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Champvoux
Edifice |
Eglise
Saint-Pierre, ancienne priorale |
Situation |
Centre
village, 58400 (Nièvre) |
Parties
Romanes |
Transept,
chœur, abside, absidioles, portail et ruines de la nef |
Décoration |
Bas-reliefs
et corbeaux du portail, chapiteaux de la nef et du chœur,
bases de colonnes |
Datation |
Fin
du 11e siècle (transept-chœur) et première
moitié du 12e siècle (nef) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Champvoux,
petit village près de La Charité,
possède une église romane partiellement en ruines.
Elle est le souvenir d’un ancien prieuré clunisien
fondé au 11e siècle dépendant de Souvigny
en Allier. Seuls le transept et le chœur sont encore debout,
tandis que la nef, détruite pendant les Guerres de Religion,
ne conserve que ses murs latéraux. L’édifice
date vraisemblablement de la fin du 11e et du début du 12e
siècle. L’intérieur présente une architecture
originale avec les arcs en plein cintre de la croisée, le
chœur élevé avec double arcade sur colonnes monolithes
et fenêtres hautes aujourd’hui murées, les voûtes
en berceau et les trois hautes absides. La sculpture est également
d’une qualité certaine. Les chapiteaux du chœur
montrent une décoration végétale soignée
avec des têtes d’angles et un joueur de flûte.
L’ancien portail ouest, qui donne accès à l’emplacement
de la nef, conserve un décor sculpté très mutilé
avec bas-reliefs représentant la Fuite en Egypte, dont le
style raffiné évoque la façade de La
Charité.
Historique
Les débuts
de l’histoire du prieuré de Campi Volti sont
mal connus. La paroisse du diocèse de Nevers
aurait été fondée en 1055 et on situe la fondation
d’un prieuré bénédictin également
au 11e siècle. Le prieuré devint clunisien à
la fin du 11e siècle et soumis à l’abbaye de
Souvigny. Cette possession
fut confirmée en 1100 par le pape Pascal II. La construction
de l’église romane se situe à cette époque.
Au 14e siècle, le prieuré est en déclin et
il n’avait plus que trois moines et un prieur. L’église
fut incendiée au 16e siècle pendant les Guerres de
Religion qui dévastèrent le Nivernais.
La nef et le clocher furent alors détruits ainsi que probablement
les bâtiments conventuels dont il ne reste rien. L’église
devint paroissiale à une époque inconnue et elle fut
remaniée au 17e siècle comme le montre une inscription
de 1668 dans l’abside. Un ouragan dévaste l’église
en 1851 qui se retrouve alors dans un état alarmant. Une
série de travaux intervint entre 1854 et 1878 pour la restaurer.
Le bâtiment fut définitivement sauvé d’une
démolition menaçante avec son classement comme Monument
Historique en 1897. D’autres restaurations interviennent en
1897 (toiture, clocher), 1914 (couvertures), 1930 (absides), 1931
(plancher de la coupole) et 1935 (murs de la nef). De nouvelles
restaurations sont prévues à partir de 2018 par l’Association
les amis de l’église.
Description
De l’église
romane seulement la moitié orientale a été
conservée, comprenant le chœur à trois absides
et le transept légèrement saillant. Cette partie remonte
vraisemblablement à la fin du 11e siècle et on peut
la rapprocher au premier chœur bénédictin de
La Charité. Le chevet
est remarquable avec ses trois hautes absides allongées.
Les murs aux petits moellons sont percés d’une seule
baie par abside et dépourvus de contreforts et de tout décor.
La baie de l’abside centrale est très grande mais bien
d’origine avec ses claveaux. La partie basse des murs montre
un appareil en opus spicatum. Les murs latéraux du chœur
sont percés de deux baies. Les pignons du transept, remaniés,
sont également percés de baies. Le clocher sur la
croisée a été reconstruit au 16e siècle
et remanié au 17e siècle.
Extérieur
et chevet :
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Flanc
sud |
Flanc nord
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Clocher |
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Absides |
Absides |
Mur latéral
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La nef
détruite aurait été complétée
pendant la première moitié du 12e siècle. A
l’origine, la nef comptait quatre travées voûtées,
sans éclairage direct (d’après Anfray),
avec des arcades sur piliers cruciformes et des bas-côtés
étroits voûtés en berceau sur doubleaux. On
n’en conserve que la partie basse des murs latéraux
et les vestiges du portail. Les murs latéraux en pierre de
taille conservent des traces de contreforts à l’extérieur
et de colonnes engagées à l’intérieur,
encore bien visibles sur la façade ouest. Dans la cour, la
façade murée du transept montre des arcades murées
et les vestiges de piliers avec colonnes engagées qui démarquaient
la croisée et la nef. Leurs chapiteaux assez simples sont
sculptés de rangs de petites feuilles creuses avec têtes
aux angles, de larges palmettes et d’une petite tête
d’homme. Les bases de colonnes ont reçu
un décor soigné de zigzag, de besants, de stries entre
boudins ou de torsades à baguettes.
