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Saint-André-de-Bâgé
Edifice |
Ancienne
église Saint-André, ancienne priorale |
Situation |
Saint-André-de-Bâgé,
canton de Bâgé-le-Châtel, 01380 (Ain) |
Parties
Romanes |
Entièrement
: nef, transept, clocher, abside et absidioles |
Décoration |
Chapiteaux
historiés, colonnes et bases, arcatures de la façade
et du clocher, modillons |
Datation |
Fin
du 11e siècle et début du 12e siècle
(vers 1075 à 1120-1125) |
Introduction
- Historique - Description
- Visite
Introduction
Saint-André,
située dans l’Ain non loin de Mâcon,
présente une église
d’un très beau style roman bourguignon d’un ancien
prieuré de Tournus. De dimensions
modestes, l’église présente une architecture
soignée et un décor sculpté émouvant.
Remontant au 9e siècle, l’église des sires de
Bâgé fut reconstruite
après 1075 par les moines de Tournus
et complétée vers 1120-1125. Elle se fait remarquer
par son haut clocher octogonal, l’un des plus beaux de la
région, au décor de bandes lombardes et de baies géminées.
Il surmonte la croisée du transept dont la coupole délimite
quatre arcades en plein cintre. La nef unique non voûtée
et les trois absides sont d’un style sobre et dépouillé,
tandis que la façade ouest présente un décor
original de trois étages d’arcatures. Son portail conserve
des chapiteaux intéressants, comme les piliers du transept
et les colonnes de l’abside à l’intérieur.
Les sculptures, aux thèmes classiques de scènes historiées
de Daniel et Abraham, d’animaux monstrueux et de décors
végétaux, montrent une influence certaine des chapiteaux
de la croisée de Tournus. La sculpture
romane admirable se retrouve encore sur les colonnes décorées
des arcatures de l’abside et sur quelques bases de colonnes
avec des personnages et des monstres. Des objets d’art d’époque
gothique complètent l’intérêt de cette
magnifique église romane aujourd’hui désaffectée.
Historique
Une petite
église carolingienne existait sur le site au 9e siècle.
Cette chapelle, dédiée à Saint André,
fut mentionnée en 878 dans le cartulaire de Saint-Vincent
de Mâcon. Au milieu du 10e siècle,
c’était une possession d’un certain Odremar
avant de passer aux mains des Sires de Bâgé, Renaud
et Béatrice, au début du 11e siècle.
L’église fut donnée à l’abbaye
de Tournus en 1075 par Ulrich
afin d’y établir un prieuré et une église
plus importante. Elle fut alors reconstruite à la fin du
11e siècle. Dans la première partie du 12e siècle,
elle fut agrandie avec la construction de la façade, du clocher
et du chevet. Le prieuré disparait en 1197 et l’église
devient alors l’une des trois églises paroissiales
de Bâgé. En mauvais état,
elle devient simple annexe de Bâgé-le-Châtel
en 1689. Presque abandonnée au 18e siècle, la paroisse
fut supprimée en 1793 quand l’église devint
Temple de la Raison. Le classement « Monument Historique »
en 1840 sauve l’église de la démolition. Incendiée
par la foudre en 1868, elle sera restaurée au 19e siècle.
D’autres restaurations interviendront en 1956, durant les
années 1980 et en 1992. L’église, actuellement
désaffectée, accueille des concerts et expositions
en saison.
Description
L’église
est entièrement romane et bien conservée. Son plan
modeste présente une nef unique, un transept saillant et
trois absides s’ouvrant directement sur le transept. Le gros-œuvre
date de la fin du 11e siècle et du début du 12e siècle
et on peut y reconnaître plusieurs campagnes de construction.
Les murs de la nef seront même, encore partiellement, ceux
de l’église carolingienne du 9e siècle. Le gros-œuvre
de la nef et les murs de l’abside datent de la reconstruction
par les moines de Tournus vers 1075. La
façade, la première travée de la nef, le transept,
le clocher et les absides éclatent de style roman expressif
du début du 12e siècle qu’on retrouve aux clochers
de l’abbaye-mère.
Commençons
la visite extérieure par la façade
ouest. Cette façade monumentale est l’une des plus
belles et plus originales de la région. Elle présente
trois étages horizontaux et un panneau vertical en saillie
sous le pignon central. Il y a deux rangées d’arcatures
lombardes dont la première est décorée de pilastres
cannelés et de rangs de billettes. La baie en haut de la
façade s’inscrit dans un triplet d’arcatures
avec colonnettes et pilastres cannelés. Le portail
en arc brisé possède une archivolte à pointes
de diamant et deux colonnes aux chapiteaux sculptés. A gauche,
on trouve un feuillage de style corinthien ; à droite, une
scène historiée de la mission de saint Pierre avec
le Christ portant un livre avec l’inscription Trado Petro
claves regni caelorum, saint Pierre avec ses clés, et
trois saints ou évangélistes.
La façade
et le portail :
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Façade |
Arcatures |
Baie |
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Portail |
Chapiteau à
feuillages |
Chapiteau du
Christ |
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Les murs de
la nef montrent encore un petit appareil ancien, des corbeaux d’une
galerie de l’ancien prieuré et un petit portail du
côté nord. Le chevet de l’église
est composé par le mur du transept, l’abside centrale
à trois baies et les deux absidioles aveugles qui ne sont
pas en symétrie. La corniche présente des modillons
à copeaux et à têtes sculptées. Les toitures
sont en laves.
