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Chapaize
Edifice |
Eglise
Saint-Martin, ancienne priorale |
Situation |
Centre
village, 71460 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, transept, clocher et chœur |
Décoration |
Bandes
lombardes, chapiteaux et statue-colonne du clocher |
Datation |
Nef
et clocher vers 1030-1050, voûtes de la nef du milieu
du 12e siècle, chœur du début du 13e siècle
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Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Le
petit village de Chapaize se situe non loin de Tournus
dans le très beau paysage du Mâconnais.
Cette région se caractérise par un nombre extraordinaire
d’églises romanes, dont celle de Chapaize qui occupe
une place de choix. L’église Saint-Martin est le seul
vestige d’un prieuré de bénédictins,
fondé au 10e siècle et dépendant de l’abbaye
Saint-Pierre de Chalon. La prieurale
datant de la première moitié du 11e siècle
est l’une des plus anciennes églises romanes de la
Bourgogne. Elle est très intéressante par l’architecture
originale de sa nef élancée et par son clocher extraordinaire
qui domine la campagne environnante. Ce campanile de plan barlong
est construit avec élégance à plus de 35 mètres
de hauteur et est décoré de baies géminées
et de bandes lombardes, éléments décoratifs
souvent utilisés au début de l’époque
romane, que l’on retrouve sur la façade sévère.
La nef, construite autour de 1030, se compose de cinq travées
élevées sur deux étages et flanquées
de bas-côtés. L’ensemble, d’une grande
beauté, est contemporain du narthex de Tournus
et récemment mis en valeur par une restauration importante.
Les lourdes arcades et les murs d’un bel appareil dégagé
sont supportés par d'énormes piliers ronds aux impostes
triangulaires qu’on ne retrouve qu’au scriptorium de
l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon.
La voûte qui couvre la nef a été reconstruite
au 12e siècle en berceau brisé sur doubleaux. Les
bas-côtés, couverts d’arêtes sur des doubleaux
partiellement refaits après le 11e siècle, se prolongent
jusqu’aux absidioles, délimitant une croisée
singulière voûtée d’une coupole ovoïde
sur trompes. Le chœur et ses trois absides ont été
reconstruits à la fin de l’époque romane, dans
le même style que le chœur de la priorale voisine de
Lancharre. De l’extérieur,
le chevet avec le pignon du chœur et les contreforts latéraux
supportant le clocher forment un élancement très harmonieux
qui s’achève par le magnifique clocher. L’église
de Chapaize, parfaitement conservée et restaurée,
reste l’une des plus importantes églises romanes du
sud de la Bourgogne.
Historique
Chapaize
est une paroisse du Haut Moyen-Age dont l'église se trouvait
près d’une fontaine sacrée dédiée
à Saint-Léger. Un prieuré bénédictin
y fut fondé au 10e siècle. Il dépendait de
l’abbaye Saint-Pierre de Chalon
dont le prieuré Chapaize était probablement le noviciat.
Un petit ermitage fut construit au 10e siècle et ensuite
l’église et le monastère au 11e siècle.
Cette église, datée de 1030-1050, fut peut-être
construite par le grand abbé constructeur lombard Guillaume
de Volpiano de Dijon. Endommagée
par le feu avant 1100, l’église fut restaurée
au 12e siècle et la voûte de la nef fut reconstruite
vers 1150 pour en assurer la stabilité. Le chœur fut
reconstruit au début du 13e siècle. Les fenêtres
hautes de la nef furent obturées vers 1400 quand les toitures
ont été refaites en lauzes. Au 16e siècle,
les moines bénédictins partent à Chalon. Le
monastère est ensuite vendu aux Seigneurs d’Uxelles.
Les bâtiments conventuels furent détruits et l’église
devint paroissiale au début du 17e siècle. Les premières
restaurations au milieu du 18e siècle réparent les
voûtes et les toitures. L’église est classée
Monument Historique en 1862 et restaurée en 1865-1867 et
en 1881. Pendant tout le 20e siècle, de nombreuses restaurations
ont donné à l’église son aspect actuel
: reconstruction des piliers du transept en 1954, décapage
des nefs en 1973-1974, dégagement des baies de la coupole
en 1980, restauration des voûtes et des piliers en 1983, réfection
des toitures en 1986 et restauration du clocher et des toitures
en 1991-1992. Les restaurations sous la direction des Monuments
Historiques ont été terminées en 1998.
