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Sémelay
Edifice |
Eglise
Saint-Pierre, ancienne priorale |
Situation |
Centre
village, 58360 (Nièvre) |
Parties
Romanes |
Nef,
transept, clocher, chœur, abside et absidioles |
Décoration |
40
chapiteaux, arcatures de l'abside, bases de colonnes et tailloirs
décorés, baies du clocher |
Datation |
Milieu
du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Sémelay
est une petite bourgade dans le sud du Morvan nivernais, entre Autun
et Decize, dont l'église
est un édifice roman très intéressant d'un
ancien prieuré clunisien. Elle a beaucoup de points communs
avec quelques églises de l'Autunois et du Brionnais,
dont Anzy-le-Duc et surtout Issy-l'Evêque.
Ces édifices ont une nef entièrement voûtée
d'arêtes, éclairée directement par des fenêtres
hautes, au-dessus de piliers cruciformes à colonnes engagées
et chapiteaux sculptés. Les arcades sont de profil brisé,
comme les doubleaux des voûtes, indiquant une datation assez
tardive dans le 12e siècle. Remarquons que la nef de Sémelay
est assez remaniée après l'effondrement de sa première
travée au 18e siècle ; la façade et les voûtes
ont du être refaites. Les autres parties sont moins altérées
et d'une harmonie agréable : le transept avec sa coupole
centrale et ses croisillons voûtés en berceau brisé
s'ouvrant sur les absidioles, la travée de chœur et
l'abside décorée de belles arcatures sur colonnettes.
Le clocher de la croisée d'un bon volume présente
un étage à baies géminées avec chapiteaux.
A l'intérieur on découvre de nombreux chapiteaux romans
composant l'un des meilleurs ensembles sculptés de la région.
Les décors végétaux ou géométriques,
avec animaux ou personnages fantastiques, sont comparables par exemple
aux sculptures de Commagny, mais aussi
aux ateliers de la Bourgogne du Sud. On y retrouve les thèmes
du péché originel, de la Luxure, du châtiment,
des atlantes ou des aigles. On admire encore d'autres sculptures
romanes aux tailloirs des chapiteaux et aux bases des colonnes.
Historique
L’église
occupe vraisemblablement le site d’une construction gallo-romaine
retrouvée par les fouilles et peut-être d’un
premier édifice chrétien. Un prieuré bénédictin
fut fondé vers le début du 11e siècle, probablement
par Hugues de Châtillon. L’église de
Simullai fut mentionnée comme possession de Cluny
en 1076 dans une bulle du pape Gregoire VII. Elle se situait
dans le diocèse d’Autun dont
l’église romane construite vers le milieu du 12e siècle
représente le style. Le prieuré se trouvait déjà
en déclin au 13e siècle puisqu’en 1263 il n’y
avait plus qu’un prieur et un moine et vers 1275 il fut soumis
au prieuré Saint-André de Luzy. Le prieuré
fut sécularisé au début du 15e siècle
et jusqu’à la Révolution l’église
fut desservie par un prêtre séculier et divisée
entre paroissiale (nef) et priorale (chœur). Un procès-verbal
de visite mentionne déjà en 1629que les voûtes
menacent ruine. Les voûtes de la nef ont probablement été
détruites au début du 18e siècle puis provisoirement
remplacées par un plafond de bois. Ensuite, la façade
et la première travée de la nef ont été
détruites en 1781 ou 1782. Une nouvelle façade fut
alors construite en 1782 réduisant la nef à trois
travées. Plusieurs restaurations interviennent au 19e siècle
: 1820 (murs, toitures), 1846 (couvertures des bas-côtés),
1862-1865 (couvertures, murs, flèche), 1870 (portail nord),
1877-1881 (grande campagne) et 1889-1890 (voutes d’arêtes
refaites). Entre-temps, un ouragan avait fait des dégâts
en 1861 et l’église avait été classé
Monument Historique en 1876. L’église est actuellement
paroissiale.
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Photo de André Baudry |
Ensemble extérieur |
Description
L’église
est entièrement d’un style roman bourguignon homogène.
Elle remonte probablement au milieu du 12e siècle, sans en
avoir des repères exacts. La construction est en moyen appareil
de granit. Le plan est classique avec une nef avec
bas-côtés, un transept légèrement saillant
sous clocher de croisée, deux absidioles sur les croisillons
et un chœur d’une travée avec abside. Depuis le
18e siècle il ne restent que trois des quatre travées
de la nef. La façade romane, qui avait un portail avec colonnettes
et voussures décorées, a été perdue.
Une sacristie flanque le chœur au nord. Il ne reste rien des
bâtiments du prieuré.
A l’extérieur,
la façade nue de 1782 présente un portail classique.
La tourelle au nord date de 1887-1890. Les bas-côtés
de la nef et les pignons du transept conservent des petites baies
romanes. Un petit portail au sud conserve un linteau en bâtière
sous un arc brisé. Le clocher de la croisée
présente un étage supérieur aux baies géminées
avec arc mouluré, colonnettes et chapiteaux, sculptés
de feuillages et entrelacs ou épannelés. Les baies
du chevet sont décorées de billettes (absidioles)
et de cordons de chevrons et de palmettes (abside).
