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Bussy-le-Grand
Edifice |
Eglise
Saint-Antonin |
Situation |
Centre
village, 21150 (Côte-d'Or) |
Parties
Romanes |
Nef,
bas-côtés, transept et clocher |
Décoration |
24
chapiteaux sculptés |
Datation |
Deuxième
quart du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
La
belle église romane de Bussy-le-Grand en Auxois,
située à flanc de colline en face du fameux château
de Bussy-Rabutin, est intéressante pour son architecture
originale et pour la sculpture de ses chapiteaux. L’édifice
est daté du deuxième quart du 12e siècle, époque
où l'art roman bourguignon atteint son apogée. La
nef de trois travées voûtées en berceau brisé,
avec sa sobre façade ouest décorée par deux
arcatures, est sans doute la partie la plus intéressante
de l'édifice. Son élévation est remarquable
avec les grandes arcades en cintre brisé surmontées
de doubles baies obturées pendant une poutraison au 16e siècle.
Le transept voûté en coupole et berceaux supporte le
clocher roman à arcatures et baies géminées,
dont le troisième étage est moderne. Malgré
l’ajout tardif de chapelles et la reconstruction du chœur,
l’église conserve un bon équilibre, rehaussé
par la qualité des chapiteaux de la nef et de la croisée.
On peut reconnaitre l’influence de Saulieu
et de Moutiers-Saint-Jean sur les
sculptures montrant quelques scènes historiées et
un riche décor végétal très varié.
Le tout fait de l’église l’un des plus intéressants
édifices romans de la Côte-d'Or.
Historique
On ne sait
pas beaucoup sur les origines de cette église qui semble
toutefois avoir toujours eu une vocation paroissiale. C’est
possible qu’il y eût un premier sanctuaire au Haut Moyen-Âge,
sans en avoir des précisions. L’église romane
fut construite au deuxième quart du 12e siècle et
remaniée à plusieurs reprises du 16e au 19e siècle.
Elle a été classée Monument Historique en 1915.
Une importante campagne de restauration aura lieu de 1968 à
1976, sous la direction de monsieur Jouven, avec trois tranches
concernant les toitures, les intérieurs et la façade.
Description
Le style roman
de l’église, très homogène, le rattache
à l’art clunisien. Le plan d’origine
se composait de trois nefs de trois travées, d’un transept
non-saillant et d’un chœur avec trois absides. On peut
supposer une construction en deux campagnes romanes, de l’est
à l’ouest, s’achevant par les parties hautes
de la nef dont la construction est d’une technique assez évoluée.
Le gros-œuvre de l’ensemble a été conservé,
à l’exception du chevet, dont les trois absides ont
été remplacées par des chapelles aux 16e et
17e siècles et par la rotonde orientale au 19e siècle.
A l’intérieur, l’enduit a été refait,
tout en respectant l’apparence de l’enduit primitif.
L’extérieur
de l’église est sobre. La grande façade
d’aspect nu comporte deux niveaux de petites baies romanes.
Au centre du pignon, deux baies s’inscrivent dans une arcature
double avec pilastres cannelés et chapiteaux simples, sous
une troisième baie au sommet. Le portail occidental avec
son fronton triangulaire avait remplacé le portail roman
en 1780. Les murs de la nef ont été dénaturés
per l’agrandissement des baies au 17e siècle et par
le rehaussement des bas-côtés au 19e siècle.
Les toitures sont en laves et une large toiture unique couvre la
nef. Un porche du 19e siècle protège le petit portail
sud. Le transept et le chevet ne sont plus de facture romane à
cause de l’ajout des chapelles. Le clocher
de la croisée, à son tour, présente deux étages
romans sous un étage de beffroi du 19e siècle. Le
premier niveau présente cinq arcatures murales et le deuxième
des baies géminées avec voussures, pilastres cannelés
et colonnettes avec chapiteaux sculptés de simples feuilles
ou dessins plats.
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Ensemble |
Façade |
Baies |
Nef |
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Chevet |
Abside |
Clocher |
Baies |
L’intérieur
offre une architecture remarquable et bien conservée. La
haute nef est voûtée en berceau brisé
sur deux arcs doubleaux. L’élévation est à
deux niveaux avec piliers carrés aux colonnes engagées
sur trois faces, grandes arcades brisées à double
rouleau, et doubles fenêtres hautes par travée. Les
colonnes engagées du côté nef, coupées
dans leur partie basse par des cônes, montent jusqu’à
la naissance de la voûte. Les fenêtres hautes, à
pénétration dans la voûte, ont été
murées au 16e siècle quand des tirants de bois transversaux
ont été installés. Les bas-côtés
sont voûtés d’arêtes sur doubleaux brisés
reposant sur des pilastres à impostes simples. La partie
occidentale du bas-côté sud a été restituée
pendant la restauration. Dans la première travée,
la tribune en bois et la chapelle des fonts baptismaux au nord sont
du 16e siècle.
Le transept est sensiblement plus bas que la nef.
A la croisée, une coupole sur trompes surmonte un bandeau
supporté par des modillons. Quatre arcades brisées
à double rouleau reposent sur des piliers cruciformes avec
deux colonnes engagées à chapiteaux. Les courts croisillons
voûtés en berceau brisé ont été
remaniés par la construction des chapelles latérales.
