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Nevers
Edifice |
Eglise
Saint-Etienne, ancienne priorale |
Situation |
Faubourg
Saint-Etienne à Nevers, 58000 (Nièvre) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef à bas-côtés et tribunes, transept,
choeur à déambulatoire et chapelles |
Décoration |
Modillons,
billettes et arcatures du chevet, arcatures en mitre du transept,
chapiteaux, mosaïques |
Datation |
1068-1097 |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
La ville de
Nevers, préfecture de la Nièvre
et capitale du Nivernais, est une ville très ancienne qui
a conservé de nombreux monuments de l’époque
médiévale. Autour de l’évêché
et de la première Cathédrale,
dont la fondation
remonte au début du 6e siècle, ont été
édifiés plusieurs monastères pendant le Moyen
Age. L’église Saint-Etienne était
la priorale de l’un de ces monastères, situé
dans le faubourg qui porte son nom. Quand elle devient possession
de Cluny en 1068, commence la construction
de la grande église romane qu’on peut admirer dans
sa totalité aujourd’hui, néanmoins dépourvue
de ses trois clochers. L’église Saint-Etienne est l’une
des plus belles églises romanes de Bourgogne par l’harmonie
et l’homogénéité de son architecture.
Construite en belles pierres de taille, c’est la première
église médiévale dont la nef adopte trois étages
sous une voûte en pierre, une construction très évoluée
pour la fin du 11e siècle, qui sera reprise et modifiée
quelques années plus tard pour la troisième abbatiale
de Cluny. Son plan avec chœur à
déambulatoire et chapelles rayonnantes présente un
exemple du 11e siècle du plan des grandes églises
romanes de pèlerinage de la France, comme à Toulouse
ou à Conques. Saint-Etienne
possède la seule nef en Bourgogne dont les bas-côtés
sont surmontés de tribunes, comme on les trouve dans les
grandes églises d’Auvergne (Clermont-Ferrand,
Saint-Nectaire, Orcival et Issoire). Mais à Nevers, on a
osé de construire un étage de fenêtres hautes
entre des tribunes et la voûte en pierre. On remarque également
une influence auvergnate aux arcs diaphragmes du transept, aux arcatures
en mitre et au chevet à chapelles rayonnantes. Saint-Etienne
de Nevers est une merveille de l’art du 11e siècle,
qui influencera les grandes églises du 12e siècle
comme les églises clunisiennes d’Autun,
de Paray, de Beaune
ou de Saulieu. On se demande même
pourquoi ce modèle d’équilibre reste unique
dans l’art roman car l’architecture de sa nef reste
inégalée.
Bien que Saint-Etienne
soit aujourd’hui l’attrait principal de Nevers pour
les amateurs de l’art roman, la ville conserve de nombreux
autres édifices romans. Le plus important est sans doute
la Cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte,
ensemble hétérogène et complexe, dont le chœur
situé remarquablement du côté ouest est du début
du 11e siècle. L’ancienne église
Saint-Genest, partiellement conservée dans la
rue qui porte son nom, montre au visiteur son transept sous berceau
brisé, ses chapiteaux et son portail mutilé. De l’ancienne
église Saint-Sauveur, près du pont de la
Loire, ne sont visibles que le porche roman et quelques arcades.
C’est au musée archéologique dans la Porte du
Croux que sont conservés les trésors de la sculpture
de Saint-Sauveur dont l’important tympan et plusieurs chapiteaux,
qui proviennent aussi des autres édifices romans de la ville
et de la région. De l’abbaye
Notre-Dame et de la grande abbatiale Saint-Martin
restent d’autres vestiges moins importants. Les autres églises
et monastères de l’époque romane ont été
détruits : les prieurés bénédictins
Saint-Victor et Saint-Nicolas, ainsi que les anciennes églises
paroissiales Saint-Pierre, Saint-Arigle, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Laurent
et Saint-Benin-les-Vignes.
