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Saint-Cydroine
Edifice |
Eglise
Saint-Cydroine, ancienne priorale |
Situation |
Hameau
de Saint-Cydroine, commune de Laroche-Saint-Cydroine, 89400
(Yonne) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, transept, clocher, chœur, abside et absidioles |
Décoration |
Chapiteaux,
tailloirs, bases de colonnes, fresques, modillons |
Datation |
11e
siècle (nef) et début du 12e siècle (transept,
chœur et clocher) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
L’église
de Saint-Cydroine, la plus belle église romane de la partie
nord du département entre Auxerre
et Sens, est située sur une butte
dominant la vallée de l’Yonne entre Migennes
et Joigny. Elle dépendait
d’un prieuré bénédictin de La
Charité et elle se trouve sur l’emplacement d’un
lieu de culte voué à Sidroine qui aurait
subi le martyre à cet endroit au 3e siècle. Les parties
les plus intéressantes de l’édifice, de la première
partie du 12e siècle, sont le transept et le chœur aux
absidioles récemment restaurées. Cette partie est
d'un style roman classique avec des voûtes en berceau aux
grands arcs doubleaux, des piliers cruciformes aux colonnes engagées,
des bases de colonnes décorées, et quelques chapiteaux
romans d’un bel effet sculptés d'animaux fabuleux,
de deux oiseaux buvant dans un calice et de deux éléphants
affrontés. Les
passages voûtés entre le chœur et les absidioles,
qui s'ouvrent sur de petites pièces et sur une tourelle d’escalier,
sont des parties originales du plan. La
longue nef unique du 11e siècle, aux petites baies en plein
cintre et sans décoration, est sensiblement antérieure.
Probablement avait-on prévu de la remplacer par une nef voûtée
à bas-côtés, comme l’indiquent les arcades
murées du transept. Le magnifique clocher octogonal, dont
le style évoque La Charité
et Cluny, est d’un volume imposant
avec ses deux étages à arcatures et baies triples.
Dans l’Yonne on peut trouver d’autres
clochers romans octogonaux seulement à Sacy
et à Parly. L'église a profité
d’une importante campagne de restauration qui a mis en valeur
les absidioles et la belle vue du chevet.
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Le chevet de
l'église romane |
Historique
L’histoire
de Saint-Cydroine se mêle avec des légendes. Au pied
de la colline de l’église aurait eut lieu au 3e siècle
le martyre de Sidroine et de sa sœur Béate
par des légionnaires romains. Les chroniqueurs parlent du
miracle de Sidroine, qui, après sa décollation, aurait
pris sa tête entre ses mains et gravi la montée pour
déposer le chef à l’endroit de l’actuel
édifice. Une source miraculeuse, qui aurait jailli spontanément
à l’endroit même de la décapitation, est
devenue lieu de pèlerinage. Deux chapelles en bois y auraient
existé successivement depuis le 5e siècle. En réalité,
la première mention d’une église à Saint-Cydroine
remonte à 833-834. Un prieuré bénédictin
dépendant de l’abbaye Saint-Rémi de Sens
y est attesté. A la fin du 11e siècle, il devint prieuré
clunisien par donation à La Charité.
Le prieuré fut mentionné en 1162 dans une bulle du
pape. Une paroisse y est mentionnée au 14e siècle,
indiquant une double fonction de prieurale et de paroissiale. Les
bâtiments du prieuré, en état ruiné depuis
le 15e siècle, ont été définitivement
détruits à la Révolution. L’église,
devenue exclusivement paroissiale, fut classée en 1905. En
mauvais état depuis longtemps, elle fut restaurée
entre 1906 et 1910 : toitures, lambris de la nef, baies et clocher.
Une dernière restauration par les Monuments Historiques,
à partir de 1988, a rétabli la cohérence de
la belle église romane.
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L'intérieur
vers le chœur |
Description
L’église
est romane dans son ensemble mais elle présente deux campagnes
de construction et plusieurs remaniements. Le plan
de l’église est une croix grecque se composant d’une
nef allongée, d’un transept saillant et d’un
chœur à partie droite et trois absides. La partie orientale,
comprenant transept et chœur, date probablement du début
du 12e siècle, tandis que la nef du 11e siècle est
plus ancienne. Le plan bénédictin du chœur est
assez remarquable. Les travées droites de la partie centrale
et des absidioles communiquent par des passages voûtées
qui donnent sur une tourelle d’escalier au nord et une pièce
carrée au sud. La construction est en calcaire de moyen appareil.
