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Châteauneuf
Edifice |
Eglise
Saint-Pierre-et-Saint-Paul |
Situation |
Centre
village, 71740 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, transept, clocher, chœur, abside et absidioles |
Décoration |
Linteau
du portail sud, chapiteaux, corbeaux, arcatures de la coupole
et de l'abside, pilastres sculptés, décor du clocher,
modillons |
Datation |
Milieu
du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Châteauneuf
possède l’une des plus belles églises romanes
du Brionnais, composant un tableau
charmant avec le château à côté, dont
elle dépendait à l’origine. C’est une
église d’un roman tardif et très expressif,
remontant au milieu du 12e siècle, mais remaniée au
15e siècle puis bien restaurée au 19e siècle.
L’architecture développée et le décor
abondant de l’église, comme à Semur-en-Brionnais,
illustrent le point culminant de l’art roman de la région.
Le chevet est d’une belle composition, avec son haut clocher
à baies décorées et pyramide en pierre, entouré
des pignons du transept et du chœur. L’élévation
élancée de l’église permet d’ouvrir
des fenêtres hautes pénétrant dans les voûtes
en berceau brisé de la nef. Les piliers quadrangulaires de
la nef possèdent des chapiteaux retouchés au 15e siècle.
La coupole-lanterne octogonale de la croisée, avec ses arcatures
sur pilastres cannelés, est d’un très bel effet.
On remarque la qualité du décor dans beaucoup de détails
de l’édifice, comme les arcatures à pilastres
sculptés de l’abside, les baies à colonnettes
à l’intérieur comme à l’extérieur,
les colonnes-contreforts des absidioles, les modillons sculptés.
En outre, il y a deux portails romans à chapiteaux, et un
linteau sculpté d’un registre archaïque des douze
apôtres qui rappellent le tympan vieux de Charlieu.
De l'autre côté du pont ancien sur le Sornin, on peut
ensuite visiter l'ancienne église romane du cimetière
de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf.
Historique
Un ancien castrum
existait sur la colline de Châteuneuf depuis l’époque
carolingienne. La forteresse appartenait au fief des Le Blanc à
la fin du 10e siècle. L’église paroissiale,
qui se trouvait à l’intérieur des murs du château,
est mentionnée en 1096. Elle a été reconstruite
au milieu du 12e siècle. L’église était
à la collation du chapitre Saint Paul de Lyon
et dépendait du diocèse de Mâcon
et de l’archiprêtré de Beaujeu.
Le bourg, devenu châtellenie royale du bailliage de Mâcon
en 1181, aurait reçu Saint-Louis dans une salle de justice
derrière l’église, en 1248. A la fin de la Guerre
de Cent Ans, des ravages faits par les armagnacs (1420) et par les
écorcheurs (1445) incendient l’église et entament
la destruction de l’ancien château. L’intérieur
de l’église fut restauré en 1463, date gravée
sur un pilier de la nef. Le Château du Banchet ou Château
de la Magdeleine est enfin reconstruit au 16e siècle par
le marquis de Ragny. L’église a été sévèrement
restaurée de 1849 à 1866 par Millet, élève
de Viollet-le-Duc, et classée Monument Historique en 1862.
Description
L’église
est d’un style roman tardif particulièrement homogène.
La construction date du milieu du 12e siècle, peut-être
déjà des années 1130-1140. Elle bénéfice
du grand art de bâtir en Brionnais
à l’époque et de l’influence de Cluny.
Des remaniements au 15e siècle et au 19e siècle ont
changé le décor, surtout les chapiteaux, mais ont
respecté le gros-œuvre roman. Le plan
classique comporte une nef de trois travées avec bas-côtés,
un transept bas et non-saillant, une travée de chœur
avec bas-côtés et une abside entre deux absidioles.
La sacristie au nord du transept est postérieure.
Extérieur
:
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Baie de la
façade |
Clocher |
Baie géminée |
Absides |
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Décor
sculpté |
Modillons |
Modillon |
Baie de l'abside |
La façade,
le clocher et le chevet sont d’aspect monumental. La façade,
qui pourrait remonter en partie au 11e siècle, possède
un portail et trois baies entre quatre contreforts. La haute baie
dans le pignon central est couvert par un gâble avec deux
pilastres cannelés et deux colonnettes. L’élévation
latérale montre l’étagement de la nef et les
oculi dans les pignons du transept plus bas. Le clocher
sur le transept possède un très beau beffroi décoré
de deux étages, sous une pyramide en pierre à quatre
faces avec des lucarnes. Le premier étage s’ouvre par
des baies sous un gâble avec voussure décorée
de perles. L’étage supérieur a des baies géminées
avec colonnettes et chapiteaux entre des pilastres décorés.
