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Saint-Hippolyte
Edifice |
Ancienne
église Saint-Hippolyte, ancienne priorale |
Situation |
Centre
hameau, commune de Bonnay-Saint-Ythaire, 71460 (Saône-et-Loire) |
Parties
Romanes |
Ruines
de la nef, transept, clocher, chœur et absides |
Décoration |
Bandes
lombardes, chapiteaux |
Datation |
Début
du 12e siècle |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
L’ancienne
église du hameau de Saint-Hippolyte, perdue au milieu de
champs et de fermes sur la commune de Bonnay, présente un
aspect particulièrement insolite. La priorale d’un
ancien doyenné clunisien a été fortifiée
au cours du Moyen Âge, puis est tombée en ruines et
laissée à l’abandon. L’église romane
d’origine, du début du 12e siècle, présentait
une architecture à trois nefs, transept et chœur à
trois absides, comme les priorales contemporaines de Malay
ou du Puley. Aux 13e et 14e siècles,
le prieuré a été fortifié ; le clocher
sur la croisée a été englobé dans un
grand massif rectangulaire faisant office de donjon et des remparts
ont été construits sur les bas-côtés.
Le monument a été incendié, ruiné et
détruit au cours des siècles suivants, ne conservant
que le transept, le chœur et les murs de la nef. C’est
assez pour en admirer la qualité de la construction romane,
dont l’appareil et le décor sont très soignés.
Sont encore à voir deux colonnes de la nef, la coupole de
la croisée, le clocher à deux étages de baies
entre arcatures lombardes, l’abside et les absidioles. L’ensemble
rustique est l’un des meilleurs exemples de l’art de
bâtir autour de Cluny aux environs
de l’an 1100.
Historique
L’abbaye
de Cluny possédait déjà
des terres à Saint-Hippolyte au milieu du 10e siècle,
suite à des échanges avec les seigneurs d’Uxelles.
Une première église fut donnée à Cluny
au début du 11e siècle par Jocerand de Brancion.
Le site de Sancto Ypolito devient alors une obédience
dépendant du doyenné de Bezornay,
puis un doyenné plus important à vocation agricole
dans la deuxième moitié du 11e siècle. L’église
fut construite au début du 12e siècle et elle reçoit
la visite du pape Pascal II en 1107. En 1214, les moines clunisiens
sont reconnus comme possesseurs exclusifs par le Roi de France,
augmentant l’importance de Cluny vis
à vis des seigneurs d’Uxelles et de Brancion.
Ensuite, le doyenné fut fortifié par les moines et
l’église fut transformée en donjon au 13e siècle.
Le castrum est mentionné en 1319. Puis, le doyenné
fut ruiné aux 15e et 16e siècles, peut-être
par les Ecorcheurs en 1441. La nef, ruinée, s’écroule
définitivement au 18e siècle. Le doyenné est
transformé en grange après la Révolution. Propriété
privée, il tombe dans l’oubli. L’église
fut classée Monument Historique en 1913. Elle fut restaurée
vers 1975 et en 2005. Actuellement, l’Association du Renouveau
de Saint-Hippolyte veille sur la sauvegarde du monument.
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Extérieur
de l'église et de l'enceinte |
Description
Les vestiges
de l’église remontent au début du 12e siècle.
Il en reste les murs de la nef, le transept s’ouvrant sur
deux absidioles et la travée droite du chœur suivie
par l’abside. La nef, dont les piliers et les voûtes
n’existent plus, se composait à l’origine de
quatre travées, complétant un plan traditionnel. Les
voûtes en berceau brisé étaient portées
par des arcades sur colonnes monolithiques à chapiteaux,
élément rare en Clunisois, tandis que les bas-côtés
étaient voûtés d’arêtes sur doubleaux.
De l’extérieur,
l’ensemble est dominé par le massif du clocher.
Surmontant le transept, le clocher roman est englobé dans
un grand donjon rectangulaire du 13e ou 14e siècle, d’allure
défensive et dépourvu de décor. Sur ses faces
est et ouest on retrouve les deux étages du clocher roman,
percés de baies donnant sur le vide et décorés
de bandes lombardes. Le premier étage est percé de
baies simples et l’étage supérieur s’ouvre
par des baies triples avec doubles colonnettes et chapiteaux (détruites
à l’ouest). Les murs du transept, rehaussés
par le donjon, n’avaient pas de pignons, indiquant un transept
bas. Le chevet est particulièrement beau.