La construction du transept montre des traces d’hétérogénéité,
sa partie orientale étant plus ancienne que sa partie occidentale.
Le projet de la reconstruction de la nef au 12e siècle a
été abandonné pour des raisons inconnues. Une
triple nef probablement voûtée aurait du remplacer
la nef unique antérieure, comme témoignent encore
les arcs murés des murs occidentaux des croisillons. Ces
arcs auraient dû donner sur des bas-côtés, dont
les amorces ont été attestées par les fouilles.
Le clocher octogonal sur la croisée marque l’achèvement
des travaux vers le milieu du 12e siècle. Les remaniements
postérieurs comprennent la modification des ouvertures et
la destruction de deux annexes latérales flanquant la nef.
Les bâtiments de l’ancien prieuré,
qui se trouvaient au sud de l’église, ont été
détruits ou convertis en corps de ferme.
Le chevet
roman est bien composé. L’abside centrale présente
trois baies entre de larges contreforts. De chaque côté,
on trouve des absidioles, reconstituées après la dernière
restauration, avec leurs petites baies, flanquées par la
pièce carrée au sud et par la tourelle au nord. Les
pignons du transept sont simples avec une baie entre des contreforts.
La croisée du transept marque la rencontre des toitures des
croisillons et du chœur dont la hauteur est sensiblement égale.
Des modillons aux sculptures simples d’animaux
ou de motifs géométriques soulignent les corniches.
L’ensemble est dominé par le clocher
octogonal, trapu et élégant en même temps. Il
se compose de deux étages à trois arcatures, aveugles
en bas, et ouvertes en haut à l’exception de la baie
centrale. Les baies du deuxième étage sont flanquées
de quatre colonnettes dont les chapiteaux sont sculptés de
formes géométriques et végétales simples.
Les deux étages sont séparés par une corniche
à perles.
Chevet et clocher
:
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Clocher |
Clocher |
Baies du clocher |
Baies du clocher |
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Abside |
Absidiole sud |
Absidiole
nord |
Modillons |
La nef
est de structure simple. Sa façade occidentale montre un
portail modeste entre deux contreforts sous une disposition en opus
spicatum. Les murs latéraux en petit appareil sont percés
de six baies au nord et de quatre baies au sud. Seules les trois
petites baies les plus occidentales du flanc sud sont encore du
11e siècle, les autres ont été refaites ou
restaurées. Les murs montrent encore des vestiges de contreforts,
au nord, et des réemplois de fragments de sarcophages anciens,
au sud. Les grands contreforts au sud ont été ajoutés
après la construction. Les murs occidentaux des croisillons
montrent encore des arcs murés, destinés à
servir les bas-côtés inachevés, ainsi qu’un
petit portail à accolade au sud.
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Façade ouest |
Flanc nord |
Flanc sud |
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Angle nord |
Arc du transept |
Baie romane |
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Visitons ensuite
l’intérieur de l’église. Comme à
l’extérieur, la nef est très
simple. Le lambris sur tirants de bois, restauré en 1906,
remplaçait déjà une voûte en bois du
16e siècle. L’arc triomphal aux renforcements latéraux
marque l’entrée du transept. La croisée
est démarquée par quatre arcs légèrement
brisés à double rouleau retombant sur quatre piliers
cruciformes aux colonnes engagées. Un plancher couvre les
trompes de la coupole disparue. On y trouve encore les amorces d’une
voûte en ogives à huit pans, avec des consoles sculptées
de masques humains, probablement du 13e siècle. Les croisillons
sont voûtés en berceau. Dans le bras sud, un arc en
plein cintre à double rouleau avec impostes marque l’ancienne
entrée murée du bas-côté. Les croisillons
donnent sur les absidioles qui sont percées
d’une petite baie et précédées d’une
travée droite en berceau avec des bandeaux horizontaux. Les
voûtes de l’absidiole nord ont été refaites
pendant la dernière restauration. Le chœur
présente deux travées voûtées en berceau
et une abside en cul-de-four. L’arc doubleau du berceau repose
sur deux demi-colonnes avec dosserets et chapiteaux. Il y a trois
baies dans l’abside et deux dans la deuxième travée
du chœur. La première travée s’ouvre sur
des passages voûtés communiquant avec
les absidioles. Ce sont de petits couloirs en berceau sur des impostes
en biseaux. Dans les passages, des petits portails romans, avec
linteau sous un arc en plein cintre, s’ouvrent vers des espaces
situés entre l’abside et les absidioles. Au sud, une
petite pièce carrée ou secretaria,
probablement authentique, présente une petite baie et une
voûte en berceau irrégulière et remaniée.
