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Le
Villars
Edifice |
Eglise
Sainte-Marie-Madeleine |
Situation |
Centre
village, 71700 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: porche, deux nefs, transept, clocher et absides ; vestiges
du cloître |
Décoration |
Décorations
et chapiteaux des portails, bandes lombardes, arcatures, fresques
romanes |
Datation |
Début
du 11e siècle (nef nord, transept et chœur) et
fin du 12e siècle (nef sud, porche, portails) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
L’église
romane du Villars, dominant la Saône près de Tournus,
est une église originale combinant deux nefs de vocations
différentes sous un seul toit. Il s’agit d’une
église paroissiale du 11e siècle, agrandie au siècle
suivant par une église priorale attenante, qui desservait
un prieuré de moniales bénédictines dépendant
de l’abbaye de Tournus. Les deux
nefs accolées, remarquables avec leur berceau et leurs arcades
latérales, sont d’époques romanes différentes.
La partie la plus ancienne, du début du 11e siècle,
se compose de la nef côté nord, du transept et du chœur.
Le chevet avec les trois absides et le clocher à bandes lombardes
sont typiques du premier art roman de la région. Au 12e siècle,
l’église a été agrandie à plusieurs
reprises. La nef existante fut allongée vers l’ouest
et précédée d’un porche, et une nouvelle
nef côté sud a été construite pour servir
d’église conventuelle. De cette période subsistent
deux portails s’ouvrant sur les nefs, dont la décoration
des pilastres et des chapiteaux est d’un art roman développé.
Les belles fresques romanes récemment découvertes
dans l’abside sont également remarquables : le Christ
en Majesté et les anges rappellent les fresques de Berzé-la-Ville.
A côté de l’église restent encore quelques
vestiges du cloître de l’ancien prieuré. Ne manquez
pas de visiter aussi les églises voisines de Farges
et d’Uchizy.
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Intérieur
de la nef paroissiale |
Historique
A l’époque
merovingienne, le Villars était une exploitation rurale avec
une chapelle. Celle-ci se trouvait peut-être sur le site de
l’église actuelle, construite dans la première
partie du 11e siècle. Un prieuré de moniales bénédictines
dépendant de l’abbaye de Tournus,
confirmé dans une charte de 1119, y avait été
fondé. L’église fut probablement utilisée
comme priorale à l’origine. Au 12e siècle, l’église
devint paroissiale et fut allongée vers l’ouest, tandis
qu’une nouvelle nef fut ajoutée au sud pour servir
d’église conventuelle. Le prieuré resta en fonction
jusqu’au 17e siècle. L’église conventuelle
fut abandonnée en 1636 quand les bénédictines
désertèrent le Villars pour s’établir
à Tournus et à Mâcon.
La dernière religieuse partie en 1677, les bâtiments
sont incendiés en 1679, et le prieur en autorise la démolition
en 1695. Seuls quelques vestiges du cloître furent conservés.
La priorale fut désaffectée sous la Révolution
et utilisée comme grange. L’église et les vestiges
du cloître ont été classés Monument Historique
en 1941. L’église a été restaurée
en 1994 (clocher et chevet) et récemment en 2013 (réfection
de la nef prieurale).
Description
Le plan d’ensemble
de l’église est assez inhabituel. Entièrement
romane, elle combine plusieurs parties des 11e et 12e siècles
sous un seul toit. La partie la plus ancienne, correspondant à
l’église primitive
du début du 11e siècle, comprend les quatre travées
orientales de la nef principale au nord, le petit transept, les
trois absides et le clocher. Les deux travées occidentales
de la nef ainsi que le porche et le portail ont été
ajoutés au 12e siècle, peut-être vers 1150,
pour agrandir l’église paroissiale.
Vers la fin du 12e siècle, une deuxième nef a été
ajoutée au sud pour servir d’église
prieurale. Elle n’a pas de chœur mais
elle s’ouvre sur l’absidiole sud du chœur de l’église
paroissiale. Au sud de l’ensemble se trouvent les vestiges
du cloître du prieuré.
L’extérieur
de l’église est trapu. Le porche ouest,
sous charpente, s’ouvre par deux portails dont celui à
l’ouest est décoré de voussures simples. La
nef est englobée dans les bâtiments voisins. Le chevet
présente trois absides inégales dépourvues
de décor. Le clocher, surmontant le croisillon
sud, présente un étage de bandes lombardes sous des
baies simples. La partie haute, remaniée, s’ouvre par
des baies doubles surmontant des baies murées plus amples.
