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Issy-l'Evêque
Edifice |
Eglise
Saint-Jacques-le-Majeur |
Situation |
Centre
village, 71760 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nefs, clocher, abside et absidioles |
Décoration |
Chapiteaux
sculptés, arcatures de l'abside, baies et modillons du
clocher |
Datation |
Vers
1110-1130 |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Le bourg d’Issy-l’Evêque
nous propose une belle église romane dont le style typiquement
bourguignon marque les influences diverses de la région entre
Cluny, Autun et
le Brionnais. L’église,
située au cœur d’une ancienne place forte, était
la propriété personnelle de l’évêque
d’Autun depuis l’époque
carolingienne. L’édifice date en majeure partie de
la première moitié du 12e siècle. Le plan présente
une longue nef de six travées à bas-côtés,
culminant sur l’abside et sur deux absidioles sans transept
intermédiaire. La nef est entièrement voûtée
d’arêtes sur doubleaux et fait partie du groupe architectural
de Vézelay et d’Anzy-le-Duc.
Elle s’élève sur deux étages avec piliers
cruciformes à colonnes engagées et fenêtres
hautes. Elément rare en Bourgogne du Sud, les arcs soulignant
la voûte et les grandes arcades de la partie occidentale présentent
des profils brisés, marquant l’influence de Cluny.
Cela indique que la partie orientale est légèrement
plus ancienne, ce qui est confirmé par la sculpture plus
archaïque des chapiteaux. Le style des chapiteaux, décorés
de figures humaines et animales simples et de feuillages, est proche
des sculptures d’Autun, du Brionnais
et du Charolais. Les lions et les
masques d’animaux à têtes humaines paraissent
des reproductions d’Anzy. L’abside
est décorée d’arcatures sur colonnettes, de
pilastres cannelés et d’une fresque gothique restaurée
du Christ en Majesté. Comme à Pontaubert,
église du même groupe, le clocher à baies géminées
s’élève en façade sur la première
travée de la nef. Le portail de l’église, sous
le porche moderne, est déjà de style gothique. L’église
est encore entourée des vestiges des remparts et de la porte
de l’ancienne ville fortifiée, englobés dans
les maisons anciennes du bourg.
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Photo de Thierry Cornier |
Façade
de l'église |
Historique
Villa
Issiacus était déjà une villa gallo-romaine.
Place forte importante depuis le Haut Moyen-âge, bien que
seulement mentionnée en 1255, elle était rattachée
à l’évêché d’Autun.
L’église paroissiale fut construite en plusieurs étapes,
au 12e siècle, au centre du bourg médiéval.
Elle était la propriété personnelle de l’évêque
d’Autun. Remarquablement bien conservée
au cours des siècles, l’église fut restaurée
au 19e siècle : les fresques de l’abside ont été
restaurées en 1872 et le sol de l’édifice fut
refait en 1878. L’église fut classée Monument
Historique en 1912. La flèche du clocher et le porche furent
refaits en 1945 et le maître-autel date de 1968.
Description
L’église
présente un plan basilical sans transept,
se composant d’une nef de six travées avec bas-côtés
et d’une abside entre deux absidioles à l’est.
La construction en granit rose et en grès, remontant en majeure
partie à la première moitié du 12e siècle,
marque plusieurs étapes qui se distinguent
dans le décor et l’emploi de l’arc brisé.
Les absides et les trois dernières travées de la nef
sont les parties les plus anciennes, construites vers 1110-1115.
Les travées occidentales et la façade furent construites
durant les années 1120-1130. Enfin, le clocher, qui surmonte
la première travée de la nef, fut achevé probablement
à la fin du 12e siècle. La sacristie au sud et le
porche ouest furent ajoutés tardivement.
A l’extérieur
de l’église, les deux niveaux de la nef sont rythmées
de baies et de contreforts. La façade, percée de baies
et flanquée de contreforts, est dominée par le clocher
à deux étages. Son beffroi est ajouré de baies
géminées avec colonnettes et chapiteaux à crochets
de facture tardive. Des modillons sculptés de têtes
soulignent la corniche de la flèche moderne. Le portail
ouest sous le porche, de facture gothique, est dépourvu de
tympan et de colonnes, mais conserve des voussures et des piédroits
moulurés avec impostes. Un petit porche charpenté
se trouve sur le flanc nord de la nef. Le chevet
se compose de trois absides, dépourvues de décor,
sous une baie dans le pignon du chœur.
