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Saint-Germain-en-Brionnais
Edifice |
Eglise
Saint-Germain-et-Saint-Benoît, ancienne priorale |
Situation |
Centre
village, 71800 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, bas-côtés, abside et absidioles |
Décoration |
Tympan
du portail, chapiteaux, arcatures, modillons, autel roman |
Datation |
Vers
1115-1130 |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
L'église
de Saint-Germain est celle d’un ancien prieuré fondé
à la fin du 11e siècle par l’ordre augustin.
Le monastère fut ravagé dans les guerres de religion
et détruit à la Révolution, mais l’église
romane, devenue paroissiale, est encore fièrement debout.
Elle date du début du 12e siècle et est un prototype
de l’architecture en Brionnais
de cette époque, comme les églises de Varenne-l’Arconce
et d’Iguerande. Ceci se remarque
par la nef en berceau sur doubleaux, sans fenêtres hautes,
par les piliers cruciformes à demi-colonnes supportant les
grandes arcades en plein cintre et les bas-côtés sous
voûtes d’arêtes. Il n’y a pas de transept
; la nef culmine directement sur les trois absides, décorées
à l’intérieur d’arcatures sur colonnettes
et d’arcatures lombardes dans l’abside centrale. Le
décor roman est sobre mais assez divers. Les chapiteaux de
la nef, très simples, sont sculptés de motifs végétaux
et d’animaux affrontés. Un autel roman est conservé
et transformé en débeurdinoire réputé
pour ses miracles. A l'extérieur, le portail principal est
décoré d'une croix potencée, sur le tympan,
et de chapiteaux. Des modillons sculptés décorent
les absides. Le clocher devant la façade date de l’époque
gothique, comme le beau gisant de Sybille de Luzy à
l'intérieur, sculpté vers 1300.
Historique
L’histoire
de Saint-Germain-en-Brionnais, autrefois Saint-Germain-des-Bois,
est étroitement lié à celui de son prieuré
augustin. Celui-ci fut fondé à la fin du 11e siècle
: soit vers 1085 par Aganon, évêque d’Autun,
soit en 1095 par les seigneurs de Dyo. Un collège de chanoines
réguliers de l’ordre de Saint-Augustin s’y installait.
L’église romane actuelle fut construite en plusieurs
étapes au 12e siècle. Le prieuré fut rattaché
au monastère augustin de Saint-Sernin-du-Bois
au 13e siècle. Ravagé par les calvinistes de l’amiral
de Coligny en 1569, les bâtiments du monastère furent
brulés et détruits. L’église a du être
restaurée en 1582. Le prieuré fut reconstruit vers
1670 par l’abbé commendataire de Salignac. Le prieuré
fut détruit à la Révolution et l’église
devint paroissiale. La voûte de l’église, en
mauvais état au 19e siècle, fut restaurée en
1930. L’église fut classée Monument Historique
seulement en 1930. Une association pour le Développement
et la Mise en valeur du site de Saint-Germain, fondée en
1990, a entamé la restauration de l’église et
de ses toitures.
Description
L’église
présente un plan simple avec une nef de
quatre travées à bas-côtés, suivie directement
par l’abside et par deux absidioles. Il n’y a pas de
transept. Souvent attribuée à la fin du siècle,
époque de la fondation du prieuré, l’église
date probablement du début du 12e siècle. Les absides
et les travées orientales sont probablement des années
1115, tandis que les travées occidentales, nettement différentes,
ont été complétées vers 1130, voir même
plus tard dans le 12e siècle. Le clocher actuel, ajouté
devant la façade, est de l’époque gothique.
Il est possible qu’un clocher roman ait été
prévu sur la troisième travée. Une sacristie
se trouve au sud de la nef, à l’emplacement des bâtiments
conventuels disparus (chapitre, dortoir, réfectoire). Le
rez-de-chaussée de l’ancien curé est encore
du 17e siècle.
A l’extérieur,
l’église est particulièrement sobre. La façade
présente un pignon percé d’un oculus. Le clocher,
à droite, conserve d’étroites meurtrières
et de larges baies géminées restaurées. Le
portail principal conserve un tympan sculpté
d’une croix potencée sous double voussure brisée,
ainsi que quatre colonnes, des chapiteaux sculptés de feuillages
et deux corbeaux mutilés. Un petit portail latéral,
dans le mur sud de la nef, conserve un autre tympan avec une croix.
Les gros contreforts de la nef ont été ajoutés
tardivement. Le chevet de l’église,
visible depuis la route, est particulièrement joli. L’abside
centrale conserve deux colonnes engagées sans chapiteaux.