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Ensemble |
Absidiole |
Nef |
Portail |
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Clocher |
Baie géminée |
Baie géminée |
Baie |
L’intérieur
de l’église est un ensemble homogène. Les trois
travées de la nef s’élèvent
sur deux étages, avec grandes arcades à double rouleau
sous des fenêtres hautes murées depuis le 19e siècle.
Les arcades, reposant sur des piliers cruciformes à colonnes
engagées, sont en plein cintre dans la première travée
et de profil brisé dans les travées suivantes. Les
voûtes d’arêtes ont été refaites
au 19e siècle, probablement sur le modèle des voûtes
romanes, dont on conserve vraisemblablement les doubleaux brisés.
Les bas-côtés sont également
voûtés d’arêtes sur doubleaux brisés,
dont la hauteur inégale et les supports divers de colonnes
engagées et de pilastres simples indiquent un changement
dans la construction. La croisée du transept
est voûtée par une coupole soulignée par un
cordon de billettes et supportée par quatre arcs brisés
à double rouleau. Les croisillons et la travée de
chœur sont voûtés en berceau brisé. De
petits passages en forme de portail dans un mur épais s’ouvrent
sur les bas-côtés. Le décor des absidioles remaniées
est simple, avec des baies uniques à colonnettes, mais le
chœur et l’abside conservent un décor
abondant. Les baies de la travée de chœur présentent
une frise d’oves et de perles et des vestiges de peintures.
Dans l’abside, s’ouvrant par un arc
sur colonnes engagées, des arcatures sur colonnettes entourent
trois baies aux colonnettes, le tout décoré de cannelures
en hélice, de fuseaux, de torsades, de perles et d’oves.
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Bas-côté |
Transept |
Piliers |
Colonne |
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Passage
berrichon |
Passage
berrichon |
Baie |
Fresques |
Les chapiteaux
de l’église méritent une attention particulière.
Une quarantaine de chapiteaux surmontent les piliers de la nef et
de la croisée ou les colonnes de l’abside. On y trouve
l’œuvre d’un atelier local avec un décor
végétal et géométrique, un bestiaire
fantastique et plusieurs personnages. Parmi les scènes historiées,
l’arc du chœur présente le Péché
originel, avec Eve offrant à Adam le fruit défendu
et le serpent infernal, et un dragon monstrueux opposant une femme
impudique. Les chapiteaux de l’abside présentent des
animaux fantastiques ou monstrueux, des feuillages et rosaces et
des personnages. Dans la nef, on rencontre la Luxure avec un démon
aux pieds griffus offrant un fruit à une femme aux serpents,
un châtiment avec personnages et entrelacs, des atlantes,
des aigles, ainsi que plusieurs chapiteaux avec personnages, dragons
et masques. Près de l’entrée, un chapiteau roman
converti en bénitier, sans doute provenant de la travée
détruite de la nef, est sculpté de deux aigles aux
ailes déployées. Le décor végétal
des autres chapiteaux est très varié : entrelacs,
feuillages, galons, entrelacs, rinceaux, palmettes, volutes, fruits,
tiges, palmiers ou acanthes. Le décor des tailloirs est également
intéressant avec motifs géométriques, billettes,
perles, chevrons, baguettes ou palmettes.
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Châtiment |
Atlantes |
Aigles
(bénitier) |
Aigle
(détail) |
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Serpents |
Aigles |
Masques et
entrelacs |
Masques et
entrelacs |
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Personnages |
Masques et
feuillages |
Feuillages
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Feuillages |
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Chapiteaux
abside |
Colonne
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Colonne |
Feuillages |
Enfin, les
bases de colonnes conservent également un
décor roman tout à fait remarquable avec sculptures
d’un démon dévorant, d’animaux fantastiques
ou de fleurons, chevrons, bâtons brisés, cannelures,
godrons, torsades perlées, entrelacs, rinceaux et palmettes.
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Démon |
Fleurons |
Chevrons |
Perles |
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Motifs |
Décor
végétal |
Feuilles |
Motifs |
Visite
Eglise ouverte
toute l’année.
Pour en savoir
plus sur Sémelay, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants:
Site du
village : http://semelay.free.fr/.
Page
Bourgogne médiévale : http://bourgognemedievale.com/departement-et-pays/nievre/pays-nivernais-morvan/semelay/.
Page
emonnier avec images de l'église : http://emonnier48.perso.sfr.fr/egliseromane/nievre/semelay/semelaystpierre.htm.
Page
gennièvre : http://www.gennievre.net/wiki/index.php?title=Semelay_%C3%A9glise&oldid=22826.
Page web-croqueur : http://www.web-croqueur.fr/eglise-de-semelay/.
Page blog églises : http://maj-photoseglises.blogspot.nl/2012/02/semelay-58-eglise-saint-pierre.html.
Remerciements
: les photos de la page sont en majeure partie de André Baudry.
Vous
pouvez également consulter les références suivantes
:
- Anfray M.,
L'architecture réligieuse du Nivernais au Moyen Age:
les églises romanes, Paris, 1951.
- Bonneau du Martray E., Semelay, église, prieuré
et paroisse aux diocèses d'Autun et de Nevers, notice historique,
avec développements sur le prieuré de Luzy, Autun,
1917.
- Dupont J., Nivernais Bourbonnais Roman, Zodiaque, 1976.
- Salet F., Saint-Pierre de Sémelay, Congrès
archéologique, Paris, 1967.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
- Soultrait
G. De, Répertoire archéologique de la Nièvre,
Paris, 1875.
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