Extérieur
de l'église :
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Façade |
Porche |
Chevet |
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Clocher |
Bandes lombardes |
Baies |
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Les deux nefs
de l’église s’ouvrent par deux portails
remarquables du 12e siècle. Le portail de la paroissiale,
sous le porche, est flanqué de deux arcatures doubles dans
la façade. Son fronton triangulaire en pierres bicolores
présente des voussures et un tympan avec de petits lobes.
Deux colonnes décorées et deux pilastres cannelés
soutiennent des chapiteaux à feuillages. Le portail des moniales,
mutilé, se trouve dans la façade de la deuxième
nef. Un avant-corps rectangulaire entoure un autre tympan avec lobes.
Les piédroits intérieurs montrent des cannelures tandis
que les quatre colonnes du portail, dont deux sont engagées,
conservent des chapiteaux intéressants. A gauche, de petits
lions s’intègrent dans les feuillages dans une belle
composition. Les autres chapiteaux sont sculptés de décors
végétaux avec feuilles d’acanthe.
Les deux portails
romans :
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Portail
de la paroissiale |
Arcatures |
Chapiteaux |
Chapiteaux |
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Portail
des moniales |
Tympan |
Chapiteau |
Chapiteau |
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Chapiteau du
portail des moniales : deux lions |
L’intérieur
présente deux nefs voûtées sans communication.
La nef de la paroissiale est voûtée
en berceau sans doubleaux. Les travées sont allégées
par deux rangs de six arcades sur des pilastres simples. La tribune
dans la première travée est du 16e siècle.
La croisée du transept est voûtée
en arête et portée par quatre arcs en plein cintre
avec impostes. Les croisillons sont voûtés en berceau
au nord et en arête au sud (sous clocher). L’abside
et les deux absidioles, éclairées par des baies uniques,
s’ouvrent directement sur le transept. Par le croisillon sud
on entre dans la nef prieurale au sud, longtemps
défigurée par une division interne et récemment
restaurée. La salle de plan rectangulaire est voûtée
en berceau légèrement brisé. Comme la nef paroissiale,
elle présente six travées avec arcades murales sur
pilastres. Les ouvertures ont été remaniées
: les baies du midi ont été murées et les ouvertures
du chevet plat sont tardives.
Intérieur
de l'église :
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Nef
paroissiale |
Arcades |
Transept |
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Croisillon |
Nef prieurale |
Arcades |
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L’église
conserve également des fresques intéressantes.
Celles de l’abside principale datent du 11e ou 12e siècle.
Le Christ en Majesté dans une mandorle y est flanqué
de deux anges, dont on peut identifier Gabriel à gauche.
Des motifs géométriques décorent l’intrados
de l’arc triomphal et d’autres motifs sont encore sous
le badigeon. Sur le mur est de la nef conventuelle, d’autres
fresques en très mauvais état ont été
découvertes. Probablement plus tardives, elles représentent
l’Annonciation.
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Photo de Patrice Dettome
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Fresque absidale
: le Christ en Majesté |
Les fresques
:
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Christ en Majesté |
Saint Gabriel |
Ange
et intrados de l'arc triomphal |
Annonciation
dans la nef prieurale |
Les vestiges
de l’ancien couvent des bénédictines flanquent
l’église au sud. L’aile nord de l’ancien
cloître est conservée dans la cour.
Il y a trois arcades romanes avec piliers, colonnes engagées
et chapiteaux. D’autres bâtiments anciens bordent l’église
au nord.
Vestiges du cloître
du prieuré :
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Cour |
Cloître |
Chapiteau |
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Visite
L'église
se visite tous les jours de 9h à 18h.
Pour en savoir
plus sur Le Villars, vous pouvez visiter les sites Internet suivants
:
Site du village
: http://www.mairie-levillars71.fr/.
Page avec photos
: http://www.americansinfrance.net/attractions/Le-Villars.cfm.
Remerciements
: les photos de la page sont de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Magnien
E., Les églises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Nicolas H., Eglises Romanes du Mâconnais, La Taillanderie,
1997.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, 1968.
- Paymal J. et I., Eglises romanes de la Bourgogne du Sud,
Tournus, 1996.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Sapin
C. (dir.), Les prémices de l’Art roman en Bourgogne,
Centre d’études médiévales, Auxerre,
1999.
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