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Plan des églises
et monastères de la ville |
Historique
Autour du
site de la Cathédrale
de Nevers, situé au sommet de la butte dominant la Loire
depuis le début du 6e siècle et dédiée
à Saint-Gervais-et-Saint-Protais, plusieurs monastères
et églises paroissiales ont été construits
durant les siècles suivants. L’histoire du monastère
de Saint-Etienne commence au début du 7e siècle avec
la fondation d’une communauté de femmes placée
sous la règle de Saint-Colomban, à l’extérieur
de la ville du haut Moyen Age. L’abbaye aurait même
été fondée par Colomban, moine irlandais,
lors de son passage à Nevers en 610, mais cela n’est
pas certain. Son église était dédiée
à Jésus Christ, à la Sainte-Vierge, à
Saint-Etienne, à Saint-Jean-l’Evangéliste et
aux saints Innocents. Après de nombreuses dégradations
et destructions aux siècles suivants, l’abbaye décline
et perd son importance. L’église existait encore au
11e siècle mais elle était en mauvais état,
peut-être détruite par un grand feu en 1053.
En 1063, les lieux ont perdu toute fonction cultuelle lorsque l’évêque
Hugues de Champallement (ou Hugues II) décide
de relever l’abbaye. Il y installe une communauté de
chanoines réguliers soumis à la règle de Saint-Sylvestre.
C’est en 1068 que le monastère devient prieuré
clunisien par donation à Hugues, abbé
de Cluny, par l’évêque
Mauguin, avec l’accord du comte de Nevers, Guillaume
Ier, et du doyen de la cathédrale. Les chanoines sont
alors
remplacés par une communauté de moines bénédictins.
Les bâtiments du monastère sont reconstruits rapidement
sur l’initiative du comte Guillaume, ainsi que l’église,
remarquable construction romane, dont les clochers étaient
déjà élevés en 1083. On conserve encore
de précieux documents de l’époque : les chartes
de la fondation de 1063 et de la donation de 1068, ainsi qu’une
charte de 1090 du comte Guillaume attribuant des privilèges
importants au bourg Saint-Etienne. L’église fut consacrée
le 13 décembre de l’an 1097, par l’évêque
Yves de Chartres, et dédiée à la Vierge
Marie et à Saint-Etienne. Il est probable qu’à
cette époque-là, l’église était
presque achevée, à l’exception peut-être
de la voûte de la nef. Le comte Guillaume, constructeur de
l’église, y fut inhumé en 1100. La construction
s’est achevée au 12e siècle par l’adjonction
d’un narthex devant la façade ouest. Le monastère
fut englobé dans la ville avec la construction de nouveaux
remparts en 1194, mais le faubourg Saint-Etienne reste placé
sous l’autorité du prieur et gardera son indépendance
jusqu’à 1585, quand il fut uni avec la ville. C’est
en 1420 qu’un incendie détruit les bâtiments
du monastère, à l’exception de l’église.
Un autel paroissial fut installé dans la nef de l’église
en 1523. Le monastère fut partiellement reconstruit en 1646
et au 18e siècle.
L’église fut désaffectée à la
Révolution et transformée en grange et magasin à
fourrage. Ses trois clochers romans et le narthex ont été
détruits en 1793. Les bâtiments conventuels furent
affectés à la manutention militaire en 1793. Le culte
fut rétabli dans l’église en 1802 quand elle
devint église paroissiale. Elle fut classée Monument
Historique en 1840. Plusieurs restaurations plus ou moins importantes
furent effectuées de 1850 à 1950. D’abord en
1842 (badigeon), de 1846 à 1851 (toitures, décor,
murs, baies, façade), de 1870 à 1871 (transept sud),
de 1892 à 1902 (façade), en 1905 (voûte de la
nef), en 1910 (croisillon nord et reconstitution de deux absidioles),
en 1916 (façade sud), en 1935 (couverture), en 1945 et 1946
(croisillon sud) et en 1951 (croisillon nord). Malgré ces
restaurations, c’est l’un des rares monuments du 11e
siècle qui soit parvenu sans altération majeure de
sa pureté primitive. En 1974, d’autres restaurations
ont eu lieu et des fouilles archéologiques sont faites sous
la croisée de l’édifice actuel. On y a trouvé
la substruction de l’église antérieure mérovingienne
qui possédait une profonde abside centrale et au moins une
absidiole côté nord. On a aussi trouvé trois
sarcophages mérovingiens et une mosaïque avec une représentation
de Saint-Colomban. En 2004-2005, enfin, l’abside a été
nettoyée.
