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Introduction - Historique - Description - Visite
La très belle église romane originale du petit village de Farges, près de Tournus, a subi l'influence de la grande abbatiale voisine. Elle a probablement été construite en deux étapes pendant le 11e siècle. La partie la plus ancienne est composée par le transept, dont la croisée supportant le clocher et les croisillons sont voûtés en berceau, et par le chœur à abside archaïque. La nef de quatre travées est de la fin du 11e siècle, son architecture remarquable en fait la partie la plus intéressante de l'édifice. Le berceau de la nef, légèrement brisé et sans doubleaux, est supporté par des piliers cylindriques maçonnés rappelant très particulièrement la chapelle haute Saint-Michel du narthex de Tournus. Les bas-côtés développent un système de voûtement à pénétration que l'on retrouve dans quelques autres églises du Mâconnais. A l'extérieur on trouve plusieurs décorations romanes, notamment sur le portail ouest du 12e siècle, avec colonnes et chapiteaux étranges. Le beau clocher qui domine l'église est construit sur trois étages, décorés de baies géminées entre bandes lombardes, d'un bel effet. Remarquons enfin à l'intérieur quelques fresques gothiques et surtout un bénitier roman avec masques sculptés très intéressants. Dans les villages du coin, notamment Uchizy et Le Villars, on trouve d'autres trésors de ce premier art roman du 11e siècle.
Une chapelle fut mentionnée pour la première fois vers 930 (capellam in honore Sancti-Bartholomei apostoli in villa Fabricas) quand elle fut donnée par le comte Albéric de Mâcon à l’évêque Bernon. Elle était alors la propriété du chapitre cathédral de Mâcon. Une autre mention vers l’an 1000, évoquant une donation de l’évêque Liebaud de Brancion au chanoine Adelard, pourrait correspondre avec la construction de l’église romane encore partiellement conservée. La construction se poursuit en plusieurs étapes au 11e siècle. A l’exception de l’ajout de fresques au 15e siècle et la réparation d’un pilier du transept en 1666, l’église traverse le temps sans grandes bouleversements. Des textes du 17e siècle évoquent une crypte ou cave flanquant l’église au nord, qui selon certains auteurs pourrait correspondre à la chapelle d’origine, impossible de confirmer car il n’en reste rien. L’église a été restaurée à plusieurs reprises : en 1748 (clocher), en 1812-1813 (toitures), en 1856 (flèche du clocher, murs et croisillons) et surtout en 1935-1937 (intérieur, reprises de voûtes, clocher et peintures). Le titre de paroisse fut retiré en 1892 et l’église, classée depuis 1913, fut enfin rattachée à la paroisse de Lugny en 1939.
Le plan rectangulaire de l’église présente une nef de quatre travées flanquées de bas-côtés, un transept non saillant sous clocher, et une abside sur une axe infléchie précédée d’une courte travée droite. L’ensemble remonte à la période romane mais on peut discerner plusieurs campagnes de construction, le gros-œuvre situé vraisemblablement au 11e siècle. Le transept et le clocher pourraient remonter au début du 11e siècle. Le chœur et l’abside pourraient appartenir à la même période mais c’est également possible de les situer dans la deuxième moitié du 11e siècle. La nef nettement plus tardive fut construite à la fin du 11e siècle sous l’influence de l’abbatiale de Tournus. Elle fut probablement complétée au 12e siècle comme l’atteste le portail ouest. La sacristie au sud du chœur est un ajout du 17e siècle.
L’extérieur de l’église est dominé par la masse du clocher. La façade simple présente un pignon avec un oculus, un portail décoré et un cordon horizontal marquant l’existence d’un porche détruit. Les murs de la nef et du transept, sous une grande toiture de lauzes, présentent des petites baies romanes dans chaque travée, dont plusieurs ont été refaites et agrandies, entre des contreforts plats et sous des modillons nus. Des petits portails murés sont visibles au nord, dans le transept, et au sud, dans la dernière travée de la nef, sous un petit masque sculpté. L’abside est d’aspect assez remaniée avec ses baies agrandies et ses contreforts tardifs. Un sarcophage se trouve près de l’édifice.
Le décor extérieur se concentre sur le portail et le clocher. Le portail ouest s’ouvre sous un gable triangulaire et se compose d’un tympan nu, de trois voussures en plein cintre, de deux colonnes et deux pilastres avec bases et chapiteaux. Les sculptures avec damiers, rosaces et feuillages en méplat des chapiteaux sont remarquables. Le même style se retrouve dans les reliefs situés dans le contrefort droit de la façade, qui font penser à des réemplois, avec deux frises à rosaces et le buste d’un personnage. Le clocher central présente trois étages sous une flèche du 19e siècle. La haute base aveugle a des traces d’archères. Les étages supérieures, séparées par une frise de dents de scie, s’ouvrent par des baies géminées avec colonne ou pilastre cannelé et chapiteau sculpté. Les baies du niveau supérieur se trouvent entre des bandes lombardes qui confirment l’ancienneté de ce beau clocher.
Une visite de l’intérieur de l’église, dont les pierres de taille moyenne sont entièrement dépourvues d’enduit, facilite bien la lecture des campagnes de la construction. La nef centrale est voûtée en berceau légèrement brisé, sans doubleaux et sans éclairage direct. Son élévation se compose de grandes arcades brisées retombant sur des piles maçonnées cylindriques avec impostes, ou sur de larges impostes en encorbellement aux murs ouest et est. Les bas-côtés sont voûtés en berceaux transversaux avec pénétration sur les doubleaux brisés et demi-colonnes aux murs latéraux. Le transept archaïque se compose de trois sections aux voûtes en berceau, longitudinal dans la croisée et transversal dans les croisillons, communiquant par des lourds arcs plein cintre, retombant sur des piliers carrés. Des impostes avec une frise romane à cordons torsadées décorent l’arc entrant la croisée. Deux oculi s’ouvrent sur les murs orientaux des croisillons, muré au sud, au niveau de la sacristie. Le chœur présente une courte travée en berceau et l’abside décorée d’un lavabo liturgique gothique. Dans le cul-de-four, les fresques gothiques montrent le Christ en majesté et les symboles des évangélistes sur un décor de fleurettes rouges. Il faut encore admirer le magnifique bénitier dans la nef, de style roman fruste du 12e siècle, avec vasque polylobée et huit médaillons aux masques ricanant et décors géométriques. Le mobilier de l’église est des 18e et 19e siècles.
On visite l'église chaque jour de la saison estivale de 8h à 18h. Pour en savoir plus sur Farges, vous pouvez visiter les sites Internet suivants: Site sur la
région de Tournus:
http://www.tournugeois.fr/. Vous pouvez
consulter les oeuvres suivants sur Farges : - Baclet, M.-E.,
Saint-Barthelémy de Farges-lès-Mâcon, Eglise
romane du XIe siècle.
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Introduction