Le chevet se compose de trois absides sous le pignon
du chœur. L’abside centrale possède une baie avec
colonnettes et les absidioles ont une colonne-contrefort avec chapiteau
au décor de feuillages. Les modillons du
chevet sont sculptés de belles figures fantastiques représentant
des têtes grimaçantes et des animaux.
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Sculptures du
linteau du portail sud |
L’église
conserve deux portails romans d’un style
roman plus archaïque que le reste de l’édifice.
Le portail de la façade ouest a un grand tympan nu entouré
de voussures. Ses quatre colonnes ont des chapiteaux sculptés
où on remarque un aigle aux ailes déployées,
à gauche, et un atlante portant le ciel, à droite.
Le petit portail sud de la nef est plus remarquable. Son linteau,
sous un tympan disparu, présente les douze apôtres
dans des petites arcades. Saint-Pierre porte la clef au milieu.
Ayant peu de relief, il s’agit probablement d’un réemploi
du 11e siècle. Les deux chapiteaux historiés sont
sculptés d’évêques ou d’abbés
et les deux corbeaux de têtes et de monstres.
Les portails romans
:
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Portail
ouest |
Chapiteau :
aigle |
Chapiteau :
personnages |
Portail sud |
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Linteau |
Chapiteau |
Chapiteau |
Corbeau |
L’intérieur
de l’église est haut et lumineux. La voûte en
berceau brisé sur doubleaux de la nef s’élève
au-dessus des fenêtres hautes, à pénétration
dans la voûte, dont les voussures décorées sont
portées par des colonnettes à chapiteaux. Ce deuxième
étage, délimité par des bandeaux décorés
de perles, surmonte les grandes arcades brisées à
double rouleau. Les piliers carrés sont cantonnés
de trois colonnes engagées et d’un pilastre du côté
des bas-côtés. Ceux-ci sont extrêmement étroits
et voûtés en berceau sur doubleaux brisés, également
à pénétration. Dans le mur ouest, la baie est
portée sur colonnettes à chapiteaux, comme à
l’extérieur. La sculpture des chapiteaux des piliers,
refaits deux fois au 15e siècle et au 19e siècle,
ne présente plus beaucoup d’intérêt.
La croisée du transept possède une
belle coupole-lanterne octogonale, avec baies entre arcatures sur
pilastres cannelés et chapiteaux, comme à Semur.
Il surmonte quatre arcs brisés à double rouleau, restaurés,
et des piliers cruciformes avec colonnes engagées. Les croisillons
très courts sont voûtés en berceau. La travée
de chœur voûté en berceau brisé
communique avec ses bas-côtés voûtés d’arêtes
par des grandes arcades brisées. L’abside
centrale conserve trois baies dans cinq arcatures avec deux pilastres
décorés, quatre colonnettes, des chapiteaux et un
bandeau à perles.
Intérieur
:
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Nef |
Transept |
Coupole |
Arcatures |
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Bas-côté |
Bas-côté |
Baie |
Baie |
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Arcatures |
Pilastres |
Chapiteau |
Colonne |
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Modillons sculptés
du chevet |
Visite
Pour en savoir
plus sur Châteauneuf, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants:
Site du village
et de son voisin Saint-Maurice [indisponible] : http://www.chateauneuf.new.fr/.
Page
et photos : http://www.edelo.net/roman/images/brionnais/chateauneuf/photos.htm.
Article
Via Lucis : http://vialucispress.wordpress.com/2013/08/14/eglise-saint-paul-de-chateauneuf-dennis-aubrey/.
Page
Lieux Sacrés : http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/chateauneuf__71_saone_et_loire_/index.html.
Remerciements
: les photos de la page sont de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Edson Armi
C., An Eleventh-Century Sculptor at Châteauneuf and the
Masonry Context of Portal Design.
- Nicolas H., Eglises Romanes du Brionnais, La Taillanderie,
2000.
- Oursel R., Les Eglises Romanes de l’Autunois et du Brionnais,
Cluny et sa région, Protat, 1956.
- Schneiter L., Le Brionnais, Eglises Romanes, 1967.
- Thiollier F., L’Art Roman à Charlieu et en Brionnais,
Montbrison, 1892.
- Virey J., Paray-le-Monial et les Eglises du Brionnais,
Petites monographies des grands édifices de la France, 1926.
- Collectif, Paray-le Monial, Brionnais-Charolais, Le renouveau
des études romanes, IIe colloque scientifique international
de Paray-le-Monial, 2000.
- Les Chemins du Roman, Guide des 30 Eglises romanes du Brionnais,
par le C.E.P.
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