Vestiges de la
nef :
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Ensemble |
Façade
intérieure |
Mur intérieur |
Bases de pilier |
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Base de colonne |
Feuilles et
têtes |
Feuilles |
Tête |
La partie
basse de l’ancien portail ouest de la nef,
dans un avant-corps, a été conservée. Les piédroits
gardent encore des sculptures mutilées du 12e siècle,
tandis que le tympan et les colonnettes ont disparu. Des bas-reliefs
mutilés surmontés de corbeaux sont encore visibles
sur les deux faces. A gauche, le relief présente deux personnages,
dont l’un brandit une épée, sur un fond échiqueté,
sous un corbeau avec un personnage disparu et un rinceau. A droite,
le relief représente la Fuite en Egypte sur fond de damier,
avec la Vierge à l’Enfant, l’âne et Joseph,
au-dessus d’un fragment mutilé représentant
une église. Le corbeau droit est sculpté d’une
large marguerite mutilée, avec une tête d’animal,
sous un joli décor végétal. La grille du portail
est du 17e siècle.
Décor du
portail :
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Portail |
Piédroit
gauche |
Piédroit
droit |
Corbeau
à rinceau |
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Rosace
et tête d'animal |
Personnages
dont l’un brandit une épée |
Fuite
en Egypte |
Fragment mutilé
d'une église |
'
L’intérieur
de la partie orientale présente une architecture assez monumentale.
Le transept a été fortement remanié
et ses voûtes ont été remplacées par
des planchers. Dans la croisée, on peut retrouver les trompes
déformées de la coupole disparue, au-dessus de quatre
arcs surhaussés en plein cintre. Les piliers sans chapiteaux
ont des impostes simples à motifs géométriques.
Les croisillons ne semblent jamais avoir eu des voûtes car
il n’y a pas de traces d'arrachement. Le chœur
est la partie la plus belle de l’édifice, avec sa travée
double aux doubles arcades qui communiquent avec ses bas-côtés.
Les trois vaisseaux sont voûtés en berceau menant vers
les absides dépouillées et un peu plus basses. Dans
le vaisseau central, des fenêtres hautes murées règnent
sous la voûte, deux de chaque côté. Les colonnes
monolithes des arcades portent deux chapiteaux
sculptés en ronde-bosse qui comptent parmi les plus anciens
du département. Trois rangs de décoration végétale
avec feuillages stylisées d’acanthes ou de palmettes
occupent la corbeille, avec des têtes humaines aux angles,
complétée par un joueur de flûte au sud et par
un grand veau au nord. Deux autres chapiteaux romans sont conservés
dans l’église, l’un en position renversée
sous un bénitier en fonte du 16e siècle, portant un
beau décor de fleurettes stylisées à pétales,
et l’autre supportant les fonts baptismaux. L’intérieur
est entièrement couvert par un enduit blanc moderne. Mentionnons
enfin la dalle funéraire de Pierre Desperezo et les armoiries
peintes sur la voûte de l’abside, tous deux du 17e siècle.
Intérieur
et chapiteaux du chœur :
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Colonnes |
Elévation |
Absidiole |
Absidiole |
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Têtes
humaines et joueur de flûte |
Têtes
humaines et veau |
Têtes
humaines et veau |
Fleurettes
stylisées (bénitier) |
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Têtes
humaines et joueur de flûte |
Visite
Visite : contactez
la mairie de Champvoux.
Pour en savoir
plus sur Champvoux, vous pouvez visiter les sites Internet suivants
:
Page atlas
roman : https://atlas-roman.blogspot.com/2017/11/champvoux-eglise-saint-pierre.html.
Page Gennièvre : http://gennievre.net/wiki/index.php/Champvoux_%C3%A9glise.
Page webcroqueur : http://www.web-croqueur.fr/eglise-de-champvoux/.
Page blog allemand : http://romanische-schaetze.blogspot.nl/2015/10/frankreich-champvoux-nievre-ehemalige.html.
Remerciements
: les photos de la page sont de Antoine Garnier.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Anfray M.,
L'architecture religieuse du Nivernais au Moyen Age: les églises
romanes, Paris, 1951.
- Bourasse J.-J., Esquisse archéologique des principales
églises du diocèse de Nevers, Nevers, 1844.
- Curzon H.
De, L'Église prieurale de Champvoux, Revue Archéologique,
1885.
- Dupont J., Nivernais-Bourbonnais Roman, Zodiaque, 1976.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Soultrait
G. De, Répertoire archéologique de la Nièvre,
Paris, 1875.
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