Description
L’église
Saint-Etienne fut construite d’un seul jet, à partir
de 1068, en moyen appareil régulier de pierres de tailles
d’un beau calcaire ocre. Elle fut élevée en
peu de temps, du chevet au transept et à la nef, et été
largement complétée vers 1090. La grande homogénéité
et harmonie qui se dégagent de l’ensemble ne sont pas
détruites par les restaurations des siècles derniers,
qui ont fait remplacer une partie des pierres d’origine. Le
plan en croix latine de l’édifice
nous montre une église romane développée. Une
nef de six travées est flanquée de bas-côtés
surmontés de tribunes. La première travée forme
un massif occidental sous deux clochers. La nef est coupée
par un grand transept saillant avec deux absidioles orientées,
suivi par un chœur d’une travée et d’une
abside entourée d’un déambulatoire à
trois chapelles rayonnantes. Le transept et le chœur sont légèrement
plus bas que la nef. L’église est bien conservée
à l’exception de ses trois clochers, deux clochers
à deux étages de baies dominant la façade,
et une tour octogonale à trois étages de baies sur
la croisée du transept, rasés à la Révolution.
Un porche ou narthex roman de la deuxième moitié du
12e siècle (avant 1171), remplacé tardivement par
un porche classique au fronton de style grec et une tourelle d’escalier,
a également disparu à la Révolution. On peut
encore remarquer que la chapelle sud-est du déambulatoire
et la chapelle du croisillon sud ont été reconstituées
en 1910, dans leur état roman. Sur leur emplacement, se trouvaient
une chapelle rectangulaire surmontée d’une tour carrée
et une sacristie ouvrant sur le déambulatoire, construites
vers 1475. On pouvait voir sur des cartes postales anciennes
ces constructions qui détruisaient l’harmonie du chevet.
Les bâtiments du prieuré, en grande partie détruits,
flanquaient l’église au sud.
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Coupe
de l’église Saint-Etienne de Nevers |
Visite
extérieure
Commençons
la description par la façade ouest. Le visiteur
qui aborde Saint-Etienne du côté de la ville est peut-être
déçu par cette façade, lourde, dénaturée
et loin de son état à l’époque romane.
Les deux clochers qui surmontaient la façade,
avec deux étages supérieurs de plan carré avec
trois baies sous une flèche octogone en pierre, ont été
détruits à la Révolution. Seules les bases
des tours, sans aucune décoration, demeurent aujourd’hui,
ce qui donne à cette façade un aspect de nudité.
On voit toujours sur la façade les corbeaux qui ont soutenu
le porche roman du 12e siècle qui a également
disparu et dont des fouilles en 1893 ont retrouvé les murs.
La partie haute de la façade a été restaurée
au 19e siècle. La grande baie au triplet moderne, avec ses
arcs en mitres, et le pignon central sont des adjonctions modernes.
Heureusement, la façade conserve également des détails
romans, dont le cordon de billettes en bas et les trois baies trilobées
en haut. Ces baies sont décorées de billettes, de
quatre colonnettes aux chapiteaux feuillagés et flanquées
de deux colonnettes décorées, qui supportaient un
fronton roman. Le grand portail central est également
roman, probablement du 12e siècle, mais restauré.
Il présente deux grandes et quatre petites colonnes monolithes,
trois voussures décorées de claveaux alvéolés
et un cordon de billettes sur l’archivolte et l’entablement.