Au nord, la porte donne sur la tourelle conservant
un escalier à vis du 12e siècle avec fût central
et voûte en berceau rampant. En haut, un escalier à
rampe droite dans l’épaisseur du mur mène au
clocher. Plusieurs traces de fresques anciennes
sont encore visibles dans l’église : fragments du 12e
siècle sur la voûte du chœur, médaillon
roman avec tête de Saint-André dans le croisillon sud
et quelques fresques gothiques dont le Christ en majesté
avec le tétramorphe et les apôtres. D’autres
éléments anciens sont les pierres tombales médiévales
dans la croisée et les fragments de sarcophages mérovingiens
dans l’absidiole nord. Enfin, le mobilier du chœur comprend
la grille en bois, le portail en bois du passage sud et les autels
du 18e siècle.
Intérieur
:
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Nef |
Croisée |
Croisillon |
Abside |
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Pilier |
Chapiteaux |
Trompes |
Colonnes du
chœur |
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Passage |
Petit portail |
Arc muré |
Absidiole |
Les chapiteaux
des colonnes engagées sont assez remarquables. Il y a six
chapiteaux aux décors animalier et végétal,
dont quatre sur les piliers orientaux de la croisée et deux
sur les colonnes du chœur, tandis que les quatre chapiteaux
des piliers occidentaux de la croisée sont épannelés
ou inachevés. Les sculptures du début du 12e siècle
sont traitées en faible relief. Sur les deux piliers de la
croisée, du nord au sud, remarquons des éléphants
affrontés sous des arbres fleuris, des oiseaux aux queues
en feuillages buvant dans un calice et mangeant des raisins, une
tête de chat vomissant des entrelacs aux tiges de feuillages,
et deux oiseaux fabuleux affrontés aux têtes humaines
avec des mains humaines sortant de la bouche et une tête humaine
dans leurs griffes. Dans le chœur, les chapiteaux représentent
deux atlantes et deux feuillages enroulés sur les angles.
Les tailloirs des chapiteaux sont également
décorés avec frises de feuilles, palmettes, rubans
entrelacés ou tiges ondulées. Enfin, les bases
de colonnes présentent des motifs géométriques
avec des cordons noués, des zigzags, des tores et des baguettes
en chevrons.
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Eléphants sous des arbres fleuris |
Eléphant (détail) |
Oiseaux
buvant dans un calice |
Tête
de chat vomissant |
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Oiseaux
fabuleux à tête humaine |
Atlantes (chœur) |
Base de colonne |
Base de colonne |
Visite
L'église
est ouverte à la visite en saison.
Pour en savoir
plus sur Saint-Cydroine, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants:
Site
sur l’église romane : http://cydroine.free.fr.
Site de la mairie : http://perso.wanadoo.fr/mairie.laroche/.
Site de la commune : http://larochesaintcydroine.jimdo.com/.
Page atlas roman : http://atlas-roman.blogspot.nl/2015/08/laroche-saint-cydroine-eglise-saint-cydroine.html.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Cydroine_de_Laroche-Saint-Cydroine.
Page icaonna avec diaporama : http://www.yonne-89.net/diapoStCydr.htm.
Page petit patrimoine : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=89218_1.
Page terre de trésors : http://www.terredetresors.com/tresors/eglise_de_saint-cydroine.html.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Amé
E., Description archéologique de l’église
Saint-Cidroine, Journal de Sens, 1846.
- Delasselle C., Les églises romanes de l’Yonne,
Auxerre, 2003.
- El Saman Y., L’Eglise Romane de Saint-Cydroine,
Bulletin de la Société des fouilles archéologiques
et des Monuments Historiques de l’Yonne, 1992.
- Hohl C., Eglises romanes de l’Yonne, Auxerre, 1978.
- Moreau A., Eglises de l’Yonne, Nouvelles Editions
Latines.
- Petit V., L’église de Saint-Cydroine, Annuaire
de l’Yonne, 1853.
- Quantin M., Répertoire Historique du département
de l’Yonne, 1868.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Vallery-Radot J., L’église de Saint-Cydroine,
Congrès archéologique de France, 1958.
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