Description
L’église
de Chapaize, dominé par son haut clocher lombard, se dresse
sur le cimetière du village. Commencée vers 1030,
le gros œuvre de l’édifice date de la première
moitié du 11e siècle. L’église régulièrement
orientée comporte un plan basilical sans
transept saillant. La nef de cinq travées, flanquées
de bas-côtés, se prolonge par une travée de
transept et une travée de chœur à trois absides
orientées. Le chœur et les absides ont été
reconstruits au début du 13e siècle dans un style
roman tardif.
La visite extérieure
de l’édifice commence par l’austère façade
ouest. Sa partie haute est décorée de onze bandes
lombardes suivant la pente du pignon. Les arcatures entourent une
baie à deux colonnettes avec de petits chapiteaux sculptés
de feuilles. Le portail principal conserve une porte avec des pentures
anciennes. Autrefois, une porche se dressait devant la façade.
Les façades latérales, remaniées, montrent
l’ordonnance de la nef à fenêtres hautes et contreforts.
Du côté nord, la première travée est
encore décorée de trois bandes lombardes remontant
à la première campagne de construction. Les murs
gouttereaux ont été reconstruits en appareil
régulier au 12e siècle. Au nord, le mur a été
repris encore une fois au 14e siècle, tandis qu’au
sud, les contreforts ont été refaits au 19e siècle.
La partie haute de la travée du clocher est décorée
de bandes lombardes. Elle a été renforcée,
vers 1150, par des contreforts qui marquent le transept absent.
L’escalier menant au clocher, côté sud, date
de 1751. Le chevet, en grand appareil, est marqué
par le pignon de la travée de chœur et par les trois
absides. L’abside centrale est décorée d’une
corniche à arcatures. Au nord, une sacristie moderne flanque
le chœur.
Extérieur
de l'église :
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Eglise |
Façade |
Baie |
Façade
et clocher |
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Façade
sud |
Contreforts |
Mur
nord |
Bandes
lombardes |
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Abside |
Chevet |
Arcatures |
Absidiole |
Le clocher
central est la merveille de cette église. Ce haut campanile,
s’élevant sur 35 mètres, est un chef-d’œuvre
de l’art lombard. D’inspiration italienne, c’est
le plus beau clocher du début de la période romane
en Bourgogne. Il a été construit vers 1040-1050 en
petit appareil calcaire. De plan barlong, l’élévation
comporte trois étages. Le premier, qui est le plus haut,
est décoré de bandes lombardes entourant une baie
simple sur chaque face. L’étage médian est percé
de baies géminées avec colonnes et chapiteaux à
grands tailloirs, entourées d’archivoltes maçonnées
et de bandes lombardes. On peut y découvrir un modeste décor
sculpté comptant parmi les plus anciens de la région.
Les chapiteaux des colonnes sont sculptés de têtes
en faible relief. Du côté nord, une statue-colonne
représentant un personnage méditant en levant les
yeux au ciel, est l’une des surprises de ce clocher fort original.
L’étage supérieur comporte une autre série
de baies géminées, avec pilastres et tailloirs sans
chapiteau, entourées d’arcatures aveugles et de modillons.
A l’intérieur du clocher il existe un double système
de chaînage de bois dont l’étude des longrines
a permis de dater l’édifice.
Baies et sculptures
du clocher :
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Face
sud |
Partie supérieure |
Baies géminées
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Statue-colonne |
Chapiteau |
Baie
supérieure |
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L’intérieur
de l’église, dont les murs ont été décapés
comme à Tournus, présente
des structures intéressantes et originales. La nef,
construite en petit appareil vers 1030, montre des murs d’épaisseur
énorme qui s’élèvent sur deux étages.
De grands piliers ronds maçonnés en petit appareil
se terminent par des impostes en forme de triangles renversés.
Les piliers supportent les grandes arcades en plein cintre ainsi
que des demi-colonnes qui soutiennent les arcs de la voûte.
