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Druyes-les-Belles-Fontaines
Edifice |
Eglise
Saint-Romain |
Situation |
Centre
du bourg bas, 89560 (Yonne) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, transept, clocher et absides |
Décoration |
Décor
du portail, modillons, chapiteaux, bases de colonnes, deux lavabos
liturgiques |
Datation |
Milieu
du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Druyes, situé
aux limites du Nivernais et de la Puisaye, est l’un des plus
beaux villages du département de l’Yonne,
avec son imposant château féodal dominant les eaux
des sources et la belle église romane du bourg. Réputée
le lieu où saint Romain a fondé un monastère
au 6e siècle, l’église du 12e siècle
est parmi les plus purs exemples de l’art roman du département.
L’édifice de dimensions modestes est d’un équilibre
parfait et se compose d’une nef de trois travées à
bas-côtés, d’un transept non saillant et d’une
abside flanquée d’absidioles s’ouvrant directement
sur le transept. La nef, sans éclairage direct et voûtée
en berceau brisé, semble d’inspiration clunisienne,
ce qui est rare dans cette partie de la Bourgogne. Le beau clocher
à baies géminées domine la belle vue du chevet.
L’harmonie de l’ensemble roman est augmentée
par son joli décor sculpté. Le portail ouest, s’ouvrant
dans un avant-corps avec modillons sculptés, est un joyau
par ses chapiteaux aux animaux et entrelacs, ses têtes sculptées
et ses voussures richement décorées. Les chapiteaux
de la nef et des piliers de la croisée sont intéressants
également, avec leurs feuillages et animaux allégoriques,
comme les lavabos liturgiques des absidioles. Dans la partie haute
du bourg s’élève l’imposant château-fort
des comtes d’Auxerre et de Nevers, l’un des
plus importants spécimens de l’architecture militaire
de l’époque romane en Bourgogne, dont la galerie romane
à baies géminées domine le village.
Historique
Un monastère
aurait existé au bord des sources de Druyes depuis le 6e
siècle. Fondé vers 543 par le moine Romanus,
venu de Subiaco en Italie, sa mort vers 560 aurait causé
des pèlerinages vers le tombeau du saint, même si cela
se griffe sur des légendes assez tardives. En tout cas, Drogia
fut mentionné en 596 comme paroisse de l’évêché
d’Auxerre. Au 9e siècle,
le monastère fut abandonné à cause des invasions
normandes. Les moines se déplacent alors vers Andryes et
les reliques de saint Romain sont mises en sécurité
à Saint-Romain-le-Preux.
Un castrum des comtes de Nevers est mentionné
1031, époque alors de la fondation du château de Druyes,
sur la colline voisine des sources, plus facile à défendre.
Un incendie aurait détruit l’église de Druyes
à la fin du 11e siècle. L’église romane
actuelle fut érigée au milieu du 12e siècle,
à la même époque que la construction du château-fort
par Guillaume III de Nevers. Le château de Druyes,
appartenant alors à la famille des Courtenay, passe aux comtes
de Flandre puis aux ducs de Bourgogne au 14e siècle. Les
Guerres de Religion causent quelques dégâts à
l’église. Les reliques de saint Romain, retrouvées
en 1698, furent alors transférées à la chapelle
du château. Le château fut vendu à la Révolution
puis abandonné, mais l’église fut conservée
en bon état. Le cimetière entourant l’église
fut déplacé en 1856 et l’église a été
classée Monument Historique en 1888. La création de
l’Association des Amis du Château de Druyes en 1981
a renouvelé la mise en valeur des monuments du village.
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La belle église
depuis le château |
Description
L’église
est de dimensions modestes, mais de construction remarquablement
soignée et homogène, et en outre très bien
conservée. L’édifice est presque entièrement
roman, construit en petit et moyen appareil, à partir du
milieu du 12e siècle. Le plan de l’église
présente une nef de trois travées avec bas-côtés,
un transept non-saillant sous clocher, s’ouvrant directement
sur trois absides orientées. A l’époque gothique
ont été ajoutées la chapelle Notre-Dame-de-la-Pitié
au nord de la nef (14e siècle), la tour de défense
au sud-ouest (15e-16e siècle) et les grandes baies flamboyantes
des pignons rehaussés du transept. La sacristie derrière
l’abside principale est du 19e siècle.
L’extérieur
de l’église est beau surtout pour le chevet et la façade.
Les trois absides sont cantonnées de contreforts. Le clocher
central présente un niveau de baies géminées
avec doubles colonnettes et chapiteaux à crochets. Les murs
latéraux présentent des corniches à modillons
nus, un petit portail simple au nord et un ancien portail trilobé
muré au sud. La façade est d’aspect
monumental avec son portail ouvrant dans un avant-corps saillant,
son pignon et ses contreforts. La baie du pignon est décorée
de deux rangs de perles et de deux colonnettes à chapiteaux.
Deux oculi perlés s’ouvrent sur les bas-côtés.
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Ensemble |
Façade
et nef |
Chevet |
Absidiole |
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Clocher |
Baie géminée |
Nef |
Transept |
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Façade |
Baie |
Oculus |
Tour de défense |
Le portail
roman de la façade a reçu un décor roman raffiné.
Le tympan nu est entouré par des voussures décorées
de perles, d’entrelacs, d’étoiles et de pointes
de diamant. Les colonnes sont coiffées de quatre chapiteaux
sculptés d’un masque, d’entrelacs avec fruits,
de feuilles et d’animaux affrontés. Des têtes
sculptées surmontent les piédroits entre les colonnes.