Les volumes, l’appareil, les baies et les contreforts de l’abside
sont d’une conception très soignée. Le pignon
du chœur, dont la toiture est en laves, est percé d’une
baie à colonnettes.
Chevet et clocher:
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Mur
sud |
Chevet |
Absides |
Baies |
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Baie |
Clocher |
Clocher |
Clocher |
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Clocher |
Baie |
Colonnettes |
Chapiteau |
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Les murs nord
et sud de la nef ruinée sont encore debout,
conservant des baies et des contreforts. Au nord, un portail muré
présente des piédroits simples. Un rempart crénelé
est élevé sur le mur nord au 13e ou 14e siècle,
faisant partie du chemin de ronde de la fortification du doyenné.
Le mur ouest de l’église a été en grande
partie détruit, la base du portail a été restaurée.
Dans l’espace de l’ancienne nef, on retrouve les pilastres
rythmant les travées sur les murs intérieurs. Deux
colonnes ont été remontées dans la nef, simulant
la disposition originale. Leurs chapiteaux au décor végétal
sont sculptés de volutes et de feuillages. Un arc brisé
appartenant à la voûte de la nef est encore visible
sous le clocher.
Vestiges de la
nef :
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Ruines |
Portail nord |
Extérieur |
Mur nord |
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Colonne |
Colonne |
Chapiteau |
Chapiteau |
La partie comprenant
transept et chœur est presque
intacte. La croisée est portée par quatre arcs à
double rouleau en plein cintre et par des piliers cruciformes. Elle
est voûtée par une coupole avec des trompes et des
pots acoustiques. Les croisillons voûtés en berceau
conservent encore les arcs en plein cintre vers les bas-côtés.
Ils s’ouvrent vers les deux absidioles dépourvues de
décor. La travée droite du chœur, voûtée
en berceau, possède deux arcs muraux de chaque côté
entourant les baies. Comme à l’extérieur, la
petite baie orientale du chœur est flanquée de colonnettes.
L’abside conserve trois baies, partiellement murées,
et un autel. Tout le chœur conserve des vestiges de décors
peints.
Intérieur
du chœur :
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Nef |
Chœur |
Transept |
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Baies |
Coupole |
Absidiole |
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Quelques bâtiments
de l’ancien doyenné, transformés
en ferme, entourent l’église. Au sud, un ancien couvent,
propriété privée, pourrait remonter au 16e
siècle. La porterie de l’autre côté appartenait
à l’enceinte, comme les souches d’une tour ronde
au chevet de l’église. Un puits et une grange médiévale
se trouvent à l’ouest. Les recherches archéologiques
ont trouvé les fondations d’un autre bâtiment
médiéval.
Vestiges du doyenné
:
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Porterie |
Tour ronde |
Puits |
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Saint-Hippolyte
en Clunisois |
Visite
Pour en savoir
plus sur Saint-Hippolyte, vous pouvez visiter les sites Internet
suivants :
Site de Saint-Hippolyte
: http://www.saint-hippolyte-71.org/.
Page
sites clunisiens : http://www.sitesclunisiens.org/article.php?sid=117.
Page
photos-églises : http://photos-eglises.fr/Bourgogne/71/Bonnay/hyppolite.htm.
Remerciements
: les photos de la page sont en partie de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Christe Y.,
Cluny et le Clunisois - Eglises romanes, Cluny, 1967.
- Magnien
E., Les églises romanes de la Bourgogne du Sud,
Mâcon, 1979.
- Nicolas
H., Eglises Romanes du Mâconnais, La Taillanderie,
1997.
- Paymal
J. et I., Eglises romanes de la Bourgogne du Sud, Tournus,
1996.
- Sapin
C., Arnaud C. et Berry W., Bourgogne Romane, Dijon, 2006.
- Virey J., Les Eglises Romanes de l’Ancien Diocèse
de Macon, Cluny et sa région, Mâcon, 1935.
- Saint-Hippolyte, Zodiaque trimestriel, 1973.
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