Extérieur
de l'église :
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Chevet |
Absides |
Bas-côté |
Portail |
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Clocher |
Baie géminée |
Colonnettes |
Modillon |
L’intérieur
de l’église est un bel ensemble roman bien conservé.
La nef s’élève sur deux étages
: celui des grandes arcades à double rouleau et celui des
fenêtres hautes. Ses six travées sont voûtées
d’arêtes sur doubleaux brisés à double
rouleau. Les piliers cruciformes sont flanqués de colonnes
engagées sur trois faces et de pilastres sur les faces supportant
les doubleaux des voûtes d’arêtes des bas-côtés.
On remarque un changement de style entre les troisième et
quatrième travées : dans les travées orientales,
les grandes arcades et les arcs doubleaux des bas-côtés
sont en plein cintre, tandis qu’ils sont de profil brisé
dans les travées occidentales. Avec le décor des chapiteaux,
ceci a permis de dater les étapes de la construction. L’abside
et les absidioles sont les parties les plus anciennes de l’église.
Les absidioles sont dépourvues de décor, comme à
l’extérieur. Dans l’abside centrale,
cinq arcatures entourant trois baies, et deux arcatures plus petites,
sont portées par six colonnettes. Deux pilastres cannelés
plus hauts, sur les flancs, complètent ce décor roman.
La fresque de l’abside montre le Christ en
Majesté et les quatre Evangélistes. Totalement restaurée
au 19e siècle, elle est de conception gothique, peut-être
sur des bases romanes. Une armoire du 15e siècle et une fresque
de l’Annonciation sont à voir à gauche dans
l’abside. D’autres fresques se trouvent dans l’absidiole
sud.
Intérieur
de l'église :
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Nef |
Elévation |
Voûte |
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Bas-côté
nord |
Bas-côté
sud |
Abside |
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Arcatures |
Fresque |
Absidiole |
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Examinons enfin
l’ensemble des chapiteaux. La quarantaine
de chapiteaux aux figures humaines, animales et végétales
peut être divisée en deux groupes distincts. Les chapiteaux
des dernières travées et surtout ceux des arcatures
de l’abside, montrent l’influence incontestable des
chapiteaux de la nef d’Anzy, de Gourdon
et de l’abside de la cathédrale d’Autun.
On y trouve des masques d’animaux, des têtes humaines,
des lions affrontés, des oiseaux, et un décor végétal
se composant de feuillages de type corinthien, de feuilles d’acanthes
ou d’entrelacs. Deux chapiteaux montrent le thème particulièrement
répandu de têtes humaines entre des masques d’animaux
; un autre celui d’animaux affrontés, probablement
des lions, entre des têtes humaines. Dans les premières
travées de la nef, les chapiteaux beaucoup plus simples et
plus tardifs sont sculptés de feuillages, de palmes stylisées
et de volutes, ou même dépourvus de décor. Les
chapiteaux étaient peints à l’origine.
Chapiteaux :
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Lons
et têtes d'hommes |
Têtes
et masques d’animaux |
Têtes
et masques d’animaux |
Décor
végétal |
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Décor
végétal |
Feuillages |
Chapiteau
de pilastre |
Chapiteaux
de l'abside |
Visite
L'église
est ouverte à la visite.
Pour en savoir
plus sur Issy-l'Evêque, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants :
Site de la
Mairie : http://issyleveque.fr/.
Site personnel : http://chrispo.pagesperso-orange.fr/.
Page de photos : http://photos.eglises.perso.sfr.fr/Bourgogne/71/IssyEveque/stjacques.htm.
Remerciements
: les photos de la page sont de Cees
van Halderen et de Thierry Cornier.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
-
Magnien E., Les églises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, 1968.
- Oursel
R. et A.-M., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais,
Cluny et sa région, Mâcon, 1956.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
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