du mur d’enceinte. La Tour
du Trésorier ou Tour de l’Aumônerie
du 17e siècle se trouve au nord de l’église.
La trace du plan circulaire est clairement gardée dans le
plan de ville puisque de nombreuses maisons anciennes se sont greffées
sur l’ancienne enceinte.
L'enceinte abbatiale
:
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Porte des Champs
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Tour du Portier |
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Tour du Trésorier
|
Le
Musée Lapidaire
On peut terminer
la visite de l’abbaye par le petit Musée Lapidaire
aménagé dans le chauffoir. Quelques sculptures romanes
provenant de l’église et de l’abbaye y sont exposées.
Les originaux des statues-colonnes du clocher ouest
peuvent être admirés de près. Les deux saints
tournusiens et les deux cariatides sont du 12e siècle. Philibert
est représenté avec le bâton abbatial à
gauche et Valérien est sculpté avec la palme du martyre
à droite. D’autres sculptures provenant du clocher
rose sont à voir : chapiteaux de démons, dessus de
pilastre et têtes sculptées. On y présente également
plusieurs chapiteaux du cloître, provenant
des galeries, détruits et retrouvés plus tard. Les
chapiteaux du 12e siècle, mutilés, présentent
des scènes bibliques et évangéliques qui sont
les plus importantes sculptures historiées de Tournus. On
y trouve les thèmes classiques des sculpteurs romans : la
Création, la Nativité et l’Annonce
aux Bergers, Daniel dans la fosse aux Lions, le
Paradis Terrestre, la Procession des Apôtres,
l’Entrée du Christ à Jérusalem le
jour des Rameaux, la Résurrection du Christ
avec les Saintes femmes, une guérison et l’Adoration
des Mages. Le style des chapiteaux, étonnant en Bourgogne,
se rapproche de celui de l’école romane du Midi. Enfin,
remarquons le sarcophage de Saint-Ardain provenant du cloître.
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Saint
Philibert |
Saint
Valérien |
Cariatide |
Cariatide |
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Sculptures
du clocher |
Sculptures
du clocher |
Sculptures
du clocher |
Tête
de monstre |
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Tête
de monstre |
Tête
de monstre |
Tête
de monstre |
Tête
de monstre |
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Chapiteaux
du cloître |
Création |
Nativité |
Procession
des Apôtres |
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Résurrection
du Christ |
Chapiteau historié
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Chapiteau historié
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Chapiteau historié
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Chapiteau historié
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Chapiteau historié
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Relief sculpté |
Sarcophage |
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Statues-colonnes
des saints Philibert et Valérien |
A
voir aussi à
Tournus :
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Visite
La visite de
l'abbatiale est libre. L'église est ouverte toute l'année
de 9h à 19h (ou à 18h en hiver).
Pour en savoir
plus sur Tournus, vous pouvez visiter les sites Internet suivants:
Site de la
ville : http://www.tournus.fr/.
Site personnel sur Tournus : http://www.oudelette.fr/.
Site Centre International d'Etudes Romanes : http://www.art-roman.org/.
Site Communauté de Communes : https://maconnais-tournugeois.fr/.
Site Société des Amis des Arts et des Sciences : https://saast.fr/.
Site Autour de Tournus avec beaucoup de photos : http://autourdetournus.free.fr/.
Page art-roman.net
: http://www.art-roman.net/tournus/tournus.htm.
Page architecture religieuse : http://architecture.relig.free.fr/tournus.htm.
Page romanes.com :
http://www.romanes.com/Tournus/.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Philibert_de_Tournus.
Page lieux sacrés : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/tournus__71_saone_et_loire_/index.html.
Page blog romaans : https://romaans.blogspot.com/2019/01/abbaye-saint-philibert-te-tournus-saone.html.
Page Bourgogne médiévale : https://bourgognemedievale.com/departement-et-pays/saone-et-loire/pays-sud-bourgogne-tournugeois/tournus/.
Page la France médiévale : http://lafrancemedievale.blogspot.nl/2017/03/tournus-71-statue-notre-dame-la-brune.html?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed:+LaFranceMedievale+(LA+FRANCE+MEDIEVALE).
Page art roman France : https://sites.google.com/site/artromanfrance/bourgogne/tournus.
Page via lucis : https://vialucispress.wordpress.com/2013/09/09/a-resting-place-for-saint-philibert-dennis-aubrey/.
Page petit-patrimoine : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=71543_1.
Page monumentum : https://monumentum.fr/ancienne-abbaye-saint-philibert-pa00113488.html.
Page patrimoine histoire : http://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Tournus/Tournus-Saint-Philibert.htm.
Page structurae : https://structurae.info/ouvrages/abbaye-saint-philibert-de-tournus.
Page sacred destinations : http://www.sacred-destinations.com/france/tournus-abbey-st-philibert.
Page photos églises : http://photos-eglises.fr/Bourgogne/71/Tournus/tournus.htm.
Page photos flickr : https://www.flickr.com/photos/roger_joseph/collections/72157609735238617/.
Remerciements
: beaucoup de photos de la page sont de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Chanay C.,
Saint-Philibert de Tournus, Regards sur la sculpture, 1985.
- Cure H., Saint-Philibert
de Tournus, Guide historique et descriptif de l'abbaye, Paris,
1905.
- Dard C., Le Vieux Tournus, Tournus, 1934.
- Doumet C., Saint-Philibert de Tournus, Ouest-France,
1977.
- Grivot D., Tournus, Lyon.
- Magnien E., Tournus, guide historique et touristique,
Mâcon, 1964.
- Magnien E., Les eglises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Masson H., Saint-Philibert de Tournus, Tournus, 1936.
- Mire G. de, Saint-Philibert de Tournus, Girodias, 1959.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, 1968.
- Oursel R., Tournus, Zodiaque, 1971.
- Poinard R., Tournus, Abbaye Saint-Philibert,
Lyon.
- Popelin R., Quelques sculptures du petit clocher de Saint-Philibert,
1978.
- Rat P., Les pierres de l’abbatiale de Tournus,
C.I.E.R., 1995.
- Saint-Jean-Vitus B., Tournus. Le castrum, l'abbaye, la ville,
XIe-XIVe siècle et prémices, Université
Lumière-Lyon 2, 2006.
- Saint-Jean-Vitus B., Découverte d'une mosaïque
romane à Saint-Philibert de Tournus, Bulletin Monumental,
2002.
- Sapin C., L’ouverture Est de la chapelle Saint-Michel
de Tournus, Société des Amis des Arts et des
Sciences de Tournus et CIER, 1987.
- Sapin C. (dir.), Les prémices de l’Art roman
en Bourgogne, Centre d’études médiévales,
Auxerre, 1999.
- Sapin
C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.
- Thirion J. (dir.), Saint-Philibert de Tournus, Histoire. Archéologie.
Art. Actes de colloque, Macon, 1995.
- Vallery-Radot J. et Lasalle V, Saint-Philibert de Tournus,
L’Inventaire Monumental, Paris, 1955.
- Virey J., L’Eglise Saint-Philibert de Tournus,
petites monographies des grands édifices de France, Paris,
1932.
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