Les corniches des trois absides sont décorées de modillons
sculptés de têtes.
Extérieur
de l'église :
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Chevet
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Abside
et absidioles |
Façade
et clocher |
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Clocher
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Portail |
Tympan
en croix |
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Nef |
Corniche |
Modillons |
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L’intérieur
de l’église est un bel ensemble roman. La nef
est voûtée en berceau sur doubleaux à double
rouleau, portée par les demi-colonnes des piliers cruciformes.
Les grandes arcades en plein cintre, également à double
rouleau, sont légèrement plus étroites dans
les deux premières travées. Les bas-côtés
sont voûtés d’arêtes sur doubleaux, portées
par des pilastres aux impostes simples. Les baies des bas-côtés
apportent la lumière, puisque la nef centrale est aveugle.
Les trois absides sont les parties les plus ornées
de l’église. L’abside centrale a trois baies
inscrites dans cinq arcatures sur colonnettes et chapiteaux. Au
dessus de chaque arcature, un triplet d’arcatures de type
lombarde se greffe sur des pilastres, comme dans l’abside
de la priorale de Commagny. L’absidiole
sud présente cinq arcatures sur colonnettes simples, celui
au nord présente trois arcatures sur colonnettes doubles.
Intérieur
de l'église :
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Nef
vers l'ouest |
Abside |
Piliers
et arcades |
Bas-côté |
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Arcatures |
Décor
de l'abside |
Absidiole
sud |
Arcatures |
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Absidiole
nord |
Colonnes |
Autel |
Bénitier |
Les chapiteaux
romans, assez modestement sculptés de motifs végétaux
et de quelques animaux, présentent plusieurs groupes. Les
chapiteaux des parties orientales, sculptés de masques, d’animaux,
d’oiseaux aux ailes déployées et de feuilles,
sont très proches des chapiteaux du déambulatoire
de Bois-Sainte-Marie. Les chapiteaux
des piliers orientaux de la nef sont sculptés de têtes,
d’animaux affrontés et de feuillages dessinés.
Dans les premières travées de la nef, les chapiteaux
plus frustes d’un style presque gothique sont l’œuvre
d’un autre atelier.
Chapiteaux :
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Animaux
affrontés |
Tête |
Masques |
Oiseaux |
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Colonnettes |
Motifs végétaux |
Motifs végétaux |
Motifs végétaux |
Le mobilier
de l’église est également intéressant.
Dans le bas-côté sud, un autel roman
est conservé, appelé débeurdinoire pour le
trou de reliques. On y trouve aussi un bénitier surmontant
une colonne romane et quelques chapiteaux déposés.
Dans le bas-côté nord, le gisant de
Sybille de Luzy, Dame de Dyo et Sigy, morte en 1298, est un œuvre
de la fin du 13e siècle. La statue de la dame est flanquée
de colonnettes, d’un lévrier, de deux anges et d’inscriptions.
Le dallage de l’église a été rehaussé,
masquant des pierres tumulaires des chanoines du prieuré
et des seigneurs de Dyo des 13e et 14e siècles.
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Gisant de Sybille
de Luzy (vers 1300) |
Visite
L’église
est ouverte à la visite.
Pour en savoir
plus sur Saint-Germain-en-Brionnais, vous pouvez visiter les sites
Internet suivants :
Série
de photos sur romanes.com: http://www.romanes.com/Saint-Germain-en-Brionnais/.
Page
Lieux Sacrés : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2012/10/16/25349331.html.
Description
et photos : http://medieval.mrugala.net/Architecture/France,_Saone-et-Loire,_Saint-Germain-en-Brionnais,_Eglise_romane/.
Page
Fondation du Patrimoine : http://www.fondation-patrimoine.org/fr/bourgogne-5/tous-les-projets-292/detail-eglise-de-saint-germain-en-brionnais-2197.
Remerciements
: les photos de la page sont en grande partie de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Nicolas
H., Eglises Romanes du Brionnais, La Taillanderie, 2000.
- Oursel R., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais,
Cluny et sa région, Protat, 1956.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Schneiter L., Le Brionnais, Eglises Romanes, 1967.
- Thiollier F., L’Art Roman à Charlieu et en Brionnais,
Montbrison, 1892.
- Collectif, Paray-le Monial, Brionnais-Charolais, Le renouveau
des études romanes, IIe colloque scientifique international
de Paray-le-Monial, 2000.
- Les Chemins du Roman, Guide des 30 Eglises romanes du Brionnais,
par le C.E.P.
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