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Mars-sur-Allier

 

Edifice
Eglise Saint-Julien, ancienne priorale
Situation
Centre village, 58240 (Nièvre)
Parties Romanes
Entièrement : nef, transept, clocher, chœur et abside
Décoration Tympan, chapiteaux, modillons, baies du clocher, linteau du portail sud
Datation
Deuxième quart du 12e siècle

 

 

Introduction - Historique - Description - Visite

 

Introduction

Le petit village Nivernais aux confins du Bourbonnais possède une église romane tout à fait exceptionnelle, par son architecture remarquable ainsi que par son décor sculpté. C'est le seul vestige d'un prieuré clunisien dépendant de l'abbaye de Souvigny (Allier). Le portail de la façade est très intéressant avec son tympan du milieu du 12e siècle, se composant de deux registres superposés. Au-dessus d'une tête de monstre vomissant des rinceaux, l'artiste local a sculpté un Christ bénissant dans une mandorle, entouré des symboles des évangélistes et de six apôtres, le tout d'un style singulier. Le plan de l'église dessine une nef de trois travées à collatéraux, un transept non saillant et une vaste abside au chevet heptagonal curieux. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux reposant sur des piliers ronds par l'intermédiaire de pilastres, qui rappellent les piliers lointains de Tournus et quelques églises des pays de la Loire. La croisée est supportée par des piliers de section carrée à demi-colonnes par d'étranges demi-arcs. La travée de chœur en berceau brisé précède la grande abside, dont les dispositions sont rares, décorée d'arcatures et de baies. Les chapiteaux de la croisée et l'abside méritent l'attention par leurs sculptures aux feuillages stylisés, animaux fantastiques affrontés, têtes de monstres, serpents et dessins géométriques. A l'extérieur de l'église on pourra admirer des modillons sculptés d'animaux et surtout le haut clocher dominant l'ensemble avec ses baies géminées richement décorées. Enfin, le linteau du petit portail latéral présente une belle rosace.

 

Photo de atlas-roman
Le tympan

 

 

Historique

L’église occupe peut-être le site d’un sanctuaire gaulois mais en fait on ne sait pas grand-chose sur les origines de Mars. L’existence d’un monastère d’hommes y est déjà attestée en 887. Il dépendait probablement de l’abbaye de La Charité. En 1097, une bulle du pape Urbain II confirme que le site passe sous la dépendance de Souvigny et devient alors prieuré clunisien. C’est au cours du 12e siècle que l’église actuelle a été construite. Mars passe aux mains du duc de Nevers en 1686. L’église a été vendue à des particuliers à la Révolution. Plus tard elle fut donnée à la commune et devint église paroissiale. Il ne reste rien des bâtiments du prieuré. Une restauration importante eut lieu en 1859. L’église fut classée Monument Historique en 1886.

 

Extérieur

 

 

Description

L’église est romane dans son ensemble et d’aspect homogène, même si elle fut probablement construite en deux campagnes au 12e siècle puis fortement restaurée au 19e siècle. Son plan est presque rectangulaire avec une nef de trois travées avec bas-côtés, un transept non saillant sous clocher et un chœur avec une ample abside enveloppante à cinq pans. La construction est d’aspect soigné avec des parties en petit et en moyen appareil régulier. La nef daterait du deuxième quart du 12e siècle, tandis que l’agrandissement du chœur et la construction du clocher se situent probablement dans la deuxième moitié du 12e siècle. La sacristie au nord du chœur est tardive.

Chevet et clocher

 

L’extérieur de l’église ne manque pas d’intérêt. Les murs de la nef sont assez sobres, avec des contreforts plats et de petites baies au linteau monolithe. Le portail sud de la nef présente un linteau en bâtière sculpté d’une belle marguerite de Bourgogne sous une voussure au cordon de dentelures. Le clocher central présente deux étages joliment décorés avec des baies géminées à colonnettes, chapiteaux et archivoltes billetées et des corniches à modillons. Le chevet joliment décoré présente une double corniche à modillons, témoignant de l’intégration d’une abside d’une première campagne dans un grand chevet pentagonal. Deux contreforts-colonnes à chapiteaux bordent un triplet de baies, dont celle au centre est décorée d’une archivolte à billettes. Les autres baies du chevet ont été refaites ultérieurement. Une corniche décorée de modillons et de dents de scie souligne les toits du chevet, du transept et de la nef. Les modillons ont été restaurés au 19e siècle mais conservent encore un riche bestiaire sculpté : oiseaux, scorpions, lézards, taureaux, tortues, chouettes, aigles, vaches, moutons, chèvres, grenouilles ainsi que des têtes humaines et animales.