Les chapiteaux ronds sont du type dit au tour et étaient
peints à l’origine d’après des sources
anciennes (fleurs de lis, rubans en zigzag, fleurons et oiseaux
affrontés). Autrefois, ce portail possédait un tympan
sculpté important, montrant le Christ en Majesté entre
deux anges ainsi qu’un linteau représentant l’Adoration
des Mages en une frise aux animaux symboliques. Rien n’est
conservé de ces intéressantes sculptures.
Façade
ouest et portail :
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Façade |
Clocher |
Pignon |
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Baies |
Portail |
Voussures |
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De
l’extérieur, la hauteur de la nef
est frappante, et les trois étages de baies, dont la première
est décorée à chaque travée par un arc
de décharge sur pilastres, révèlent déjà
l’ordonnancement intérieur de la nef.
Les trois niveaux présentent des cordons de billettes autour
des baies et deux corniches à modillons. La
grande masse du transept est percée de deux
niveaux de baies et surmontée par l’ancien clocher
qui se trouve au-dessus la croisée. Comme les clochers de
la façade, ses étages supérieurs ont été
démolis, avec trois niveaux octogonaux aux baies géminées.
Aujourd’hui la base carrée est surmontée d’un
seul étage octogonal décoré sur quatre faces
de trois arcatures sur colonnettes. L’absence de clocher donne
à cet église un manque de couronnement, et on peut
s’imaginer la splendeur du chevet surmonté par un clocher
octogonal. D’autres éléments remarquables de
l’extérieur du transept sont les pignons
nord et sud des croisillons. Entre les deux baies du premier étage,
et l’oculus cerné d’un cordon de billettes de
l’étage supérieur, on trouve trois baies qui
s’inscrivent dans une série d’arcatures qui constituent
une partie importante du décor de Saint-Etienne. Des cinq
arcades, trois sont en plein cintre et deux sont en mitre, décor
rare qu’on retrouve dans quelques autres églises nivernaises
et, une fois de plus, en Auvergne. Les arcatures reposent sur six
colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux sculptés
de feuilles et de palmettes. On
retrouve des arcades semblables au premier niveau du coté
intérieur des pignons. Des cordons de billettes décorent
les baies inférieures et le fronton supérieur des
pignons. Des petits portails au linteau en bâtière
se trouvent dans la partie basse des murs. Le transept sud a été
restauré et en partie refait en 1910 et 1945.
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Pignon du transept
et élévations extérieures |
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Transept |
Nef |
Arcs |
Elévation |
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Croisillon nord |
Croisillon sud |
Arcatures |
Clocher |
De
l’extérieur on peut admirer le chevet
dans toute sa beauté, depuis le petit parc qui offre un peu
de recul au visiteur. L’étagement des chapelles, du
déambulatoire, de l’abside et du clocher est magnifique
et d’une grande harmonie, le tout décoré par
des bandes horizontales, des cordons de billettes, et de nombreux
modillons sculptés soulignant les corniches des toitures.
La chapelle axiale et les chapelles orientales du transept ont des
contreforts plats bien que les deux autres chapelles du déambulatoire
possèdent des contreforts-colonnes. Au-dessus des baies de
l’abside, on remarque une série de vingt arcatures
sur petites colonnettes comparables à celles de Cosne.
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Photo de S. van Boxtel |
Chevet de Saint-Etienne
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Ensemble |
Face
nord |
Abside |
Arcatures |
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Face sud |
Arcatures |
Absidiole |
Baie |
Les
modillons sont l’élément le
plus intéressant de la sculpture de Saint-Etienne. Ils décorent
les corniches du chevet, et aussi de la nef, où ils ont été
très restaurés. Les sculptures présentent un
riche bestiaire fantastique ainsi que des motifs végétaux
et géométriques. On y trouve des têtes de monstres,
des diables aux têtes cornues, une tête de loup, un
démon ou singe, un porc, un cheval, un oiseau, une chouette
à visage humain, des hippocampes et des masques humains.