Neuf modillons sculptés de masques humains et d’animaux
décorent la corniche de l’avant-corps.
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Colonnes |
Voussures |
Tête |
Modillons |
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Chapiteaux |
Entrelacs et
fruits |
Feuilles |
Animaux affrontés |
L’intérieur
de l’église est un ensemble homogène du roman
bourguignon tardif. La nef de trois travées
est aveugle, avec un seul étage d’arcades sous la voûte
en berceau brisé sur doubleaux. Les grandes arcades en plein
cintre et à double rouleau retombent sur des piliers carrés
cantonnés de quatre colonnes engagées avec chapiteaux.
Un cordon mouluré horizontal sépare les arcades et
la voûte. Les bas-côtés sont
voûtés d’arêtes sur doubleaux brisés
avec un simple pilastre avec imposte pour les murs latéraux.
Les baies sont encore en partie d’origine. Sur la troisième
travée nord, une chapelle gothique voûtée en
ogive conserve la chasse de reliques de St-Romain. Au-dessus de
l’arc s’ouvrant sur le transept sensiblement
plus bas on aperçoit un petit oculus perlé. La croisée
est voûtée d’une simple arête surmontant
quatre arcs brisés à double rouleau et supportée
par des piliers cruciformes à colonnes engagées. Les
croisillons sont voûtés en berceau brisé et
éclairés par de larges baies gothiques. Le transept
s’ouvre directement sur l’abside principale
et sur deux absidioles, toutes voûtées
en cul-de-four brisé et partiellement conservant leurs baies
romanes. Dans chaque absidiole on peut trouver une piscine ou lavabo
liturgique, décoré de motifs géométriques
ou de perles, remontant à l'époque de construction
et de facture originale.
Intérieur
de l'église :
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Ensemble |
Nef |
Elévation |
Arcade |
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Chœur |
Transept |
Transept |
Absidiole |
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Bas-côté
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Bas-côté |
Bas-côté |
Bas-côté |
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Pilier |
Bases de colonnes |
Lavabo |
Lavabo |
Les chapiteaux
de la nef et de la croisée forment un ensemble sculpté
important pour le nord de la Bourgogne. Au nombre de 28, les chapiteaux
sont sculptés de quelques scènes animaliers ou historiés
dans les zones orientales, et de décors végétaux
dans la nef, où on trouve des feuilles simples, dont certains
avec boules. Dans la croisée, une scène de combat,
semble représenter un chevalier et un sarrasin, également
identifiés comme l’histoire de Roland et le géant
Gilgamesh. Un autre chapiteau montre l’agneau accosté
d’un coq et d’un lion. Deux chapiteaux représentent
des lions affrontés, dont un où les lions dévorent
des proies. Enfin on trouve encore des têtes d’animaux,
des monstres vomissant des entrelacs et des monstres ailés.
Les bases de colonnes, de type attique, sont assez simples, avec
des griffes en forme de boules.
Chapiteaux sculptés
:
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Combat |
Agneau |
Lions affrontés
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Lions dévorant
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Monstres
ailés |
Monstres vomissant
entrelacs |
Têtes
d’animaux |
Feuilles et
boules |
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Chapiteaux de la nef |
Chapiteaux
de la nef |
Chapiteaux
de la nef |
Chapiteau des
parties hautes |
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Chapiteau de
la croisée : scène de combat |
A
voir aussi à Druyes :
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Visite
Eglise ouverte
tous les jours en saison.
Pour en savoir
plus sur Druyes, vous pouvez visiter les sites Internet suivants:
Site du village
: https://www.druyes.fr/.
Site de Druyes par Robert Némo : http://robert.nemo.pagesperso-orange.fr/.
Site du Château de Druyes : http://www.chateau-de-druyes.com/.
Page Bourgogne médiévale : http://bourgognemedievale.com/departement-et-pays/yonne/pays-puisaye-forterre/druyes-belles-fontaines/
.
Page du diocèse : https://www.yonne.catholique.fr/st-pierre-st-paul/presentation-de-la-paroisse/nos-eglises-1/l2019eglise-saint-romain-a-druyes-les-belles-fontaines.
Page art roman France : https://sites.google.com/site/artromanfrance/bourgogne/druyes-les-belles-fontaines-saint-romain.
Page photos flickr : https://www.flickr.com/photos/roger_joseph/sets/72157627374761578/.
Page de blog : http://prettypoun.centerblog.net/6587378-eglise-romane-de-druyes-les-belles-fontaines-yonne.
Page petit-patrimoine : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=89148_5.
Page photos-eglises : http://photos-eglises.fr/Bourgogne/89/Druyes/druyes.htm.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Delasselle
C., Les églises romanes de l’Yonne, Auxerre,
2003.
- Hohl C., Eglises romanes de l’Yonne, Auxerre, 1978.
- Moreau A., Eglises de l’Yonne, Nouvelles Editions
Latines.
- Nemo R., Eglise de Druyes, Yonne, Amis du Chateau
de Druyes.
- Nemo R. et Collette B., Chateau de Druyes, Yonne, Amis
du Chateau de Druyes, 1989.
- Oursel R., Bourgogne Romane, Zodiaque, La Nuit des temps,
1968.
- Quantin M., Répertoire Historique du département
de l’Yonne, 1868.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
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