Dans le bras sud on retrouve encore une baie romane et un arc brisé
vers l’absidiole disparue. La travée de chœur
est également voûtée en berceau brisé.
Ses murs, au-dessous d’un cordon, s’ouvrent sur les
chapelles latérales. Le cul-de-four de l’abside romane
a été ouvert en 1834-1840 pour construire la rotonde
octogonale où sont installées les stalles du 17e siècle
provenant des cordeliers d’Alise-Sainte-Reine.
Le mobilier du chœur comprend une piscine, des statues du 15e
siècle, des reliquaires du 17e siècle et un lutrin
du 18e siècle. Les chapelles construites autour du transept
et du chœur sont des 16e siècle (au nord) et 17e siècle
(au sud). La chapelle Saint-Joseph au nord du chœur présente
une voûte d’ogive, un ciborium flamboyant provenant
de Dijon et un portique de style Renaissance.
Au sud se trouvent la chapelle seigneuriale, la chapelle de la Sainte-Vierge
et la sacristie.
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Ensemble |
Nef |
Elévation |
Voûtes |
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Pilier |
Fenêtres
hautes |
Poutraison |
Tribune |
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Bas-côté nord |
Bas-côté
nord |
Bas-côté
sud |
Bas-côté
sud |
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Croisée |
Croisillon |
Coupole |
Chœur |
Les chapiteaux
de l’église constituent un ensemble intéressant
d’un atelier post-clunisien. La qualité des sculptures,
faisant penser à Saulieu et à
certaines sculptures de Saint-Seine-l’Abbaye,
on la doit sans doute à la proximité de l’abbaye
de Moutiers-Saint-Jean. Il y a
un ensemble de 24 chapiteaux, sur les piliers de la nef et de la
croisée du transept, dont certains ont été
mutilés à la Révolution. Six chapiteaux sont
historiés et les autres montrent un riche décor végétal
avec des feuillages stylisés aux variations de feuilles d’acanthe,
feuilles plates, volutes, palmettes, guirlandes, fruits, entrelacs,
perles ou chevrons. Dans le bas-côté sud
on trouve au premier pilier la Luxure, avec une femme aux
seins dévorés par des serpents, et le pêcheur
saisi par deux démons. Ensuite deux chapiteaux à décor
végétal et trois chapiteaux épannelés.
Dans le bas-côté nord, contre le mur
ouest, le chapiteau est sculpté d’un médaillon
avec rosaces bordées de perles entre deux masques. Sur le
deuxième pilier, un chapiteau très mutilé représente
probablement Daniel dans la fosse aux lions, avec le personnage
dans sa mandorle et les lions aux faces latérales. Les autres
chapiteaux sont des décors végétaux offrant
des fruits et trois types de feuilles à volutes. Les quatre
chapiteaux des parties hautes de la nef sont sculptés de
feuillages stylisés.
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Luxure |
Luxure
(détail) |
Feuillage |
Feuilles plates |
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Médaillon et masques |
Daniel dans
la fosse aux lions |
Feuilles et
fruits |
Feuilles et
volutes |
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Feuilles
et volutes |
Feuilles
et volutes |
Feuillage stylisé
(partie haute) |
Feuillage stylisé
(partie haute) |
Les
chapiteaux de la croisée sont les plus anciens et
les plus décorés de l’église. Huit chapiteaux
surmontent les piliers, dont six sont disposés en paires,
comme aux premiers ensembles de chapiteaux sculptés en Bourgogne
du Sud. Aux piliers est de la croisée, deux chapiteaux regardant
vers l’ouest montrent un personnage avec des lions, peut-être
une autre représentation de Daniel, tourmenté
par les lions au sud et entouré de lions au nord. A l’arc
de l’entrée du chœur, deux décors végétaux
au décor de palmettes se font face, avec au sud des pommes
de pin. Sur le pilier sud-ouest, des médaillons d’entrelacs
avec des lions se mordant la queue décorent les trois faces
du premier chapiteau, tandis que le deuxième présente
deux personnages dans les feuillages tissant une sorte tapisserie.
Le chapiteau lui faisant face au pilier nord-ouest, tronqué
par l’installation de la chaire au 18e siècle, garde
les vestiges d’une scène comparable. Le dernier chapiteau
est sculpté d’un médaillon décoré
de marguerites entre deux coquilles aux angles.
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Daniel tourmenté
par les lions |
Daniel entouré
de lions |
Pommes de pin
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Palmettes |
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Lions se mordant
la queue |
Médaillon
décoré de marguerites |
Personnages
tissant une tapisserie |
Chapiteau mutilé
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Visite
L’église
est ouverte à la visite.
Pour en savoir
plus sur Bussy-le-Grand, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants:
Page Bourgogne
médiévale : http://bourgognemedievale.com/departement-et-pays/cote-dor/pays-auxois-morvan-cote-dorient/bussy-le-grand/.
Page art roman France : https://sites.google.com/site/artromanfrance/bourgogne/bussy-le-grand-saint-antonin.
Page christal de saint Marc : http://www.christaldesaintmarc.com/l-eglise-de-bussy-le-grand-a46748096.
Page de blog allemand : http://romanische-schaetze.blogspot.nl/2015/09/frankreich-bussy-le-grand-cote-dor.html.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
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