 

Images de l'extérieur :
Façade
Chevet
Face sud
Face nord
Portail sud
Clocher
Baies géminées
Abside
Modillons du chevet
Modillons
Modillons
Modillon

Le portail de la façade ouest s’ouvre dans un avant-corps rectangulaire avec une corniche à modillons. Son tympan encadré par trois voussures est une belle sculpture de facture naïve attribuée au milieu du 12e siècle. Il se compose de deux registres superposés et conserve quelques traces de polychromie. Sur le registre inférieur, le Christ en Majesté dans une mandorle est entouré des symboles des quatre Evangélistes et de six apôtres. Le Christ est nimbé d’une simple croix, bénissant de sa main droite et portant le livre de sa main gauche. Les évangélistes sont ailés et auréolés. Des apôtres, dont les têtes sont amplifiées et penchées, on reconnaît saint Pierre avec ses clefs, à gauche, et saint Paul à droite, chauve et portant un phylactère. Sur le registre supérieur est sculptée une tête de monstre crachant des rinceaux de feuillages se terminant en palmettes. Les piédroits du portail se composent de quatre colonnes et de deux pilastres cannelés dont les chapiteaux restaurés sont sculptés de feuilles d’eau, de têtes monstrueuses et d’entrelacs géométriques.

 

Le portail ouest :
Ensemble
Tympan
Apôtres
Saint Paul
Le Christ
Tête de monstre crachant
Chapiteaux
Chapiteaux

L’intérieur de l’église est original. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux, reposant sur quatre piliers ronds appareillés, par l’intermédiaire de grandes arcades brisées et de courts pilastres recevant les arcs doubleaux. Dans la façade, où se trouve la seule baie éclairant directement la nef, les arcades sont reçues par deux colonnes engagées sur culots. Les bas-côtés étroits sont couverts par des berceaux (en trois-quarts de rond) qui surmontent des murs-diaphragmes situés au-dessus des doubleaux brisés et des colonnes engagées des murs. Le transept s’annonce comme une quatrième travée de la nef mais se distingue par ses piliers et son voûtement composite. Le berceau de la croisée est supporté par deux grands demi-arcs, reliant les piliers carrés à colonnes engagées situés à l’ouest de la croisée à l’arc triomphal du chœur. Les croisillons sont voûtés en demi-berceaux également contrebutant le clocher central. Le chœur et l’abside englobent toute la largeur du transept. La courte travée droite est voûtée en berceau brisé sur deux arcs doubleaux retombant sur des colonnes engagées. L’ample abside en cul-de-four présente un cordon dentelé au-dessus de trois baies centrales à moulures et colonnettes. Sur les côtés, deux arcatures sur colonnettes (simples, doubles ou octogonales) encadrent d’autres baies plus tardives.

 

Intérieur
Ensemble
Voûtes
Arcades
Piliers ronds
Bas-côté
Bas-côté
Pilier carré
Transept
Voûtes
Abside
Arcature
Baies

Les chapiteaux forment un ensemble sculpté modeste où dominent les décors végétaux et les têtes de monstres. L’intérieur compte 30 chapiteaux mais ceux des piliers et colonnes de la nef sont épannelés. Seul celui au mur ouest du bas-côté nord présente un réel intérêt avec ses têtes de monstres vomissant des rinceaux, reprenant ainsi le thème du tympan. Les colonnes des piliers de croisée présentent huit chapiteaux sculptés d’autres têtes vomissant, de serpents ainsi que des décors végétaux (feuilles d’eau, entrelacs) ou géométriques (losanges). Les chapiteaux des colonnes de l’abside sont les plus intéressants. On y découvre des têtes dans le feuillage, des lions affrontés dont les têtes et les pattes se rejoignent, des monstres vomissant des rinceaux de feuillages se terminant par des pommes de pin, ainsi que des fruits et feuillages.

 

Les chapiteaux:
Têtes vomissant
Tête et rinceaux
Têtes vomissant
Décor végétal
Serpents et têtes
Losanges
Feuillages et têtes
Lions affrontés
Monstres vomissant
Fruits
Feuillage
Feuilles

 

Visite

L'église est ouverte toute l'année.

Pour en savoir plus sur Mars-sur-Allier, vous pouvez visiter les sites Internet suivants :

Site du village : http://www.marssurallier.fr/.
Site de l'Office de Tourisme : http://saintpierremagnycours-tourisme.jimdo.com/.
Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/marssurallier/marssurallier.htm.
Page sites clunisiens : http://www.sitesclunisiens.org/article.php?sid=151.
Page atlas roman : http://atlas-roman.blogspot.nl/2014/11/mars-sur-allier-eglise-saint-julien-58.html.
Page wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Julien_de_Mars-sur-Allier.
Page emonnier : http://emonnier48.perso.sfr.fr/Bourgogne/Nievre/Arrondissement%20de%20Nevers/Canton%20de%20Saint%20Pierre/mars.htm.
Page blog Romaanse kunst en architectuur : https://romaans.blogspot.com/2018/07/eglise-saint-julien-te-mars-sur-allier.html.

Vous pouvez également consulter les références suivantes :

- Anfray M., L'architecture religieuse du Nivernais au Moyen Age: les églises romanes, Paris, 1951.
- Colombet A., Une curieuse église romane nivernaise: Mars-sur-Allier, Pays de Bourgogne, 1985.
- Crosnier A.-J., L'église de Mars-sur-Allier, Bulletin de la Société Nivernaise.
- Dupont J., Nivernais-Bourbonnais Roman, Zodiaque, 1976.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.

- Soultrait G. De, Répertoire archéologique de la Nièvre, Paris, 1875.

 


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