Des fenêtres hautes, restaurées, assurent l’illumination
de l’espace. La voûte en berceau brisé sur doubleaux
de la nef centrale a été construite vers 1150 en pierre
de taille. Elle remplace une voûte primitive en berceau plein-cintre
qui s’est avéré instable pendant l’incendie
des années 1100 et dont on trouve encore les traces sur l’arc
du transept. Le berceau brisé issu de Cluny
au 12e siècle a donné ici la solution pour le problème
de voûtement des constructeurs du 11e siècle. Les bas-côtés
sont voûtés d’arêtes sur doubleaux reposant
sur des pilastres à dosserets des murs gouttereaux. Les murs
et les arcs doubleaux ont été partiellement refaits
en moyen appareil aux 12e et 14e siècles, seules les dernières
travées du bas-côté sud sont encore entièrement
d’origine. Les baies ont été agrandies au 16e
siècle pour remplacer de petites baies-meurtrières
romanes. On trouve un modeste décor peint dans la nef. Les
fresques florales entourant la baie à colonnettes de la façade
portent l’inscription 1343. Les motifs de décoration
de la voûte et les croix de consécration à motifs
ornementaux sont du 16e siècle. Les dalles funéraires,
enfin, datent des 17e au 19e siècles.
Intérieur
de l'église :
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Nef
vers l'est |
Nef
vers l'ouest |
Elévation |
Voûtes |
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Voûtes |
Pilier |
Façade |
La
coupole |
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Bas-côté
nord |
Arcs
doubleaux |
Bas-côté
sud |
Portes
anciennes |
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Abside |
Chœur |
Baie
du chœur |
Baie
de façade |
L’intérieur
du transept est une travée forte dont l’élévation,
avec de grandes arcades et des fenêtres hautes, continue celle
de la nef. Elle porte une belle coupole-lanterne
ovale, avec baies et arcatures, supportant le clocher. Sous la coupole,
deux arcs en plein cintre reposent sur des colonnes engagées
puis sur quatre piliers ronds qui ont été repris en
sous-œuvre au 20e siècle pour stabiliser l’édifice.
Les bas-côtés voûtés d’arêtes
se poursuivent aux absidioles du chœur sans marquer le transept.
La travée de chœur, plus tardive, est
voûtée d’arêtes également. Une baie
à colonnettes surmonte l’abside qui
est percée de trois baies et d’une piscine. Le maître-autel
en marbre, de style Renaissance, provient de la chapelle des Morts
de l’abbaye de Cluny. Les baies des
absidioles ont été remaniées.
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Murs et voûtes
de l'intérieur |
Les bâtiments
du prieuré ont été détruits, mais l’église
est encore entourée par de belles maisons mâconnaises
à galeries et par le presbytère du 18e siècle.
Au nord, une tour de défense de l’ancienne enceinte
est encore conservée. Il y a également le site la
fontaine sacrée et de l’ancienne chapelle Saint-Léger,
lieu de pèlerinages jusqu’à la Révolution.
Visite
Pour en savoir
plus sur Chapaize, vous pouvez visiter les sites Internet suivants
:
Site de Chapaize:
http://www.chapaize.org/.
Site de manifestations : http://www.chapaize-culture.com/.
Série de photos sur romanes.com: http://www.romanes.com/Chapaize/.
Galerie de photos sur le site Autour de Tournus (choisissez Chapaize
dans le menu): http://autourdetournus.free.fr/photo_galerie.htm.
Page art-roman : http://www.art-roman.net/chapaize/chapaize.htm.
Page Philippe Gavet : http://www.philippe-gavet.com/06/14/index.html.
Page wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Chapaize.
Page Archinform (allemand) : http://eng.archinform.net/projekte/11327.htm.
Page
sur le site de la paroisse : http://www.paroisse-st-augustin-en-clunisois.fr/eglise/chapaize.htm.
Remerciements
: les photos de la page sont en partie de Cees
van Halderen et de Dominique
Devez.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Christe Y.,
Cluny et le Clunisois - Eglises romanes, Cluny, 1967.
- Magnien
E., Les églises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Nicolas
H., Eglises Romanes du Mâconnais, La Taillanderie,
1997.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, 1968.
- Paymal
J. et I., Eglises romanes de la Bourgogne du Sud, Tournus,
1996.
- Ruset D., Monographie de Chapaize, S.A.A.S.T. Tournus.
- Sapin
C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.
- Virey J., Les Eglises Romanes de l’Ancien Diocèse
de Macon, Cluny et sa région, Mâcon, 1935.
- Association des Amis de Chapaize, Pélerinage aux Sources
du Premier Art Roman Méridional, Chapaize.
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