|
Saint-Parize-le-Châtel
Edifice |
Eglise
Saint-Patrice, ancienne priorale |
Situation |
Centre
village, 58490 (Nièvre) |
Parties
Romanes |
Façade,
chœur, abside et crypte |
Décoration |
Chapiteaux
du portail et du chœur, six superbes chapiteaux de la crypte |
Datation |
Début
du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Ce village
Nivernais possède une église
remarquable surtout pour les chapiteaux surprenants de sa crypte
romane. L’église occupe le site d’un prieuré
qui aurait été fondé au 6e siècle par
Patricius, le saint patron dont les reliques ont été
conservées dans la crypte jusqu’à la Révolution.
L’édifice a été très remanié
vers 1875, quand la nef, les chapelles et le clocher ont été
entièrement reconstruits dans le style de l’époque.
Ne restent de l’époque romane que le chœur couvert
d’un berceau et la façade dont le portail est intéressant
pour son archivolte à frise de palmettes et ses chapiteaux
aux monstres. La merveille de la priorale est sans doute sa crypte
romane, probablement du début du 12e siècle, à
trois nefs et abside à l’est. Les voûtes d’arêtes
sont supportées par six piliers ronds dont les chapiteaux
sont des pièces formidables de la sculpture romane. On peut
y admirer des sujets animaliers et fantastiques chers aux sculpteurs
romans, exécutés dans un style original et avec beaucoup
de fantaisie : feuillages, lions, un acrobate, un sciapode, une
tortue, le cerf et le centaure, l’avare et le démon,
une sirène, un cuisinier diabolique, un porc jouant de la
harpe, un singe musicien ou des monstres vomissant des rinceaux
de feuillages. Ce monde énigmatique du symbolisme médiéval
enchantera le visiteur.
Historique
Selon la légende,
l’église occupe le site d’une abbaye fondée
au 6e siècle par Patricius ou saint Patrice, évangélisateur
du pays et disciple de saint Pourçain. Il aurait été
inhumé en 555 dans une première église, construite
sur le site d’un temple païen alors appelé Gentilico.
Un prieuré y est mentionné en 802 ainsi qu’un
hospice attenant aux eaux minérales. Il fut donné
à Nevers en 888 par Charles
le Gros. L’évêque Hugues IV donne
le village au chapitre de la cathédrale de Nevers
en 1113. C’est de cette époque que date la construction
de l’église romane partiellement conservée.
Sa crypte gardait les reliques de saint Patrice ou saint Parize,
jusqu’en 1793, quand elles furent dispersées. L’église,
vendue à la Révolution, fut rachetée par la
commune en 1817. La crypte a été classée Monument
Historique en 1862. L’église supérieure fut
en grande partie reconstruite de 1874 à 1878. L’accès
à la crypte fut refait en 1877.
|
|
Chapiteau et
sarcophage de la crypte |
Description
L’église
du début du 12e siècle, ou peut-être même
de la fin du 11e siècle, fut en grande partie reconstruite
au 19e siècle. Il ne reste de roman que la façade
et son portail, le chœur et l’abside, ainsi que la belle
crypte située sous le chœur. La nef de trois travées
et les chapelles formant transept sont modernes et sans attrait
particulier. Le clocher barlong, situé sur le chœur,
a également été remanié. Une sacristie
flanque le chœur au nord.
La façade
occidentale conserve sa structure romane. Le pignon présente
trois baies, la plus grande au centre avec des claveaux romans,
et des contreforts. Le portail s’ouvre dans
un avant-corps avec des demi-contreforts. Les voussures sont décorées
d’une belle frise de palmettes. Deux colonnes et deux colonnes
engagées soutiennent quatre chapiteaux sculptés, avec
de gauche à droite : deux têtes de monstres vomissant
des feuillages entrelacées terminés par des palmes,
des têtes, un monstre dévorant un personnage, et des
entrelacs.
Le chœur se compose de deux courtes travées
en berceau et d’une abside très remaniée en
cul-de-four. On y remarque l’arc triomphal à double
rouleau, reposant sur des colonnes engagées à chapiteaux,
et la forme outrepassée des arcs doubleaux des travées
avec deux baies. L’abside, à trois
pans à l’extérieur, présente une arcature
moderne et trois baies à l’intérieur. Des peintures
des 15e-16e siècles sont conservées à l’intérieur
de l’église.