Extérieur
de l'église :
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Clocher |
Détail |
Chevet |
Modillons |
Le haut clocher
octogonal dominant l’édifice est l’un des plus
élégants de ce type. Construit sur la croisée
du transept, il présente trois étages avec des bandes
lombardes et des baies géminées alternées.
Les baies à doubles colonnettes et chapiteaux sont soulignées
par des bandeaux moulurés. La haute flèche de pierre,
à lucarnes, complète l’élévation
verticale de l’édifice. Celui-ci est alors composé
de trois parties de hauteurs sensiblement comparables : le transept,
le clocher et la flèche.
L’intérieur
de l’église a été restauré dans
le bon sens. La nef unique, non voûtée
depuis l’origine, est couverte par une charpente refaite en
1844. Elle a été allongée au 12e siècle
et restaurée au 19e siècle. Elle est éclairée
par deux séries de trois baies. Un arc muré au sud
donnait accès à une chapelle gothique du 15e siècle
détruite au 19e siècle. Dans la nef il y a également
des vestiges de fresques gothiques, un baptistère du 15e
siècle et des pierres tombales des 15e et 16e siècles.
Le transept s’ouvre sur la nef par une haute
arcade en plein cintre flanquée par deux arcades plus petites
appelées passages berrichons. La croisée est couverte
par une coupole octogonale sur trompes. Quatre arcades en plein
cintre à double rouleau reposent sur des colonnes engagées
et sur deux piliers cruciformes du côté ouest. Les
croisillons sont voûtés en berceaux légèrement
brisés.
Intérieur
de l'église :
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Nef |
Arcades |
Transept |
Coupole |
L’abside
et les deux absidioles conservent leurs autels. Seule l’abside
principale a reçu un décor roman délicat. L’arcature
aux colonnettes décorées et chapiteaux sculptés
est l’une des plus belles de la Bourgogne Romane. Il y a cinq
arcatures dont trois entourent des baies et deux sont aveugles.
Les six colonnettes ont reçu un décor
roman varié : il y a de petites bagues horizontales, des
torsades boudinées, des cannelures torsadées alternant
avec des chaînes d'oves fuselés et des bagues de faible
relief. Sur les bases des colonnettes on trouve
un décor de rosaces à quatre pétales et de
rinceaux à palmettes alternées. Une autre base montre
un masque humain entre un lion et un dragon. Dans la croisée,
la base de colonne du côté sud-est présente
une scène particulièrement intéressante de
la vie de saint André. On y admire un monstre allongé
et un saint s’appuyant sur une croix, symbolisant un exorcisme
ou la transformation du bestial en humain.
Colonnes et bases
décorées :
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Colonne |
Colonne |
Base à masque et animaux |
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La vie de
saint André |
Exorcisme ou
transformation |
Base à
rinceaux |
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Admirons enfin
les beaux chapiteaux sculptés de l’église.
Il y en a six dans la croisée, dont deux sont très
abimés, et six autres sur les colonnes de l’abside.
Les sculptures, du début du 12e siècle, sont étroitement
liées aux chapiteaux de la même époque de la
croisée de Tournus. Côté
sud-est de la croisée, on trouve le sacrifice d’Abraham
avec Isaac et l’ange portant le bélier. Côté
sud-ouest, deux masques humains qui tirent la langue ou ouvrent
la bouche. Côté nord-ouest, la représentation
de la Luxure avec une femme luttant contre deux serpents sortant
du ciel et de la terre. Côté nord-est, enfin, des feuilles
de la Chélidoine. Dans l’abside, les chapiteaux montrent,
de gauche à droite : des feuilles d’eau, la Médisance
avec un gros masque humain au serpent sortant de la bouche, un feuillage
à fleurons d'angle et rosace médiane, Daniel dans
la fosse aux lions, des feuilles d’acanthe, et un centaure
avec un oiseau.
Images des chapiteaux
:
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Sacrifice d’Abraham |
La Luxure |
Masques humains
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Feuilles |
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Chapiteau mutilé |
La Médisance
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Daniel dans
la fosse aux lions |
Centaure et
oiseau |
Visite
L'Office de
Tourisme de Bâgé-le-Châtel propose des visites
guidées de l'église.
Pour en savoir
plus sur Saint-André-de-Bâgé, vous pouvez visiter
les sites Internet suivants :
Tourisme dans
le canton des Bâgés :
http://www.tourisme-bagelechatel.fr/
http://www.ccpaysdebage.fr/
Photos et description
: http://www.flickr.com/photos/art_roman_p/sets/72157626995717036/.
Page youtube
: https://youtu.be/Y8qdXyoA1ko.
Remerciements
: les photos de la page sont de Cees
van Halderen.
Vous pouvez
également consulter les références suivantes
:
- Meurgey J.,
Saint-André-de-Bâgé, étude archéologique,
SAAST, Mâcon, 1929.
- Oursel R., Tournier R. et Sauerlander W., Franche-Comté,
Bresse romanes, Zodiaque, La Nuit des temps, 1979.
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