D’autres modillons sont décorés de rosaces,
chevrons, losanges, perles, torsades, roues dentées ou rinceaux.
Sur la nef, les modillons sont souvent à copeaux ou simplement
nus. Sur le chevet on rencontre également des marques de
tâcherons dans les pierres.
Modillons sculptés
:
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Monstre |
Démon |
Porc |
Cheval |
Visite
intérieure
La nef des années 1080-1090 est sans doute
la partie la plus remarquable de Saint-Etienne. On compte six travées,
dont la première est surmontée d’une tribune
et se situe sous les clochers occidentaux. La nef est singulière
par son élévation : trois étages se superposent
sous le berceau en plein cintre qui couvre la nef centrale sur une
grande hauteur et qui est soutenue par des doubleaux reposant sur
des colonnes engagées. Le premier étage est celui
des grandes arcades à double rouleau en plein cintre, qui
font communiquer la nef avec les bas-côtés.
Ceux-ci sont voûtés d’arêtes sur doubleaux
retombant sur des colonnes engagées des murs latéraux.
Les grandes arcades et doubleaux en plein cintre retombent sur de
simples piliers carrés qui sont sur chaque face flanqués
de colonnes engagées aux chapiteaux nus. Le deuxième
étage est celui des tribunes, unique en Bourgogne, qui se
trouvent au-dessus des bas-côtés. Elles communiquent
avec la nef centrale par une grande arcade géminée,
sous un large arc de décharge maçonné, avec
colonne monolithe centrale, deux colonnes engagées et chapiteaux
nus à chaque travée. Ces arcades sont absentes dans
la première travée et plus petites dans la dernière
travée. Enfin, l’étage supérieur est
celui des fenêtres hautes, une par travée, dix au total.
C’est la différence principale entre la nef de Saint-Etienne
de Nevers et celles des grandes églises du Massif Central
auvergnat, où on retrouve des tribunes comparables, mais
où on ne trouve pas le troisième étage. Les
tribunes sont voûtées de demi-berceaux
sur doubleaux, de véritables arcs-boutants internes qui soutiennent
la grande voûte centrale de la nef. Ils retombent sur des
colonnettes, situées entre des arcs de décharge des
murs latéraux. Les tribunes s’achèvent par des
petits hémicycles en cul-de-four, du côté est,
flanquant des portes vers de petits escaliers menant vers les combles
de la croisée. En face, les travées occidentales des
tribunes sont voûtées d’arêtes et donnent
sur des escaliers ronds situés dans la façade et menant
vers les clochers. Des arcs en plein cintre font communiquer les
tribunes avec une tribune occidentale, occupant
la partie centrale de la première travée où
se trouvent actuellement les orgues, et qui formait à l’origine
un petit narthex ou massif occidental. La partie basse est voûtée
en arête avec un grand arc retombant sur des colonnes engagées.
La retombée d’un autre arc avec des colonnes engagées
à chapiteaux est visible à l’étage. Cela
correspondait peut-être à un agencement central avec
des arcades ouvertes sur la nef comme on le trouve encore en Auvergne
(Saint-Nectaire ou Manglieu), mais cela reste incertain.