Extérieur
de l'église :
|
|
|
|
|
Chevet |
Chevet |
Façade |
|
|
|
|
|
Portail |
Chapiteau |
Chapiteau |
|
La crypte
sous le chœur est la partie la plus intéressante et
la mieux conservée de l’édifice. Il s’agit
peut-être de la transformation d’une crypte plus ancienne
construite pour garder les reliques de saint Patrice. Son plan présente
trois nefs de quatre travées, dont la dernière est
en forme d’une abside enveloppante. Les voûtes d’arêtes
reposent sur deux rangées de trois piliers ronds, au centre
de l’espace, et sur douze colonnettes monolithes contre les
murs latéraux. Un banc maçonné à deux
niveaux soutient les colonnettes. Les colonnes centrales sont décorées
de bases à baguettes et de superbes chapiteaux, tandis que
les chapiteaux des colonnettes sont non décorés. Quatre
baies éclairent directement l’espace tandis que d’autres
baies ont été murées. L’accès
de la crypte se fait par deux escaliers modernes depuis le transept.
On conserve quelques sarcophages mérovingiens
et carolingiens dans la crypte, provenant du cimetière voisin
et de l’église, datant en partie du 6e siècle
et présentant des sculptures en méplat, ainsi qu’une
pierre tombale.
Intérieur
de l'église :
|
|
|
|
|
Abside |
Crypte |
Crypte |
Colonnes |
'
Les six chapiteaux
des colonnes de la crypte marquent l’intérêt
principal de l’église. Sculptés en ronde-bosse,
leurs thèmes aux personnages et animaux fantastiques sont
parmi les plus originaux du département. Ils représentent
les pêchés capitaux et les forces du mal (plus que
du bien) ainsi que des décors végétaux. Au
nord, le premier chapiteau depuis l’entrée représente
des volutes avec deux rosaces et deux des roues de chars à
six rayons. Le deuxième présente plusieurs scènes
fantastiques : l’avare barbu portant deux bourses attaqué
par un démon à queue de serpent, la sirène
à double queue de poisson, le cuisinier diabolique, un porc
(ou âne) jouant de la harpe, un singe musicien avec viole
et un grand serpent à crête. Le dernier chapiteau au
nord montre huit lions assis, affrontés, aux gueules vomissant
des liens qui s’entrelacent et se terminent par une palme.
Au sud, le premier chapiteau depuis l’entrée présente
d’autres personnages fantastiques : un acrobate en cerceau
flanqué d’un hibou perché, le sciapode barbu
s’abritant sous son pied, une tortue et le centaure sagittaire
casqué tuant un cerf. Ensuite, quatre têtes d’animaux
monstrueux vomissant des rinceaux de feuillages. Enfin, le dernier
chapiteau au sud est sculpté de feuilles d’acanthe
garnies aux angles de pommes de pin.
Les chapiteaux
de la crypte :
|
|
|
|
|
Acrobate |
Sciapode |
Centaure |
Cerf |
|
|
|
|
Avare et démon |
Sirène |
Cuisinier
diabolique |
Porc jouant
harpe |
|
|
|
|
Singe musicien
|
Volutes |
Monstres vomissant |
Lions assis |
|
|
La sirène
et le cuisinier diabolique |
Visite
Pour en savoir
plus sur Saint-Parize, vous pouvez visiter les sites Internet suivants:
Site du village
: http://www.saint-parize-le-chatel.fr/.
Page art-roman.net : http://www.art-roman.net/stparize/stparize.htm.
Page atlas roman : http://atlas-roman.blogspot.nl/2014/11/saint-parize-le-chatel-eglise-saint-Patrice.html.
Page sur l'église : http://olivier.pasteur.free.fr/Saintpa/saint-parize.html.
Page sur les chapiteaux : http://www.etudes-chapiteaux-romans.com/Saint-Parize-le-chatel.htm.
Page emonnier : http://emonnier48.perso.sfr.fr/Bourgogne/Nievre/Arrondissement%20de%20Nevers/Canton%20de%20Saint%20Pierre/stparize.htm.
Page blog Romaanse kunst en architectuur : https://romaans.blogspot.com/2018/07/eglise-saint-patrice-te-saint-parize-le.html.
Visite en 3D : http://www.viewat.org/?i=ca&id_pn=1332&pag=818&sec=pn.
Photos des chapiteaux :
http://philippepissier.canalblog.com/archives/eglise_saint_patrice__saint_parize_le_chatel_/index.html.
Remerciements
: les photos de la page sont de Thierry Cornier et de atlas-roman.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Anfray M.,
L'architecture religieuse du Nivernais au Moyen Age: les églises
romanes, Paris, 1951.
- Dupont J., Nivernais-Bourbonnais Roman, Zodiaque, 1976.
- Sapin C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon,
2006.
[haut
de page] [accueil] [contact]
|