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Ensemble |
Parties
hautes |
Partie ouest |
Elévation |
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Travée |
Coupe |
Arcade |
Voûtes |
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Tribunes |
Bas-côté |
Bas-côté |
Pilier |
Le
transept est très saillant mais sa hauteur
est inférieure à celle de la nef, comme c’est
le cas dans les églises clunisiennes depuis le début
de l’époque romane. Le transept présente deux
étages d’élévation et il est éclairé
de plusieurs baies en plein cintre, dont cinq baies à deux
niveaux dans les faces orientales des croisillons. Les croisillons
se composent de deux travées voûtées de berceaux,
séparées par un haut arc diaphragme présentant
cinq arcatures avec colonnettes sur un arc en plein cintre. Ces
écrans intérieurs qui coupent l’espace
du transept sont uniques en Bourgogne, et encore, on ne les retrouve
que dans les massifs barlongs des grandes églises du Massif
Central. A Nevers, on ne retrouve pas le massif barlong, la croisée
entre les arcs diaphragmes est couverte par une belle coupole octogonale
sur trompes, surmontant quatre arcs à double rouleau en plein
cintre et des piliers à colonnes engagées. Les pignons
des croisillons présentent une arcature triple sur colonnettes
avec bases et chapiteaux. Comme à l’extérieur,
on y trouve l’arc en mitre, ici au centre des trois arcatures.
Chaque croisillon s’ouvre sur une chapelle orientée
en cul-de-four au côté est, avec trois baies aux doubles
colonnettes surmontées de chapiteaux à palmettes.
L’église
s’achève au côté est par le grand chœur,
qui se compose d’une travée droite formant un ensemble
cohérent avec l’abside, qui est entourée par
le déambulatoire s’ouvrant sur trois chapelles rayonnantes.
Le chœur est de la même hauteur que le transept, mais
l’élévation intérieure est différente.
La travée de chœur et l’abside montrent trois
étages, comme c’est le cas pour la nef, mais sans les
tribunes. Le premier étage est celui des grandes arcades,
dont deux larges arcades dans la travée droite et les cinq
arcades surhaussées du rond-point de l’abside. Les
six colonnes aux socles polygonaux présentent des chapiteaux
extrêmement simples du type dit au tour. Le deuxième
étage montre un triforium aveugle, qui se
compose de petites arcatures géminées avec colonnettes
fuselées et pilastres. A l’étage supérieur,
cinq baies avec colonnettes monolithes et petits chapiteaux au tour
éclairent le sanctuaire, sous le cul-de-four de l’abside.
Le déambulatoire, qui entoure la travée
de chœur et l’abside, est voûté d’arêtes
sans doubleaux et s’ouvre sur trois chapelles rayonnantes.
Les murs latéraux présentent des colonnes engagées
et quatre baies à colonnettes et chapiteaux. Les colonnes
s’appuient sur un bandeau biseauté aux motifs décoratifs
dont des rinceaux de feuillages et entrelacs. Les chapelles
sont un peu plus profondes que celles du transept et possèdent
trois baies. Il y a sept arcatures à colonnettes et chapiteaux
dans la chapelle axiale et cinq dans les autres chapelles. La chapelle
rayonnante sud a été reconstituée en 1910 comme
l’absidiole sud du transept. Dans le chœur, on trouve
encore l’autel roman qui est conservé.
Un mur du déambulatoire présente une inscription du
16e ou 17e siècle retraçant la fondation par saint
Colomban. Sous la croisée, un petit caveau conserve des fragments
de mosaïques romanes trouvés par les
fouilles, avec une représentation de saint Colomban.
Transept et chœur
:
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Transept |
Croisillon |
Arcatures |
Coupole |
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Arc diaphragme |
Chapelle orientée |
Abside |
Arcatures |
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Déambulatoire |
Rond-point |
Colonnes |
Chapelle rayonnante |
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Arcs diaphragmes
du transept |
On peut remarquer
le dépouillement extrême des chapiteaux.
Dans la nef, presque tous les chapiteaux sont épannelés,
aux corbeilles lisses qui étaient peints à l’origine
d’après des sources anciennes. Seuls les chapiteaux
de l’arc central de la tribune occidentale sont sculptés,
avec un chapiteau à palmes et à nervures, un autre
à feuilles d’acanthe, et deux autres chapiteaux au
décor végétal au niveau de l’arc à
l’étage. Les arcatures des croisillons du transept
sont surmontées de petits chapiteaux sculptés de palmettes,
de feuilles d’acanthe et d’un masque. Les chapiteaux
du déambulatoire et des chapelles rayonnantes présentent
un décor végétal simple avec palmettes, entrelacs,
chevrons, écailles, stries, feuilles d’eau et feuilles
plates. Un chapiteau dit signe des compagnons conserve
un tailloir avec deux serpents mordant la patte d’une tortue.
Les autres tailloirs de l’intérieur
présentent un décor divers de billettes, torsades,
entrelacs, baguettes, chevrons, rubans et motifs géométriques.
Chapiteaux sculptés
:
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Feuilles d’acanthe
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Palmes
à nervures |
Signe des compagnons
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Décor
végétal |
Feuillage |
Feuilles lisses |
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Les bâtiments
du prieuré, qui se trouvent au côté
sud de l’église, ont été reconstruits
et ne présentent plus beaucoup d’intérêt
aujourd’hui. L’ensemble médiéval comprenait
un cloître, déjà attesté vers 1100, d’un
dortoir, d’une chapelle de l’infirmerie, et d’une
enceinte. On retrouve encore les vestiges de l’aile nord du
cloître, du 13e siècle, contre le
bas-côté sud de l’église. Ses quatre travées
voûtées d’ogives, avec retombées sculptées
de masques et de feuillages, sont utilisées comme sacristie.
On y conserve les sarcophages mérovingiens, aux panneaux
décorés de croix et d’entrelacs, trouvés
pendant les fouilles. En face du pignon du transept sud, où
on remarque encore un ancien passage avec les vestiges d’un
arc et une porte murée, se trouve le mur de l’ancien
dortoir avec une porte murée du 15e siècle.
Cette porte flamboyante provenant de la sacristie fut déplacée
en 1910 avec une piscine à côté. On trouve enfin
les bâtiments du 18e siècle et la maison du
prieur avec deux tourelles flanquant une porte. Le presbytère
et les bâtiments de la manutention militaire ont été
détruits au début du 20e siècle.
Vestiges du prieuré
:
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Partie du cloître |
Passage |
Porte murée |
Maison du prieur |
A
voir aussi à
Nevers :
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Visite
L’église
se visite toute l’année et la visite est libre.
Pour en savoir
plus sur Saint-Etienne de Nevers, vous pouvez visiter les sites
Internet suivants :
Site de la
ville : http://www.ville-nevers.fr/.
Tourisme à Nevers : http://www.nevers-tourisme.com/.
Page
art-roman.net : http://www.art-roman.net/nevers/nevers.htm.
Page Structurae : http://structurae.net/structures/saint-etienne-church-nevers-1.
Page Via Lucis : https://vialucispress.wordpress.com/2013/07/30/saint-etienne-de-nevers-dennis-aubrey/.
Page Philippe Gavet : http://www.philippe-gavet.com/06/16/index.html.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_de_Nevers.
Page petit patrimoine : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=58194_3.
Page de description : http://architectureppf.com/ppf/chapter_6/Nevers.aspx.
Page de photos : http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Nievre,_Nevers,_Eglise_Saint-Etienne/.
Vous pouvez
consulter les oeuvres suivants sur Saint-Etienne :
- Anfray M.,
L’architecture réligieuse du Nivernais
au Moyen Age: les églises romanes, Paris, 1951.
- Barat, Eglise de St Etienne à Nevers, 1840.
- Barnoud P., L’église Saint-Étienne, étude
préalable et restauration des façades et des toitures,
2003.
- Bourasse J.-J., Esquisse archéologique des principales
églises du diocèse de Nevers, Nevers, 1844.
- Bouthier A., Fouilles de sauvetage à l’église
St-Etienne de Nevers, Dijon, 1974.
- Chevochot C., La priorale Saint-Étienne de Nevers (Nièvre),
Dossiers d’Archéologie, 2002.
- Crosnier A.-J., Visite de l’Eglise Saint-Etienne,
Congres Archéologique, 1851.
- Crosnier A.-J., Notice historique sur l’église
et le prieuré de St-Etienne de Nevers, 1853.
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